J'attends l'autobus en regardant le temps passer. Près de moi, un jeune tente de tirer ce qu'il reste de nicotine d'un bout de cigarette qui ne lui dépasse pas des doigts. Ses aspirations sont vaines. D'une chiquenaude, il l'envoie au centre d'une rue qui a l'habitude de recevoir des mégots plus longs, du moins c'est ce que laisse croire l'opulence des maisons du quartier.
Une voiture ralentit à peine pour faire son arrêt obligatoire. À bord, une jolie jeune fille aux longs cheveux blonds, peut-être une de mes futures étudiantes, est assise près d'un homme que j'imagine être son père à voir la gueule qu'elle lui fait. Je me dis que l'âge de cette dernière tranche drôlement, près de ce vieux grisonnant. Je souris. Puis je soustrais l'âge de la fille du mien. La voiture a depuis longtemps disparu de mon champ de vision quand je ramène mon regard à mes pieds. Dans la rue, le mégot a cessé de fumer.
Je regarde l'heure. L'autobus n'arrive pas. J'arriverai à la maison plus tard que d'habitude ce soir.
Le temps, grand marathonien d'endurance.
RépondreEffacerQue l'on se traine, marche, coure ou roule, il nous rattrape toujours.
Je ne m'égosillerai pas pour clamer que le temps ne fait rien à l'affaire, suffit de le prendre...
RépondreEffacerBeau texte amigo.
C'est sûr que quand un ado fait la gueule, c'est que papa ou maman n'est pas loin!
RépondreEffacerTrès beau texte...
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