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Partout où nous sommes allés, jamais nous ne nous sommes fait regarder de travers parce que nous avions des enfants. La grande bloque le chemin parce qu'elle est dans la lune? Le petit court partout? Il n'y a pas de problème là. Ici, avoir des enfants, c'est normal. Ça fait changement du plateau.
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Au dépanneur barre oblique épicerie barre oblique station-service de Péribonka, on trouve pas mal de denrées, et si vos papilles ne sont pas trop exigeantes, pratiquement tout. On y trouve aussi le Devoir, pourtant introuvable du temps que j'habitais la pointe Saint-Charles. Ce n'est pas parce qu'on cultive la patate que...
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On aurait dû prévoir un budget spécial pour les bleuets au chocolat des pères trappistes. On s'est limité à une boîte par jour. Dures, les vacances...
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À la caisse du dépanneur barre oblique etc., les gens du coin commandent ce qu'ils veulent quand ils ne le trouvent pas en tablette. La caissière barre oblique commis barre oblique réceptionniste sort son stylo, prend en note la liste, le nom et le numéro de téléphone du client. Avant de raccrocher, elle promet que la commande arrivera le lendemain. La grosse épicerie n'est pourtant pas si loin, mais ici, le temps se prend. Et quand on regarde couler la Péribonka, le yogourt nature 2% peut bien attendre.
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Quelques personnes nous disent de ne pas aller au zoo de Saint-Félicien parce qu'il n'y a pas de girafe ou d'éléphant. Il faut savoir que ce zoo se spécialise en animaux de la Boréalie, qui peuvent donc vivre à de telles latitudes. Je ne trippe pas zoos (mais bon, j'ai des enfants...) mais cette simple «spécialisation» tombe sous le sens et me rassure. Et à voir le nombre de petits qui y sont nés cet été (tigre, yack, ours, etc.), les animaux semblent s'y plaire. Nous aussi, on s'y est plu.
Plusieurs fois, dans les guides explicatifs, le zoo nous rappelle que l'Homme fait partie des espèces animales, qu'on fait partie de l'écosystème. On dit «Ben oui, 'eul sais» mais bon.
Dans le bâtiment à l'accueil, on y parle des Montagnais. On y voit une autochtone en habits traditionnels, et la même en robe d'aujourd'hui. C'est con, mais ça m'a frappé à quel point on voit toujours des plumes sur la tête des Amérindiens, comme si on leur refusait toute modernité.
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Avant-dernière journée. Fête de (ma belle-)famille. On est sur le 8 rang de Sainte-Jeanne-d'Arc. On doit être une centaine. Les enfants courent partout, flattent les poneys, appellent les moutons. Quelques personnes de l'endroit portent le carré rouge.
En fin d'après-midi, je pars seul dans le champ, je filme juste pour me rejouer le chant des grillons une fois revenu en ville. Un peu d'espace en bouteille.
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Au retour des vacances, ma belle-mère nous a préparé de la soupe aux gourganes. Je n'en avais jamais goûté. C'est un peu gris-brun, rien de très hop la vie. Mais j'ai beaucoup aimé. Je regrette de ne pas m'être arrêté dans un de ces rares restaurants-maisons qui en offraient. Avouons que la personne chargée de trouver les noms des aliments au menu des tables québécoises a dû échouer son cours de marketing (la semaine sur le nom de produit accrocheur): ragout, poutine, guédille, gourgane...
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Bref, au lac Saint-Jean comme partout, il faut prendre le petit chemin à côté de la route principale, il faut s'arrêter au resto qui a l'air de rien, il faut surtout s'arrêter quand on trouve que c'est beau. Même parfois là où ce l'est moins.