18h. J’ai rendez-vous avec Anne, une amie de longue haleine, une amie que je n’ai pas vue depuis trop longtemps. Le genre de fréquentation qu’on se promet de ne jamais perdre de vue, qu’on égare tout de même au détour d’une nouvelle copine, d’un nouveau travail ou d’une dépression un peu accaparante. Anne et moi, on s’est perdus comme ça, sans trop s’avoir comment; un jour je me suis retourné et elle n’était plus là. Ça devait faire deux ou trois coins de rues que je faisais en parlant tout seul…
Puis on s’est revus lors d’un souper. On s’est alors promis une bière en duo, comme dans le temps. Lundi, 18h, petit Medley. C’est là où je suis.
Il est 18h5 (ça s’écrit con, 18h5, mais il semble que ce soit la bonne façon de faire… Mais ça l’air si con que je passerai tout de suite à 18h10). Il est 18h10, donc, et Anne n’arrive toujours pas. La place semble sympa. En retrait, écrasés par leur cravate dans des fauteuils, quelques personnes boivent leur verre en riant doucement. Je commande un truc, n’importe quoi. Je reçois une pinte de bière d’où émane une légère odeur de vanille. Il est 18h15 quand j’ouvre le Voir. À 18h45, toujours seul, après avoir lu tous les titres-jeu-de-mots de l’hebdomadaire, j’appelle Anne, pour voir. Pas de réponse. Je suppose qu’elle est en route. Je commande une bière qui sent la bière cette fois. Old style. Je demande un stylo à la brune serveuse, sympa et discrète comme je les aime. Puis, je me mets à écrire n’importe quoi. Comme je n’ai pas mon carnet, j’écris sur les pages plus claires du Voir, sur cette pub d’American Apparel qui suinte une sexualité ingénue et surléchée à force de ne pas vouloir l’être. Insupportable. J’écris des mots, puis des idées, puis un bout de chapitre… Une fois la pub remplie, j’en cherche une autre. Je trouve une page vide, une sorte de pub sur la psychihahahatrie. Je la remplie aussi. Et ainsi de suite de pub en pub. J’ai écrit comme lorsqu’on voyage à l’étranger, dans un lieu public où personne ne me connaît, perché sur ce merveilleux poste d’observation qu'est le tabouret près du zinc.
À 20h45, j’ai mal au poignet, mon verre est depuis longtemps vide, et Anne n’a toujours pas rebondi. Je fixe un billet au stylo que je laisse sur le bar, puis je pars avec mes bouts de récits écrits sur du papier journal comme autant de thérapies, libre, léger. Anne ne s’est jamais pointée car, elle me l’avouera plus tard, elle avait oublié.
Moi, sans ironie aucune, j’ai passé une superbe soirée avec une personne que j’avais perdue de vue depuis trop longtemps.
Je viens de découvrir ton blogue et j'aime bien ton titre. Moi aussi j'écris et je chante mal. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'aime bien la messe de Noël. C'est l'un des seuls endroits où je peux chanter et que personne n'ose me dire de me fermer la gueule. Sur ton blogue par contre, tu es le maître. Tu pourras toujours me flusher. ;-)
RépondreEffacerOh la, cette chute mon Dan, ça torche...
RépondreEffacerJe vais m'arrêter là parce que la suite de ce que je pourrais dire serait sûrement con. (Pour ce que ça changerait diras-tu... bon... je m'abstiens quand même!)
PS: Je suis sûle et ce mot en-bas est illisible. Pffff....
PS2: Je l'ai d'ailleurs manqué. Fiou, le nouveau est plus à ma hauteur!
Petit Medley, c'est tout juste à côté de ma boutique. Tu peux barbouiller ce commentaire comme si c'était une pub.
RépondreEffacercatherine : mon mot de vérification aussi a l'air saoûl. yhwpos