Je ne sais toujours pas quoi penser de cet autobus sur Mont-Royal dont l'afficheur avant montrait, un mot à la fois:
Go
Habs
Go
Désolé
Hors service
...
mercredi 30 avril 2008
jeudi 24 avril 2008
Prix littéraire des collégiens 2008 - seconde partie : Le Sainte-Angèle
Au «last call» au bar de l’hôtel, On s’est regardé tous les trois : il était hors de question que notre seule soirée ensemble s’évapore à une heure moins quart… Dany et moi, nous nous sommes tournés vers Isabelle, la seule d’entre nous susceptible de connaître suffisamment Québec pour nous éviter les attrappe-Ontariens.
Quelques minutes plus tard, on pénétrait dans un petit pub sans grande enseigne : le désormais mythique Sainte-Angèle! Notre arrivée doubla le nombre de clients dispersés autour des 4 tables de la place. Au centre, un bar en bois brut, élimé par de nombreux coudes. Le barman au sourire joyeux a cette oreille avenante éreintée aux peines d’amour, aux remodelages du monde et aux poésies douteuses. Il participait à la discussion, heureux d’être content, et à toutes les trois minutes, il disparaissait sous son bar sous notre regard intrigué. J’ai dû me lever pour m’apercevoir qu’il ne faisait que se pencher pour laver ses verres dans un évier pratiquement déposé sur le sol. Le premier plongeur de ce pub devait être Hobbit… Le genre de détails qui nous fait aimer la vie.
Comme Isabelle fraternisait depuis son entrée avec des inconnus bédéistes, Dany et moi en avons profité pour remplir nos phylactères de bière, de biberons et de pépines. Durant les silences, je scrutais les bouteilles du bar. Sur la tablette du haut, plusieurs bouteilles de scotch. Au centre d’elles, un Macallan. Dans mon cœur, la joie d’avoir trouvé un chez-moi à Québec.
Vers 2h45, deux demoiselles se sont assises au bar près de nous. Pas charmantes, pas moches, rien. Deux filles ordinaires, un brin pompettes et trop pomponnées, qui aimeraient bien rentrer avec un barman, et qui, en notre qualité de non-barman et de nobody, nous ignoraient royalement Dany et moi. Des filles comme il y en a partout, quoi.
Soudainement, l’une d’elles s’est retournée et a demandé au barman :
- Si je te montre un sein, tu m'offres un cognac?
On est resté bouche bée. Le barman, usé à ce genre d’inattendus, a simplement ri.
Et voilà la luronne de s’étirer le décolleté pour laisser respirer sa liberté d’expression, comme quoi la vie, même à 2h45 du matin, est pleine de rebondissements. Trois secondes plus tard, l’ordre des choses est rétabli et la douce retourne à sa bière. Pour Dany, qui devait commencer à voir double à ce moment, le spectacle était complet. Mais pas pour le barman.
- On peut voir les deux?
On ne peut lui en vouloir d’avoir tenté sa chance, mais Janet Jackson avait fini son spectacle et nous a sympathiquement refait dos, sans cognac. Sorré, the show is oveur, no rappel. Le lendemain, au salon de l’ivre, on en riait encore.
L’an prochain, pour sûr, on retournera boire au Sainte-Angèle, ne serait-ce que pour joyeusement se rappeler que cette année, on a bu à l'ombre du sein d'Angèle.
Quelques minutes plus tard, on pénétrait dans un petit pub sans grande enseigne : le désormais mythique Sainte-Angèle! Notre arrivée doubla le nombre de clients dispersés autour des 4 tables de la place. Au centre, un bar en bois brut, élimé par de nombreux coudes. Le barman au sourire joyeux a cette oreille avenante éreintée aux peines d’amour, aux remodelages du monde et aux poésies douteuses. Il participait à la discussion, heureux d’être content, et à toutes les trois minutes, il disparaissait sous son bar sous notre regard intrigué. J’ai dû me lever pour m’apercevoir qu’il ne faisait que se pencher pour laver ses verres dans un évier pratiquement déposé sur le sol. Le premier plongeur de ce pub devait être Hobbit… Le genre de détails qui nous fait aimer la vie.
Comme Isabelle fraternisait depuis son entrée avec des inconnus bédéistes, Dany et moi en avons profité pour remplir nos phylactères de bière, de biberons et de pépines. Durant les silences, je scrutais les bouteilles du bar. Sur la tablette du haut, plusieurs bouteilles de scotch. Au centre d’elles, un Macallan. Dans mon cœur, la joie d’avoir trouvé un chez-moi à Québec.
Vers 2h45, deux demoiselles se sont assises au bar près de nous. Pas charmantes, pas moches, rien. Deux filles ordinaires, un brin pompettes et trop pomponnées, qui aimeraient bien rentrer avec un barman, et qui, en notre qualité de non-barman et de nobody, nous ignoraient royalement Dany et moi. Des filles comme il y en a partout, quoi.
Soudainement, l’une d’elles s’est retournée et a demandé au barman :
- Si je te montre un sein, tu m'offres un cognac?
On est resté bouche bée. Le barman, usé à ce genre d’inattendus, a simplement ri.
Et voilà la luronne de s’étirer le décolleté pour laisser respirer sa liberté d’expression, comme quoi la vie, même à 2h45 du matin, est pleine de rebondissements. Trois secondes plus tard, l’ordre des choses est rétabli et la douce retourne à sa bière. Pour Dany, qui devait commencer à voir double à ce moment, le spectacle était complet. Mais pas pour le barman.
- On peut voir les deux?
On ne peut lui en vouloir d’avoir tenté sa chance, mais Janet Jackson avait fini son spectacle et nous a sympathiquement refait dos, sans cognac. Sorré, the show is oveur, no rappel. Le lendemain, au salon de l’ivre, on en riait encore.
L’an prochain, pour sûr, on retournera boire au Sainte-Angèle, ne serait-ce que pour joyeusement se rappeler que cette année, on a bu à l'ombre du sein d'Angèle.
mardi 22 avril 2008
Prix littéraire des collégiens 2008 - première partie : Le Palais des congrès
On est assis par groupe de cinq ou six au restaurant de l’hôtel. On discute livres, on lance des appréciations comme la plupart discutent hockey, on n’est pas toujours d’accord mais ce n’est pas nous qui allons donner le Prix littéraire des collégiens 2008 dans quelques heures. Je suis le seul du groupe à ne pas avoir de formation en littérature, alors je me charge du vin. Les débouchées de la linguistique me surprendront toujours.
Le serveur apporte notre (première) bouteille de vin, me la montre, je la regarde. Le serveur attend. Je le regarde, je la regarde, je la vois. Belle bouteille. En verre et tout. Bien. Qu’est-ce que je dois dire? Belle étiquette? Menfin, je hoche la tête. Ça semble le satisfaire. Le serveur tire le bouchon, puis me le tend. Beau bouchon. Il me verse quelques gouttes et prend la pose. La classe, je vous dis pas. Je goûte. Ouache! Ça sent le liège à pleines narines!
Mais là, en con, je fige à mon tour : suis-je devenu bourge au point de retourner les bouteilles au resto? Ai-je assez de finesse palatale pour distinguer le bon vin de la piquette? Est-ce que l’arôme de liège est ce qu’ils appellent «une touche boisée»? Dans le doute, je consulte le littéraire à ma gauche. Il goûte, il aime, je me tais. On verse.
Tout le long du repas, entre les critiques et les anecdotes, deux constats s’imposent. Le premier, surprenant, est que les profs de littérature, hors de leur département collégial, sont parfaitement fréquentables. Le deuxième, plus cruel, est que le vin dans ma coupe tient de l'imbuvable. Ma soif m’impose de le boire en apnée et chaque fois que j’y plonge, je regrette mon geste.
De l’autre côté de la table, mon amie Isabelle qui d’abord hésitait approuve maintenant: on aurait dû retourner la bouteille. Pourtant, on est les deux seuls à y percevoir la submersion de liège. Bientôt, je n’en peux plus et je commande une autre bouteille.
Quand nous plongeons dans cette seconde bouteille, j’inspire de bonheur! Que du boisée, des petits fruits, des champignons... Le sous-bois au complet quoi, mais sans le liège! Même mon voisin de gauche, qui buvait goulûment la première, en arrive à la même conclusion : on s’est délecté de bouchonné à trois fois son prix SAQ.
Morale de cette histoire : ne comptez pas sur la littérature pour vous permettre de bien jauger tous les plaisirs de la langue.
Le serveur apporte notre (première) bouteille de vin, me la montre, je la regarde. Le serveur attend. Je le regarde, je la regarde, je la vois. Belle bouteille. En verre et tout. Bien. Qu’est-ce que je dois dire? Belle étiquette? Menfin, je hoche la tête. Ça semble le satisfaire. Le serveur tire le bouchon, puis me le tend. Beau bouchon. Il me verse quelques gouttes et prend la pose. La classe, je vous dis pas. Je goûte. Ouache! Ça sent le liège à pleines narines!
Mais là, en con, je fige à mon tour : suis-je devenu bourge au point de retourner les bouteilles au resto? Ai-je assez de finesse palatale pour distinguer le bon vin de la piquette? Est-ce que l’arôme de liège est ce qu’ils appellent «une touche boisée»? Dans le doute, je consulte le littéraire à ma gauche. Il goûte, il aime, je me tais. On verse.
Tout le long du repas, entre les critiques et les anecdotes, deux constats s’imposent. Le premier, surprenant, est que les profs de littérature, hors de leur département collégial, sont parfaitement fréquentables. Le deuxième, plus cruel, est que le vin dans ma coupe tient de l'imbuvable. Ma soif m’impose de le boire en apnée et chaque fois que j’y plonge, je regrette mon geste.
De l’autre côté de la table, mon amie Isabelle qui d’abord hésitait approuve maintenant: on aurait dû retourner la bouteille. Pourtant, on est les deux seuls à y percevoir la submersion de liège. Bientôt, je n’en peux plus et je commande une autre bouteille.
Quand nous plongeons dans cette seconde bouteille, j’inspire de bonheur! Que du boisée, des petits fruits, des champignons... Le sous-bois au complet quoi, mais sans le liège! Même mon voisin de gauche, qui buvait goulûment la première, en arrive à la même conclusion : on s’est délecté de bouchonné à trois fois son prix SAQ.
Morale de cette histoire : ne comptez pas sur la littérature pour vous permettre de bien jauger tous les plaisirs de la langue.
mercredi 16 avril 2008
Croisées tordues
Je pars demain matin pour Québec retrouver mes homologues collégiaux pour le Prix des collégiennes (les collégiens y sont habituellement minoritaires...) et faire une saucette au salon du livre vendredi après-midi avant de remonter à Montréal.
Le voyage est court et assez chargé, mais par simple curiosité, je me demandais qui d'entre vous je risquais de croiser à Québec. Il y aurait peut-être moyen de tordre les chemins un brin...
Le voyage est court et assez chargé, mais par simple curiosité, je me demandais qui d'entre vous je risquais de croiser à Québec. Il y aurait peut-être moyen de tordre les chemins un brin...
samedi 12 avril 2008
Attention, je vous écoute...
Il y a quelques semaines, je marchais tranquillement sur Mont-Royal en suivant deux hommes, sans trop m'en rendre compte. En passant devant le sanctuaire du Saint-Sacrement près du métro Mont-Royal, un des hommes, pour meubler leur silence, lit lentement à voix haute un petit écriteau près de l'escalier du sanctuaire:
- Attention, chute de glace.
Son compagnon, sort soudainement de ses pensées et montre un réel intérêt:
- Hon! Ça doit être beau, ça, une chute de glace!
- Attention, chute de glace.
Son compagnon, sort soudainement de ses pensées et montre un réel intérêt:
- Hon! Ça doit être beau, ça, une chute de glace!
dimanche 6 avril 2008
Ciao Charlie!
Charlton Heston est décédé aujourd'hui.
Ce militant de droite, ex-président de la NRA (National Rifle Association) qui défendait le droit de posséder des armes à feu, a déjà lancé lors d'un discours que la seule façon qu'on pourrait lui enlever son arme, ce serait de lui prendre «from my cold dead hands»!
Je crois que c'est le temps.
Ce militant de droite, ex-président de la NRA (National Rifle Association) qui défendait le droit de posséder des armes à feu, a déjà lancé lors d'un discours que la seule façon qu'on pourrait lui enlever son arme, ce serait de lui prendre «from my cold dead hands»!
Je crois que c'est le temps.
vendredi 4 avril 2008
Un Peu de Maghreb dans ma maison
Il y a quelques jours, comme souvent, ma fille est allée au parc avec la garderie, ce petit groupe singulier composé de grand-maman Dunda, qui trouve l’hiver affreusement long (il faut dire que son Maghreb natal ne l’a pas habituée à autant de neige), de son petit-fils Imrane, de Chaïd, de Salim et de ma fille. Bien qu’ils soient tous «made in Québec», Romane est la seule petite tête blonde de la bande et de surcroît la seule fille, ce qui lui confère le titre de princesse précieuse, fonction dont elle use (et abuse).
Bien sûr, à la garderie, tout se passe en français. Il arrive bien que Dunda et son petit-fils se parlent entre eux en arabe, mais sans plus (d’ailleurs la garderie va bientôt faire de petites activités linguistiques en arabe! J’ai hâte!)
Toujours est-il qu’ils sont au parc. Ça glisse dans les toboggans, ça grimpe dans les jeux, ça morve dans les mitaines. Après quelque temps, le petit Imrane demande en arabe à sa grand-maman de rentrer à la maison. Et ma fille d’aussitôt supplier Dunda en français:
- Non, pas mai’on, ‘este pa’c!
Je traduis pour les non-parents parmi vous : Non, je ne tiens pas à rentrer de ce pas, j’insiste pour qu’on reste ici à s’amuser un bon coup, d’ailleurs Salim à la langue collée sur un poteau.
En un mot comme en cent : ma fille comprend l’arabe!
Comme tous les parents, depuis la naissance de Romane, j’essaie de m’imaginer avec ce curieux mélange de hâte et d’appréhension quand est-ce que l’étendue du savoir de ma progéniture dépassera le mien.
Je n’avais pas prévu que cela arriverait à l’âge de 23 mois…
Bien sûr, à la garderie, tout se passe en français. Il arrive bien que Dunda et son petit-fils se parlent entre eux en arabe, mais sans plus (d’ailleurs la garderie va bientôt faire de petites activités linguistiques en arabe! J’ai hâte!)
Toujours est-il qu’ils sont au parc. Ça glisse dans les toboggans, ça grimpe dans les jeux, ça morve dans les mitaines. Après quelque temps, le petit Imrane demande en arabe à sa grand-maman de rentrer à la maison. Et ma fille d’aussitôt supplier Dunda en français:
- Non, pas mai’on, ‘este pa’c!
Je traduis pour les non-parents parmi vous : Non, je ne tiens pas à rentrer de ce pas, j’insiste pour qu’on reste ici à s’amuser un bon coup, d’ailleurs Salim à la langue collée sur un poteau.
En un mot comme en cent : ma fille comprend l’arabe!
Comme tous les parents, depuis la naissance de Romane, j’essaie de m’imaginer avec ce curieux mélange de hâte et d’appréhension quand est-ce que l’étendue du savoir de ma progéniture dépassera le mien.
Je n’avais pas prévu que cela arriverait à l’âge de 23 mois…
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