Tony Tremblay lisait ses mots, livre à la main, petit micro sur la joue. On était quelques dizaines à écouter ses paroles sous les haut-parleurs du chapiteau devant le métro Mont-Royal sans voir le poète, à le chercher du regard. Pour se rassurer. Pour se convaincre qu'on ne se faisait pas conter d'histoires.
Et le poète marchait, livre à la main, en clamant son texte aux badauds, aux passants, à la file lunatique qui attend l'autobus. Un poète fou qui ne demande pas de trente sous, qu'on ne fuit pas, le regard sur le ciment. Un poète qui parle tout seul à des dizaines de personnes.
Puis on l'a vu, puis on l'a perdu, puis on l'a revu. Il rôdait autour de nous, insaisissable, alors que ses paroles continuaient de nous atteindre. Et il est arrivé sous le chapiteau, devant nous. Dernière phrase, ultimes mots. Réel. On s'était pas fait conter d'histoire. Tony Tremblay venait de lire un de ses textes en arpentant l'espace devant une station de métro et des gens l'écoutaient, sans le voir, alors que ceux qui le croisaient le croyaient un peu déjanté.
Quelque chose comme de la poésie pure.
poésie pure oui
RépondreEffacerpoésie qui vie qui palpite qui bat
qui crie à la face du monde
quelque chose de simple
qu'ils n'ont pas encore compris
qu'il n'y a rien à comprendre
et tout à vivre
merci
RépondreEffacermerci infiniment pour tes bons mots. merci aussi pour me faire rendre compte que le travail du poète n'est pas toujours vain.
merci encore et beaucoup.
je ne suis jamais où les choses se passent... j'aurais bien voulu voir (entendre) autant de beauté...
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