mercredi 22 octobre 2008
Superpapa!
Les deux premières cases appartiennent à Mon Petit Nombril (blogue fort sympathique). La dernière, en couleur, c'est vraiment moi, comme dans la vraie vie, pareil pareil, cape de rêves, muscles saillants, bassin dévastateur, et j'en passe (et des meilleurs).
Mais je dois vous quitter, le devoir m'appelle (et le collant m'irrite).
mardi 21 octobre 2008
Docte heure
C'est le festival de l'ite: l'amygdalite mythique pousse la laryngite dramatique qui précède l'otite de la petite, ce qui entraîne une succession de raclements, de toussotements, d'éternuements et de sommeils manquants. Malgré les médocs et les soins, rien de tout cela ne semble vouloir partir. Au microscope, ces petits indésirables doivent avoir la tête de Stéphane Dion.
Au milieu de la morve gluante, des larmes, de la sueur, de la bave et du pue guttural, survit, tant bien que mal, un homme. Moi. Docteur papa! Superpapaman! Capitaine Bactéria! Le Batman du taxi qui, entre clinique et hosto, ne dort que d'une oreille, guettant le moindre étouffement pour se lever en trombe et étendre la pommade, essuyer la goutte, ramasser l'apitchoum, rassurer les cauchemardées et administrer les antibiotiques sucrés. Et parfois, je l'avoue, je crois sincèrement que Dieu se trouve dans une bouteille d'Advil pour enfants. Dans la bouteille pour adultes aussi, mais elle est plus difficile à ouvrir à la noirceur, avec les flèches à enligner et tout et tout.
Au bureau, on m'offre le remède de grand-mère chose et de grand-tante truc, mais je ne me résous pas à l'oignon dans les bas ou à la vapeur de citron cloué de girofle. Alors j'endure.
Chaque jour, je vois les traits s'allonger, les cernes se creuser, l'irritation nerveuse me gagner, et je me demande comment font ceux qui ont la progéniture nombreuse, je me demande pourquoi devient-on volontairement infirmière, mère Térésa ou soigneur du Canadiens.
Mais un jour, ce sera mon tour. Je tomberai malade, je le jure. Ce jour-là, je gémirai (j'adore geindre et gémir quand je suis malade), et on me frictionnera à quatre mains, comme il se doit.
Et je suis sûr qu'il s'en trouvera une pour dire que les hommes sont don' moumounes…
lundi 13 octobre 2008
Aphorisme
samedi 11 octobre 2008
CSST
Tout le monde parle de cette pub de la CSST.
Elle fesse.
Dominic Arpin en parle sur son blogue. Je transcris ici ma réponse à son billet. Désolé pour le décousu de l'affaire...
C’est étrange que tous ceux que cette pub énerve soient des gens qui pratiquent des métiers très peu physiques, voire intellectuels. Demandez au monde d’usine, aux gens de la construction, à n’importe qui qui travaille un tant soit peu physiquement, ils vous diront que c’est la réalité, leur réalité, et ils vous raconteront une histoire d’horreur qu’ils ont vue.
On regarde tous des vidéos 100 fois pires, des films où l’on tue 20 personnes à la demi-heure, des jeux vidéos où l’on tire tout le monde, mais quand on parle de la réalité, on joue la vierge offensée? À d’autres…
Eh bien, c’est qu'on ne côtoie pas ça tous les jours. Devinez il y a combien de personnes au Québec qui font un travail où ils pourraient se blesser voire mourir sans un minimum de sécurité? Sortez de votre bulle, les gars! Des accidents du genre, il y en a à la tonne chaque année. Et non, ils n’arrivent pas dans les studios de photos, devant la caméra à la télé ou dans une de mes classes de grammaire. Et je crois que c’est important que tous le voient. La pub montre un accident dans une usine, mais ce qu’elle montre vraiment, c’est qu’il faut faire attention. At large.
Oui, la pub est «choc». C’est le but. Faire réagir. Faire réagir du monde blasés par la violence que la télé, le cinéma et tutti quanti offrent chaque jour. Alors on fesse. Des gens MEURENT dans des accidents bêtes. Des gens se font broyer une main parce que le patron refuse de mettre un bouton rouge pour économiser 100$. Et des gens qui perdent pied et qui tombent tête première dans un broyeur de roches, ça arrive (je pourrais vous donner des noms pour chacun de ces exemples…) C’est la réalité. Et vous seriez surpris du nombre de victimes de ce genre d’accidents chaque année au Québec.
Votre réaction, c'est-à-dire demander de réserver ces pubs à la formation du personnel d'usine, c'est demander de cacher les pubs d'accidents de voiture de la SAAQ sous prétexte que vous prenez le bus. Cette réaction est exactement celle qu'on reproche aux gens «ordinaires»(sic) quand ils disent se foutre des coupures aux artistes, quand ils disent qu’on en parle trop partout, que ce n’est pas leur monde.
Je ne suis pas fâché, je suis juste p'us capable d’entendre des gens (que j’estime en plus) dire que c’est dérangeant et que ça ne devrait pas être montré.
C'est dérangeant! Ça serait bien le «boutte» si ce ne l'était pas! D’ailleurs, si on en parle, c’est que le but est atteint.
Bon, j’vous laisse, je retourne regarder des IGnobel sur You Tube…
mardi 7 octobre 2008
Tempus Fugit vous dites?...
J'en ai très peu parlé quand il a été publié, je ne sais trop pourquoi, mais ce petit recueil de nouvelles composées par 11 blogueurs (dont moi!) est un petit un petit bijou du genre…
En ces temps de coupures dans les subventions aux artistes, voici un bel objet (il est vraiment joli!) fait à l'oeil, pour l'oeil.
L'idée (tout comme les photographies et tout le travail d'édition) est de la photographe Makuramis.
Le livre est présenté au salon Blogs et livres de Paris cette fin de semaine. Je n'y serai malheureusement pas, mais si jamais il y en a parmi vous qui passent par là…
Les horaires de signature sont
- samedi 11 de 14h à 18h
- dimanche 12 de 14h à 17h30
Le lieu de signature est :
Mairie du XIe
12, Place Léon Blum
75011 Paris - France.
Métro : Station Voltaire
Sinon, il n'est jamais trop tard pour vous le procurer ICI...
dimanche 5 octobre 2008
Attention, je vous écoute...
Martin Rondeau
jeudi 2 octobre 2008
Un Lent Gage de succès
Mais avec la maîtrise de la parole vient d'autres acquis nécessaires qui ne se font malheureusement pas au même moment, et je cite: la politesse.
Je redoutais depuis quelque temps une remarque du genre «Regarde le monsieur: il est LAID!», ce qui ne manquerait pas de m'arriver. Puis un jour, à l'épicerie, alors que j'hésitais tranquillement entre le crémeux et le croquant, mon lézard pointe une dame tout près et lance:
- Papa? Regarde la dame: elle est GROSSE!
Mes neurones de survie se mettent à pédaler mais, paresseux, comme des cons, ils me disent «Ignore et va-t-en!». Docile, j'obéis, j'ignore et je m'en vais. C'était sans compter sur l'insistance de ma fille qui me crie:
- Papa! REGARDE! Elle est TROP GROSSE!
(on travaillera la distinction du «très» et du «trop» un autre jour)
J'ai laissé tomber le projet d'épicerie.
On s'est fait venir du poulet toute cette semaine-là.
J'ai été des jours à craindre le pire et à éviter les gros, les laids, les barbus, les musclés, les gros seins, les petits seins, les vieux,… Bref, je ne suis pas sorti de la maison avec la petite qu'en cas d'extrême nécessité. Et un jour, inévitablement, mes craintes se sont dissipées…
On se promenait, tranquille, et, alors que je n'avais rien fait à personne, on croise une dame. Mais quelle dame: une grosse femme noire drapée de tissus jaune serin et coiffée d'une énorme bande de tissus orange qui lui monte jusqu'à trente cm au-dessus de la tête. On aurait dit le soleil lui-même qui marchait vers nous. La petite m'a regardé, tout sourire, et a tendu le doigt vers la dame…
-Regarde papa!!
J'ai murmuré «Non non non non noooonnnnnnn….»
-PAPA! REGARDE!!
Vite! Une distraction… J'ai regardé autour, mais trop tard, la petite poursuivait:
-Regarde la dame: une PRINCESSE!
Il fallait voir les dents blanches de la dame briller dans son visage d'ébène!
Quand je vous dis que le langage est une de plus belles maîtrises de l'humain…