J’ai sauté tête première du bout du quai. La température de l’eau m’a à peine surpris. Je suis allé assez profondément pour sentir le poids de l’eau dans mes oreilles. Puis, j’ai regardé la surface. Par en dessous, comme je faisais depuis longtemps.
Des bulles remontaient doucement au travers des rayons du soleil. Je me suis demandé si les gens qui périssaient noyés voyaient aussi ce spectacle. Est-ce que cette beauté adoucissait la brûlure de l’eau qui emplit les poumons? Combien de secondes s’écoulent avant que ne cesse la douleur? Pendant combien de vies reste-t-on conscient? À quel moment regrette-t-on notre geste?
Pendant que je me posais ses questions, mon corps remontait doucement à la surface. Sans coups de pied, sans mouvements de bras. Malgré moi. Il y a des corps qui flottent plus facilement que d’autres.
Pourquoi certaines personnes doivent constamment nager pour rester à la surface?
jeudi 27 septembre 2007
Ces corps qui flottent facilement
mercredi 26 septembre 2007
We Are the World...
Si je prends l’avion de Londres vers le Canada, je croiserai mon premier douanier canadien à mon arrivée ici. Logique.
Si je prends l’avion du Canada vers la France, j'attendrai que mon premier douanier français rencontré finisse sa discussion avec son collègue à mon arrivée là-bas. Logique aussi.
Alors, quelqu’un peut m’expliquer pourquoi, si je prends l’avion vers les É.-U. de A., il y a des douaniers américains à l’aéroport de Montréal qui me fouillent (immanquablement) avant de prendre l'avion, et qui ne me parlent qu’en inglitch de surcroît? Il y a un territoire américain à l’aéroport? Sinon, serait-ce si impoli de les bouter dans leur pays?
Est-ce normal que je me sente envahi?
J’aimerais bien voir la réaction des Américains si, pour aller en Allemagne, ils devaient se faire sonder par des douaniers allemands ne causant qu’allemand (avec des gants de latex allemand) à leur départ de New York…
Si je prends l’avion du Canada vers la France, j'attendrai que mon premier douanier français rencontré finisse sa discussion avec son collègue à mon arrivée là-bas. Logique aussi.
Alors, quelqu’un peut m’expliquer pourquoi, si je prends l’avion vers les É.-U. de A., il y a des douaniers américains à l’aéroport de Montréal qui me fouillent (immanquablement) avant de prendre l'avion, et qui ne me parlent qu’en inglitch de surcroît? Il y a un territoire américain à l’aéroport? Sinon, serait-ce si impoli de les bouter dans leur pays?
Est-ce normal que je me sente envahi?
J’aimerais bien voir la réaction des Américains si, pour aller en Allemagne, ils devaient se faire sonder par des douaniers allemands ne causant qu’allemand (avec des gants de latex allemand) à leur départ de New York…
lundi 24 septembre 2007
Déboussolés
À Montréal, à la fin juin, à l’heure où le soleil se couche, quand on roule vers le nord sur Saint-Denis ou sur Saint-Laurent, allez savoir pourquoi, on a le soleil en plein front.
Montréal a le nord à l’ouest.
C’est peut-être pour ça que nous sommes parfois tout déboussolés.
Montréal a le nord à l’ouest.
C’est peut-être pour ça que nous sommes parfois tout déboussolés.
mardi 18 septembre 2007
Valérie Khayat
Les professeurs parlent souvent de leurs étudiants turbulents, des cancres, de ceux qui leur font regretter de ne pas être devenus horticulteurs spécialisés en bonsaïs nains à croissance ultra lente.
Pourtant, on rencontre toujours de perles, des personnes qui se distinguent du lot par leur humanité, leur intelligence ou leur talent. Des gens qui remettent les bonsaïs à leur juste place dans la liste des priorités (c’est n’importe quoi cette phrase).
En voici une. Valérie Khayat.
Elle lance son album le 13 octobre prochain. J’y serai, c’est sûr.
Allez écouter ce qu’elle fait –ici-.
Cacouna vous donnera des envies de Bas-du-fleuve, et que dire de Businesswoman Blues…
Du bonbon.
Pourtant, on rencontre toujours de perles, des personnes qui se distinguent du lot par leur humanité, leur intelligence ou leur talent. Des gens qui remettent les bonsaïs à leur juste place dans la liste des priorités (c’est n’importe quoi cette phrase).
En voici une. Valérie Khayat.
Elle lance son album le 13 octobre prochain. J’y serai, c’est sûr.
Allez écouter ce qu’elle fait –ici-.
Cacouna vous donnera des envies de Bas-du-fleuve, et que dire de Businesswoman Blues…
Du bonbon.
dimanche 16 septembre 2007
Bruce Willis
On revenait d’une virée de courses dans un centre d’achats de banlieue, un monstre de 300000 magasins dont la moitié vend des chaussures et l’autre des vêtements pour dames. On y était pour les grenailles qui restent; les boutiques de vêtements pour enfants et, gnak gnak, la boutique Mac. Cette dernière est tout le contraire des autres : grande surface, peu de stock, juste du bon.
On a fait nos achats et on est repartis sans arracher de têtes, cette fois. Deux heures dans un tel lieu suffisent amplement à rendre psychopathe le plus zen des bouddhistes. Tous ces gens habillés pareils qui se ruent dans toutes les directions donnent des envies de Gaspésie. Mais d’ici la péninsule gaspésienne, notre seul oasis était notre Tercel.
Au retour, on roulait sur la voie du centre d’une autoroute large comme un stationnement. On se faisait dépasser par la droite et par la gauche, comme si on était au milieu d’un troupeau de gnous fuyant un feu de brousse. J’essaie d’ignorer les visages fâchés des autres automobilistes pour qui 110km/h est l’équivalent de faire du surplace. Dans le rétroviseur, je vois ma fille qui dort, la tête tombée sur une épaule. Un coup d’œil à ma droite me dit que Dame V. en fait de même. J’ai souri.
Dans les films d’action, lorsque l’on croit tout perdu, lorsque tout le monde croit que la grotte s’est effondrée sur les gens à l’intérieur, lorsque la fumée est dense au point où personne n’ose plus entrer chercher les occupants encore à l’intérieur de la maison, à la dernière minute sort lentement le héros, épuisé, sale, portant dans ses bras une femme évanouie. C’est comme ça que je suis sorti de Laval, hier. J’ai même ralenti pour savourer le moment. Et c’est à 100 km/h tout juste que j’ai roulé sur cette autoroute de gens pressés. Moi, je sauvais du monde. Moi, je tirais des griffes de l’enfer de pauvres innocents.
Hier, vers les 15h30, je ne sais pas où vous étiez, mais ceux qui roulaient sur l’autoroute 15 ont dépassé Bruce Willis sans le savoir.
On a fait nos achats et on est repartis sans arracher de têtes, cette fois. Deux heures dans un tel lieu suffisent amplement à rendre psychopathe le plus zen des bouddhistes. Tous ces gens habillés pareils qui se ruent dans toutes les directions donnent des envies de Gaspésie. Mais d’ici la péninsule gaspésienne, notre seul oasis était notre Tercel.
Au retour, on roulait sur la voie du centre d’une autoroute large comme un stationnement. On se faisait dépasser par la droite et par la gauche, comme si on était au milieu d’un troupeau de gnous fuyant un feu de brousse. J’essaie d’ignorer les visages fâchés des autres automobilistes pour qui 110km/h est l’équivalent de faire du surplace. Dans le rétroviseur, je vois ma fille qui dort, la tête tombée sur une épaule. Un coup d’œil à ma droite me dit que Dame V. en fait de même. J’ai souri.
Dans les films d’action, lorsque l’on croit tout perdu, lorsque tout le monde croit que la grotte s’est effondrée sur les gens à l’intérieur, lorsque la fumée est dense au point où personne n’ose plus entrer chercher les occupants encore à l’intérieur de la maison, à la dernière minute sort lentement le héros, épuisé, sale, portant dans ses bras une femme évanouie. C’est comme ça que je suis sorti de Laval, hier. J’ai même ralenti pour savourer le moment. Et c’est à 100 km/h tout juste que j’ai roulé sur cette autoroute de gens pressés. Moi, je sauvais du monde. Moi, je tirais des griffes de l’enfer de pauvres innocents.
Hier, vers les 15h30, je ne sais pas où vous étiez, mais ceux qui roulaient sur l’autoroute 15 ont dépassé Bruce Willis sans le savoir.
jeudi 13 septembre 2007
Tempus Fugit
Tempus Fugit
recueil de photographies et de nouvelles.
11 photos, 11 auteurs, 11 blogueurs, 11 nouvelles.
D'après les photographies de makuramis
recueil de photographies et de nouvelles.
11 photos, 11 auteurs, 11 blogueurs, 11 nouvelles.
D'après les photographies de makuramis
Quel lien y a-t-il entre une pipe en merisier, un amoureux déçu, un rêve d'enfant, l'errance volontaire, Leonard Cohen, la menace de l'orage, un nid de serpents, un bouchon sur l'autoroute, de la peinture desséchée et les endives aux jambons ? C'est le temps qui passe, détruit, promet, trahit et, surtout, qui influence onze écrivains-blogueurs francophones. Parfois cyniques, toujours poignantes, leurs nouvelles inspirées d'une série d'images abstraites de la photographe makuramis nous transportent dans des vies parallèles si différentes et pourtant si proches.
Vous y trouverez les textes des 11 blogueurs suivants:
Agapi, Ataraxie, Chypor, Daniel Rondeau, Fred Immixtion, Louise Lazzy, makuramis, Marie-Avril Mathieu, nacha, Raph et Sof.
Allez ici pour plus de renseignements.
lundi 10 septembre 2007
Blog-Chizz-Quizzz!
Les blogues offrent une tribune parfois anonyme, souvent sans visage. Mais les miracles de la numérisation comblent cette lacune en offrant à tous ce qui était, quelque temps auparavant, bien au chaud dans une boîte de photos au fond de la garde-robe (et qui devrait peut-être y rester...)
Alors?
Alors, ce blog-quiz:
Qui est ce blogueur, photographié il y a 20 ans?
Qui est ce blogueur, photographié il y a 20 ans?
Désolé, ce n'est pas le chanteur de Platinum Blonde... Je vous laisse une autre chance.
Peut-être qu'avec moins de cheveux...
Peut-être qu'avec moins de cheveux...
Re-désolé, ce n'est pas votre comptable à son mariage. Je serai gentil, je vous laisse une dernière chance et j'élimine alors les artifices (comme les vêtements et les ballons... mais je laisse le cadre et la moustache!)
Alors?
samedi 8 septembre 2007
Un vrai Belge est plus fort qu'un Superman de rêves...
Je ne sais pour vous, mais il m’arrive fréquemment de souffrir du syndrome de l’imposteur, d’avoir cette certitude d’être surévalué par mes proches et de craindre qu’un jour quelqu’un ne se rende compte de la duperie. Les jours où ma réalité connaît des ratés, je me console en me disant que dans les fantasmes des autres, dans leurs rêves, je sais sûrement être mieux que je ne le suis vraiment, que mon Clark Kent devient Superman, une sorte de surhomme parfait, toujours à la hauteur.
C’est que je me disais jusqu’à hier soir quand j’appris qu’une blogueuse – et une jolie-brillante-populaire en plus (n’essayez pas, je ne vous dirai son nom, même sous la torture… Aie!... Non… Ouch!... Nenni… AYOYE! ok, ok, OK! Elle est dans la liste à côté...) avait rêvé de moi! Sur le coup, j'ai senti ma cape claquer au vent. C'était avant d'apprendre la suite: il semble que dans son rêve, dans ce lieu où tout m'était permis, à l'instar (Alain, le frère de Ringo...) de ma réalité, j'aie manqué de romantisme au point où à son réveil, au moment où le rêve et la réalité se confondent, la jolie se soit dit qu’il fallait vraiment qu’elle me laisse pour revenir à ses anciennes belges amours (qui ronflaient toujours à ses côtés…)
Quand votre identité de rêves n’est pas à la hauteur, que vous reste-t-il, hein?
Misère...
C’est que je me disais jusqu’à hier soir quand j’appris qu’une blogueuse – et une jolie-brillante-populaire en plus (n’essayez pas, je ne vous dirai son nom, même sous la torture… Aie!... Non… Ouch!... Nenni… AYOYE! ok, ok, OK! Elle est dans la liste à côté...) avait rêvé de moi! Sur le coup, j'ai senti ma cape claquer au vent. C'était avant d'apprendre la suite: il semble que dans son rêve, dans ce lieu où tout m'était permis, à l'instar (Alain, le frère de Ringo...) de ma réalité, j'aie manqué de romantisme au point où à son réveil, au moment où le rêve et la réalité se confondent, la jolie se soit dit qu’il fallait vraiment qu’elle me laisse pour revenir à ses anciennes belges amours (qui ronflaient toujours à ses côtés…)
Quand votre identité de rêves n’est pas à la hauteur, que vous reste-t-il, hein?
Misère...
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