Je ne me souviens plus si je vous l'avais raconté, mais par le passé (lire il y a plus de 15 ans!) j'ai réalisé (hum!) des vidéos pour l'émission Mordus de la vidéo, l'équivalent français du Droles de vidéos québécois et du America's Home Funniest Videos états-uniens. En gros, j'étais payé des pinottes pour créer des vidéos drôles qui devaient avoir l'air amateur.
Le bonheur comme travail d'étudiant!
Mais bon, mes vidéos (où j'étais parfois l'acteur principal!) ont été vendues ici et là, et on m'a vu en France, aux «States», et même en Afrique du Sud (comme le prouve cette publicité de Toyota)!
Dire qu'à l'époque, j'avais vendu mes droits pour 1$...
Je vous laisse deviner où je suis. Je vous préviens, j'ai le look de l'époque et un bâton de golf à la main...
jeudi 31 janvier 2008
lundi 28 janvier 2008
Microbes
J’ai entendu quelque chose frapper la fenêtre de la cuisine. C’était un chardonneret. La couleur de son plumage tranchait sur celle de la galerie. Il gisait là, assommé par son illusion. Le ciel se confond souvent avec son reflet dans une fenêtre trop propre et on s’y frappe tous un jour ou l’autre. Depuis que j’avais acheté ce chalet avec Ariane, j’ai vu des dizaines d’oiseaux en faire autant. Chaque fois, ils en ont pour quelques secondes puis ils se réveillent, semblent se demander où ils sont, ce qu’il s’est passé. Ils recouvrent leurs esprits et repartent. Ce chardonneret en fera autant, mais par pitié, je suis sorti pour le mettre dans un endroit où il pourrait prendre tout son temps pour se réveiller sans d’abord servir de lunch à une bête aux dents pointues. En le soulevant, j’ai réalisé que c’était peine perdue. Le choc lui avait rompu le cou. Il avait laissé quelques gouttes de sang par terre. Une ou deux. Pas plus. Parfois, c’est suffisant pour mourir. J’ai soupiré.
Je me suis trouvé un peu ridicule de vouloir enterrer ce petit oiseau, mais je ne pouvais me résoudre à l’abandonner dans les bois ou dans le sac à ordures avec des restants de poulet.
Je n’ai pas eu le temps d’aller chercher une pelle. La sonnerie du téléphone a retenti. Après cinq coups, j’ai cédé. J’ai répondu en tenant le défunt et ses poux par une patte.
- Tu en as mis du temps à répondre! T’étais au lac?
C’était Ariane. Nous ne nous étions à peu près pas parlé depuis notre rupture, il y a un mois.
- Ça va très bien, merci. Et toi?
- Euh... Oui… Menfin… Écoute Pat, je sais que ce n’est pas super délicat de ma part, mais j’aimerais aller au chalet cette fin de semaine et je me demandais si...
- Avec Chose?
- Euh... Oui, avec Jim. Il s’appelle Jim.
- Non, il s’appelle James. Jim, c’est le diminutif. Et pour moi, Jim, ce n’est pas encore assez diminué, alors je l’appelle Chose...
Je pourrais aussi l’appeler Microbe, Cellule, Électron...
- Bon... Ouais, avec James. On sera là vendredi soir.
- Mais tu as toujours détesté cet endroit!
Quand je pense à toutes les stratégies que j’avais utilisées pour la convaincre d’acheter ce chalet pour ensuite y aller toujours seul. Je m’étais fait à l’idée. Maintenant que nous étions séparés, je pensais racheter ma part à Ariane. Ce chalet ne me revenait-il pas de facto?...
- Oui, mais là, je veux y aller. Ça serait mieux si tu n’y étais pas...
- Ça, je l’avais compris. De toute manière, notre chalet a commencé à tuer des oiseaux.
- Qu’est-ce que tu racontes?
- Rien, rien. Est-ce qu’il y a d’autres endroits d’où tu vas me chasser ou c’est le dernier?
- Pat...
- Bye.
J’ai raccroché. C’est fou le silence après la mort d’un oiseau. Je suis sorti et j’ai ouvert le caisson du BBQ au gaz. J’ai glissé mon cadavre à poux sous les briquettes. Microbe était sûrement du genre à se faire un BBQ quand il allait dans les bois.
Je me suis trouvé un peu ridicule de vouloir enterrer ce petit oiseau, mais je ne pouvais me résoudre à l’abandonner dans les bois ou dans le sac à ordures avec des restants de poulet.
Je n’ai pas eu le temps d’aller chercher une pelle. La sonnerie du téléphone a retenti. Après cinq coups, j’ai cédé. J’ai répondu en tenant le défunt et ses poux par une patte.
- Tu en as mis du temps à répondre! T’étais au lac?
C’était Ariane. Nous ne nous étions à peu près pas parlé depuis notre rupture, il y a un mois.
- Ça va très bien, merci. Et toi?
- Euh... Oui… Menfin… Écoute Pat, je sais que ce n’est pas super délicat de ma part, mais j’aimerais aller au chalet cette fin de semaine et je me demandais si...
- Avec Chose?
- Euh... Oui, avec Jim. Il s’appelle Jim.
- Non, il s’appelle James. Jim, c’est le diminutif. Et pour moi, Jim, ce n’est pas encore assez diminué, alors je l’appelle Chose...
Je pourrais aussi l’appeler Microbe, Cellule, Électron...
- Bon... Ouais, avec James. On sera là vendredi soir.
- Mais tu as toujours détesté cet endroit!
Quand je pense à toutes les stratégies que j’avais utilisées pour la convaincre d’acheter ce chalet pour ensuite y aller toujours seul. Je m’étais fait à l’idée. Maintenant que nous étions séparés, je pensais racheter ma part à Ariane. Ce chalet ne me revenait-il pas de facto?...
- Oui, mais là, je veux y aller. Ça serait mieux si tu n’y étais pas...
- Ça, je l’avais compris. De toute manière, notre chalet a commencé à tuer des oiseaux.
- Qu’est-ce que tu racontes?
- Rien, rien. Est-ce qu’il y a d’autres endroits d’où tu vas me chasser ou c’est le dernier?
- Pat...
- Bye.
J’ai raccroché. C’est fou le silence après la mort d’un oiseau. Je suis sorti et j’ai ouvert le caisson du BBQ au gaz. J’ai glissé mon cadavre à poux sous les briquettes. Microbe était sûrement du genre à se faire un BBQ quand il allait dans les bois.
mardi 22 janvier 2008
Adulte ère
Nouvelle session. Nouvel horaire. Nouveaux visages.
Dans mon antre professoral, les nouveaux collègues foisonnent, les plus vieux prennent leur retraite.
Moi, je suis au centre de tout cela. Je vieillis. Malgré mon t-shirt, mes blagues ont des pattes d’oie et mes cours ne bougent plus assez vite pour cette génération Iphone pour qui mon adolescence résonne en mono à un rythme qui Smells Like Dad Spirit. Ça baille, un brin amusé, en entendant leur prof demander que les travaux soient «dactylographiés».
Quand je rentrerai ce soir, je mettrai un disque de Northen Pikes sur mon lecteur de vinyles pour me rassurer.
I’m a Adult Now.
Dans mon antre professoral, les nouveaux collègues foisonnent, les plus vieux prennent leur retraite.
Moi, je suis au centre de tout cela. Je vieillis. Malgré mon t-shirt, mes blagues ont des pattes d’oie et mes cours ne bougent plus assez vite pour cette génération Iphone pour qui mon adolescence résonne en mono à un rythme qui Smells Like Dad Spirit. Ça baille, un brin amusé, en entendant leur prof demander que les travaux soient «dactylographiés».
Quand je rentrerai ce soir, je mettrai un disque de Northen Pikes sur mon lecteur de vinyles pour me rassurer.
I’m a Adult Now.
vendredi 18 janvier 2008
Gueault Habs Gueault!
Vous aimer le mangeable et le boivable pendant un partie du hockey? Achèter la glace de ton favorite équipée! En plus, ils sons collectables! Alors collecte tous les pendant que c'est disponibilisé!
Attention: Ils sons potables. Onna pas disé digestables...
En vente chez les pharm-escrocs Gens Couteux.
vendredi 11 janvier 2008
Où est-ce que j'ai mis mon flingue?
On roule à la queue-leu-leu. L’autoroute 20 à l’air d’un stationnement tant dense est la circulation, si ce n’est qu’elle se meut à 100 kilomètres/heure. Malgré la densité, Cheap Trick joue à la radio, la petite dort derrière, la grande compte les poteaux, le réservoir est plein et les tracas se font de plus en plus petits dans le rétroviseur, même si on m’avertit qu’ils sont «closer than they appear». En cet après-midi de janvier, tout va comme les choses doivent aller.
Puis des phares sortis de je ne sais où apparaissent derrière nous. Quand je dis derrière, je veux dire à trois millimètres du pare-choc! J’ai beau faire le tour des rétroviseurs, aucun ne suffit pour montrer le véhicule en entier tant ce dernier nous lèche. J’ai l’impression d’être une gazelle qui sent le souffle du lion dans son cou, sauf qu’ici, le félin est un 4X4 soufflé en usine pour avoir l’air méchant. À voir la peinture briller, je soupçonne le conducteur d’être un petit fru qui passe ses temps libres à bouger du métal au gym et à nettoyer son entrée de cour à grands jets d’eau. Le genre à porter son chandail bien entré dans le pantalon. Le genre propre propre propre. Le genre à vous coller aux fesses sur l’autoroute quand il veut passer.
Plus jeune, j’effleurais la pédale de frein pour donner une bonne frousse à ces connards. Mais la prudence et la paternité m’ont enseigné à feindre l’ignorance, à mettre les clignotants de secours quelques coups quand je m’impatiente, et quand je sens la colère se gonfler, je ralentis. J’avoue parfois faire des gestes du doigt, mais en plus de ne rien changer aux choses si ce n’est que de les envenimer, l’âge de ma fille ne me permet déjà plus de faire ce genre de trucs.
Entre mes dents, je le traite de connard en me disant qu’il doit bien voir qu’il y a 234 voitures devant et que même si je le laisse passer, ce sera pour lui permettre de gagner au mieux dix mètres… Malgré cela, il continue à me chatouiller l’échappement. Aux quinze secondes, il ralentit un brin, laisse de l’air entre nous, puis, quand je me dis qu’il a compris, il revient à la charge en accélérant comme un dingue pour se recoller à notre tôle. J’ai beau sonder ma mémoire, non, je n’ai pas caché de flingue nulle part. Il y a des années de prison que je serais pourtant prêt à assumer.
Je tente alors de me raisonner, de me convaincre de me faufiler dans la voie de droite afin de le laisser passer, qu’avec un peu de chance, je le verrai glisser dans le fossé et faire quelques tonneaux. Mais avant que je ne réussisse ma sage manœuvre, je le vois prendre son élan et entreprendre de me doubler par la droite. Je me dis que ça y est, il a disjoncté : il y a tant de voitures à ma droite qu’il va rouler sur une ou deux pour dépasser. Et il coupe deux voies, va directement sur l’accotement de droite, double quatre voitures et revient tout aussi rapidement dans la voie de gauche! Un malade. Je suis sûr qu’il a éjaculé pendant la manœuvre, le con.
Dans un film, il aurait fait une embardée, se serait fait coller par les flics ou son moteur aurait calé. Mais j’ai la fâcheuse tendance à rouler dans la réalité et il n’est rien arrivé de tout cela. Il a continué de rouler deux voitures devant à la même vitesse que moi, et il a croisé la bretelle de sortie de Saint-Hyacinthe avec huit secondes d’avance sur moi.
B-ra-vo.
Il n’y a pas de conclusion ni de morale à cette histoire. C’est le genre de truc qui arrive à tout le monde. Mais si jamais un soir dans quelques années ma fille rentre avec les mains de ce genre de mecs sous son chandail, il y a des chances que je retrouve mon flingue…
Puis des phares sortis de je ne sais où apparaissent derrière nous. Quand je dis derrière, je veux dire à trois millimètres du pare-choc! J’ai beau faire le tour des rétroviseurs, aucun ne suffit pour montrer le véhicule en entier tant ce dernier nous lèche. J’ai l’impression d’être une gazelle qui sent le souffle du lion dans son cou, sauf qu’ici, le félin est un 4X4 soufflé en usine pour avoir l’air méchant. À voir la peinture briller, je soupçonne le conducteur d’être un petit fru qui passe ses temps libres à bouger du métal au gym et à nettoyer son entrée de cour à grands jets d’eau. Le genre à porter son chandail bien entré dans le pantalon. Le genre propre propre propre. Le genre à vous coller aux fesses sur l’autoroute quand il veut passer.
Plus jeune, j’effleurais la pédale de frein pour donner une bonne frousse à ces connards. Mais la prudence et la paternité m’ont enseigné à feindre l’ignorance, à mettre les clignotants de secours quelques coups quand je m’impatiente, et quand je sens la colère se gonfler, je ralentis. J’avoue parfois faire des gestes du doigt, mais en plus de ne rien changer aux choses si ce n’est que de les envenimer, l’âge de ma fille ne me permet déjà plus de faire ce genre de trucs.
Entre mes dents, je le traite de connard en me disant qu’il doit bien voir qu’il y a 234 voitures devant et que même si je le laisse passer, ce sera pour lui permettre de gagner au mieux dix mètres… Malgré cela, il continue à me chatouiller l’échappement. Aux quinze secondes, il ralentit un brin, laisse de l’air entre nous, puis, quand je me dis qu’il a compris, il revient à la charge en accélérant comme un dingue pour se recoller à notre tôle. J’ai beau sonder ma mémoire, non, je n’ai pas caché de flingue nulle part. Il y a des années de prison que je serais pourtant prêt à assumer.
Je tente alors de me raisonner, de me convaincre de me faufiler dans la voie de droite afin de le laisser passer, qu’avec un peu de chance, je le verrai glisser dans le fossé et faire quelques tonneaux. Mais avant que je ne réussisse ma sage manœuvre, je le vois prendre son élan et entreprendre de me doubler par la droite. Je me dis que ça y est, il a disjoncté : il y a tant de voitures à ma droite qu’il va rouler sur une ou deux pour dépasser. Et il coupe deux voies, va directement sur l’accotement de droite, double quatre voitures et revient tout aussi rapidement dans la voie de gauche! Un malade. Je suis sûr qu’il a éjaculé pendant la manœuvre, le con.
Dans un film, il aurait fait une embardée, se serait fait coller par les flics ou son moteur aurait calé. Mais j’ai la fâcheuse tendance à rouler dans la réalité et il n’est rien arrivé de tout cela. Il a continué de rouler deux voitures devant à la même vitesse que moi, et il a croisé la bretelle de sortie de Saint-Hyacinthe avec huit secondes d’avance sur moi.
B-ra-vo.
Il n’y a pas de conclusion ni de morale à cette histoire. C’est le genre de truc qui arrive à tout le monde. Mais si jamais un soir dans quelques années ma fille rentre avec les mains de ce genre de mecs sous son chandail, il y a des chances que je retrouve mon flingue…
lundi 7 janvier 2008
Aphorisme
Nous nous rendons compte que notre parole est d'argent quand elle perd du crédit et que personne n'y porte plus intérêt.
samedi 5 janvier 2008
Michel Vaillant
Dans la vie de tout homme, il y a des balises, des points de repère essentiels malgré qu’ils soient devenus désuets avec l’âge. Je garde avec une jalousie maladive ma collection de bouteilles de bière, mon roman de Goldorak (oui, oui, roman! Fort mauvais, mais je le garde pareil!) et mes bédés de Michel Vaillant. Dame V pourrait allonger cette liste sur quelques pages.
Il y a aussi des idées ridiculement adolescentes que les hommes gardent précieusement dans le sous-sol de leur cerveau en évitant de se poser trop de questions, question de garder quelques certitudes dans ce vieillissement qui rend tout gris : le dance, c’est poche; il n’y a pas d’occasion qui interdit le port du jean; et la télé satellito-câblée, c’est gaspiller son argent.
Mon nouveau chez-moi offre un avantage incroyable : un sous-sol pour mes relents d’adolescence. Mais il présente également un grave défaut : la réception télé y est horrible.
Je me suis raisonné et j’ai appelé Vidéopressvu. Ce matin, Miguel et Pedro, en plus de saloper l’appart, sont venus me taquer un fil jusqu’à la télé.
À leur départ, j’avais une réception sans reproches. Et c’est l’adolescence esquintée que j’ai scruté le signal. Heureusement, en bas de l’escalier, j’entendais toujours le moteur de Michel Vaillant…
Il y a aussi des idées ridiculement adolescentes que les hommes gardent précieusement dans le sous-sol de leur cerveau en évitant de se poser trop de questions, question de garder quelques certitudes dans ce vieillissement qui rend tout gris : le dance, c’est poche; il n’y a pas d’occasion qui interdit le port du jean; et la télé satellito-câblée, c’est gaspiller son argent.
Mon nouveau chez-moi offre un avantage incroyable : un sous-sol pour mes relents d’adolescence. Mais il présente également un grave défaut : la réception télé y est horrible.
Je me suis raisonné et j’ai appelé Vidéopressvu. Ce matin, Miguel et Pedro, en plus de saloper l’appart, sont venus me taquer un fil jusqu’à la télé.
À leur départ, j’avais une réception sans reproches. Et c’est l’adolescence esquintée que j’ai scruté le signal. Heureusement, en bas de l’escalier, j’entendais toujours le moteur de Michel Vaillant…
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