Tout d'abord victimes des colons, les Africains partaient ailleurs servir d'esclaves.
Puis ce fut les guerres, les famines, les génocides, la pauvreté, le sida.
L'Afrique ne cesse de perdre ses habitants.
L'Afrique fuit. L'Afrique coule.
L'Afrique est incontinent.
jeudi 30 décembre 2004
mercredi 29 décembre 2004
L'Homme rose
André habite avec Marie-Hélène depuis quelques mois déjà. Elle est comptable et aime le rouge, il est un peu lâche et il préfère recevoir un maigre chèque par la poste que de lécher les bottes d’un minable moustachu.
Entente informelle, André se tape la bouffe, Marie-Hélène se farcit la lessive. Quand arrive l'heure du «plus rien à mettre», elle oublie souvent de faire le tri des couleurs et la robe rouge se retrouve avec les vêtements pâles d’André. Il a tout d’abord connu les t-shirts roses. Puis les bas. Puis les caleçons, puis les pantalons. Après 6 mois de vie commune, André ne porte plus que du rose. Las de rappeler à Marie-Hélène les lois élémentaires de la lessive, André se décide finalement de la faire lui-même. Mais ce dernier est un peu lâche et sans le sou, je l’ai déjà dit, alors il ne renouvelle pas sa garde-robe. Aujourd’hui, en plus de faire les lavages, il ne porte que du rose.
Depuis quelque temps, Marie-Hélène suit des cours de danse sociale. Et son amant ne porte que du noir.
Entente informelle, André se tape la bouffe, Marie-Hélène se farcit la lessive. Quand arrive l'heure du «plus rien à mettre», elle oublie souvent de faire le tri des couleurs et la robe rouge se retrouve avec les vêtements pâles d’André. Il a tout d’abord connu les t-shirts roses. Puis les bas. Puis les caleçons, puis les pantalons. Après 6 mois de vie commune, André ne porte plus que du rose. Las de rappeler à Marie-Hélène les lois élémentaires de la lessive, André se décide finalement de la faire lui-même. Mais ce dernier est un peu lâche et sans le sou, je l’ai déjà dit, alors il ne renouvelle pas sa garde-robe. Aujourd’hui, en plus de faire les lavages, il ne porte que du rose.
Depuis quelque temps, Marie-Hélène suit des cours de danse sociale. Et son amant ne porte que du noir.
Attention, je vous écoute...
«[Je n'ai pas de blonde], mais j'ai une co-loc que je saoule de temps en temps.»
Laurence Lorca
Laurence Lorca
lundi 27 décembre 2004
Aphorisme
À la naissance d'un enfant, on le présente ainsi: c'est une fille! 8 livres, 3 onces! Et tout est dit. Sexe, masse.
C'est fou comme la circonférence de notre personnalité est courte au seuil de la vie.
C'est fou comme la circonférence de notre personnalité est courte au seuil de la vie.
dimanche 26 décembre 2004
Attention, je vous écoute...
«C'est un matelas fait en mousse nasale.»
Gabrielle Paquette
(elle voulait dire fabriquée par la NASA...)
Gabrielle Paquette
(elle voulait dire fabriquée par la NASA...)
jeudi 23 décembre 2004
Aphorisme de Nouelle
Inspiré du blog de Jean-François du 21 décembre...
On est tous des Melchior, des Gaspar et des Balthazar: on suit les étoiles et on préfère donner à ceux qui sont déjà dieu...
On est tous des Melchior, des Gaspar et des Balthazar: on suit les étoiles et on préfère donner à ceux qui sont déjà dieu...
mercredi 22 décembre 2004
Aphorisme
On met de l'argent de côté pour en avoir derrière soi.
Après on se demande pourquoi on tourne en rond...
Après on se demande pourquoi on tourne en rond...
lundi 20 décembre 2004
Fin de course
Devant moi, à 50 pas, un homme marche.
Si j’arrive au coin de la rue avant lui, j’ai gagné.
Mais les règles sont claires; je ne dois pas le toucher et je ne dois pas courir. En fait je ne dois rien laisser paraître. Alors je marche rapidement. Sans le mouvement olympique du bassin, mais très rapidement quand même. Malgré le trottoir mal déneigé, malgré mes sacs d’épicerie, malgré mon genou qui me fait un peu souffrir.
L’homme marche plus vite que je ne l’aurais cru, mais je me rapproche de lui.
Si j’arrive au coin avant lui, je suis le plus grand.
Je ne suis plus qu’à quelques mètres. Je vois la buée de son souffle, la foule retient le sien. J’entends le bruit que fait son manteau à chaque mouvement de bras. Swishhh! swishhh! 10 mètres et demi, swishhh! swishhh! 9 mètres... Le coin arrive rapidement. Au moment où j’essaie de doubler l’homme, 3 femmes et une poussette, lentes comme des reptiles, arrivent en sens contraire à sa hauteur. La droite est bloquée par une boîte postale. Saletés de cols bleus, pas foutus de déblayer le trottoir sur plus d’un mètre de largeur. Il ne reste que peu d’espace pour le doubler. La dernière tortue passe. Un sac devant moi, un sac derrière, je me faufile comme un hiéroglyphe. L’homme ralentit pour lire une annonce collée sur un poteau. C’est ma chance! J’évite le contact de justesse... Deux pas... Un...
Ça y est!!!
Je suis arrivé le premier!!!
Je suis le roi!!
La foule est en liesse!!!
J’ai gagné!!!
J’ai gagné...
J’ai gagné quoi?
Quand le feu est tourné au vert, j’ai laissé passer l’homme.
Il sifflait une chanson de Noël.
Et on est là à admirer les millions de cons qui arrivent les premiers au coin des rues.
Si j’arrive au coin de la rue avant lui, j’ai gagné.
Mais les règles sont claires; je ne dois pas le toucher et je ne dois pas courir. En fait je ne dois rien laisser paraître. Alors je marche rapidement. Sans le mouvement olympique du bassin, mais très rapidement quand même. Malgré le trottoir mal déneigé, malgré mes sacs d’épicerie, malgré mon genou qui me fait un peu souffrir.
L’homme marche plus vite que je ne l’aurais cru, mais je me rapproche de lui.
Si j’arrive au coin avant lui, je suis le plus grand.
Je ne suis plus qu’à quelques mètres. Je vois la buée de son souffle, la foule retient le sien. J’entends le bruit que fait son manteau à chaque mouvement de bras. Swishhh! swishhh! 10 mètres et demi, swishhh! swishhh! 9 mètres... Le coin arrive rapidement. Au moment où j’essaie de doubler l’homme, 3 femmes et une poussette, lentes comme des reptiles, arrivent en sens contraire à sa hauteur. La droite est bloquée par une boîte postale. Saletés de cols bleus, pas foutus de déblayer le trottoir sur plus d’un mètre de largeur. Il ne reste que peu d’espace pour le doubler. La dernière tortue passe. Un sac devant moi, un sac derrière, je me faufile comme un hiéroglyphe. L’homme ralentit pour lire une annonce collée sur un poteau. C’est ma chance! J’évite le contact de justesse... Deux pas... Un...
Ça y est!!!
Je suis arrivé le premier!!!
Je suis le roi!!
La foule est en liesse!!!
J’ai gagné!!!
J’ai gagné...
J’ai gagné quoi?
Quand le feu est tourné au vert, j’ai laissé passer l’homme.
Il sifflait une chanson de Noël.
Et on est là à admirer les millions de cons qui arrivent les premiers au coin des rues.
vendredi 17 décembre 2004
Aphorisme
Écrire un journal (ou un blogue) intime relève beaucoup de l'exhibitionnisme anticipé. C'est un peu comme faire un strip-tease dans le noir et attendre que quelqu'un ouvre la lumière.
mardi 14 décembre 2004
La Résistance des liquides
Ce matin, au coin de Mont-Royal et Lanaudière, il y avait un petit océan d’eau brune. Quelque chose comme un sixième Grands Lacs. Peut-être était-il déjà colonisé par les moules zébrées. Mes cours de natation furent utiles; j’ai pu traverser sans faire un détour jusqu’à Rachel.
Une mer d’eau marron en hiver, à un coin de rue montréalais, il n’y a pas de quoi écrire à sa mère. J’ai donc rangé mon papier à lettre et continué à marcher sur les trottoirs glacés avec des bas mouillés qu'à chaque intersection, je faisais mariner un peu plus.
Il y aura sans doute un valeureux érudit qui me rappellera l’action du sel déglaçant ou de la chaleur des canalisations souterraines. N’empêche que ce matin, malgré les -10 C. que lançait le thermomètre, au coin des rues, l’eau restait liquide.
Il y a des jours où, malgré le bon sens et la logique élémentaire, la réalité refuse de se cristalliser.
Une mer d’eau marron en hiver, à un coin de rue montréalais, il n’y a pas de quoi écrire à sa mère. J’ai donc rangé mon papier à lettre et continué à marcher sur les trottoirs glacés avec des bas mouillés qu'à chaque intersection, je faisais mariner un peu plus.
Il y aura sans doute un valeureux érudit qui me rappellera l’action du sel déglaçant ou de la chaleur des canalisations souterraines. N’empêche que ce matin, malgré les -10 C. que lançait le thermomètre, au coin des rues, l’eau restait liquide.
Il y a des jours où, malgré le bon sens et la logique élémentaire, la réalité refuse de se cristalliser.
lundi 13 décembre 2004
Quand le coeur fait boum...
Il s’appelait Toto, mais depuis toujours, tous l’appelaient TNT. Ses parents, ses amis, toutes celles qui ont partagé un tant soit peu sa vie l’appelaient comme cela. TNT. Il explosait pour un rien. Mèche courte, étincelle facile. Comme s’il protégeait une plaie. Un loup blessé. Tous pouvaient s’appuyer sur lui pourtant, mais il n’était pas reposant pour autant.
Il vivait comme dans la chanson de Neil Young «Na, na, hey, hey...»; il préférait exploser que tranquillement trépasser. Et quand le feu à l’intérieur de lui le faisait trop souffrir, il allait l’éteindre à grands coups de vodka au bar du coin. Certains soirs, les coups de vodka cédaient le pas aux coups de gueule, puis aux coups de poings. Avec le temps, ces soirs lui ont valu des cicatrices enviables et un nez un peu croche.
Toujours est-il que depuis quelque temps, TNT n’explose presque plus. Parfois pour le souvenir, sorte de nostalgie blessante. Mais il le regrette aussitôt. Il continue à boire de la vodka comme un pompier qui arrose une vieille grange abandonnée un soir d’été trop calme question de ne pas perdre la main. On est jamais trop prudent. Car cette fois-ci, TNT s’est bien promis de ne pas crever la fragile bulle sur laquelle il flotte depuis un moment.
Il vivait comme dans la chanson de Neil Young «Na, na, hey, hey...»; il préférait exploser que tranquillement trépasser. Et quand le feu à l’intérieur de lui le faisait trop souffrir, il allait l’éteindre à grands coups de vodka au bar du coin. Certains soirs, les coups de vodka cédaient le pas aux coups de gueule, puis aux coups de poings. Avec le temps, ces soirs lui ont valu des cicatrices enviables et un nez un peu croche.
Toujours est-il que depuis quelque temps, TNT n’explose presque plus. Parfois pour le souvenir, sorte de nostalgie blessante. Mais il le regrette aussitôt. Il continue à boire de la vodka comme un pompier qui arrose une vieille grange abandonnée un soir d’été trop calme question de ne pas perdre la main. On est jamais trop prudent. Car cette fois-ci, TNT s’est bien promis de ne pas crever la fragile bulle sur laquelle il flotte depuis un moment.
vendredi 10 décembre 2004
J'ai le sommeil alerte...
Dans le travail d'un de mes étudiants (critique de la pièce de théâtre Circus Minimus):
«Un ton humoristique garde le spectateur endormi aux aguets.»
«Un ton humoristique garde le spectateur endormi aux aguets.»
&%$&*/!
Un des avantages de la voiture sur l'autobus, c'est quand on s'approche en courant pour la prendre et qu'on n'est plus qu'à 10 mètres d'elle, on n'a jamais vu une voiture partir en faisant semblant de ne pas nous voir.
Attention, je vous écoute...
«J'ai bien assez des gosses des autres ces temps-ci.»
Diane Lebel
Diane Lebel
jeudi 9 décembre 2004
Quand Grévisse se fait philosophe...
Le mot amour est masculin au singulier, féminin au pluriel.
(et non singulier au masculin et pluriel au féminin, ce qui est fort différent!)
Interprétez cela comme vous le voulez.
J'ai toujours su que mon amour était le plus beau des plus belles...
(et non singulier au masculin et pluriel au féminin, ce qui est fort différent!)
Interprétez cela comme vous le voulez.
J'ai toujours su que mon amour était le plus beau des plus belles...
mardi 7 décembre 2004
Boulevard des rêves Brisebois
Ha!
Voilà que j'apprends que Sue Sansregret (alias Zyriane) est en fait pATRICK BRISEBOIS. Je connais quelques mecs qui doivent être déçus...
Ainsi, la récente explosion du nombre de blogs ne serait-elle causée que par l'hyper activité de Brisebois? Serais-je moi-même un de ses multiples visages? Si jamais je parle de mort, je mets des photos de croix noires en feu et finis des blogs par des phrases du genre heg jxkf kkelrek sdjhfw jkui kjajkajf shfjwhfjhs, vous saurez...
Voilà que j'apprends que Sue Sansregret (alias Zyriane) est en fait pATRICK BRISEBOIS. Je connais quelques mecs qui doivent être déçus...
Ainsi, la récente explosion du nombre de blogs ne serait-elle causée que par l'hyper activité de Brisebois? Serais-je moi-même un de ses multiples visages? Si jamais je parle de mort, je mets des photos de croix noires en feu et finis des blogs par des phrases du genre heg jxkf kkelrek sdjhfw jkui kjajkajf shfjwhfjhs, vous saurez...
lundi 6 décembre 2004
Hôtel, macaques japonais et tartare.
Dame V, un couple d’amis et moi sommes de retour de Québec. La dernière fois que j’y avais mis les pieds, c’était pour voir Dumas au festival d’été 2003. La fois d’avant, c’était pour me faire gazer par une troupe simiesque masquée au Sommet des Amériques. Mais les fois se suivent et ne se ressemblent pas, et cette année, c’est à l’hôtel que je logeais.
De toute ma vie, c’était ma deuxième expérience hôtelière. La première, c’était en Russie. Un choix paresseux. Parce que les autorités russes voulaient avoir une adresse où j’étais pour coucher à St-Petersbourg avant de m'accorder mon visa. Je n’avais pas d’amis russes, et dans les hôtels, impossible de réserver sans numéro de visa... Avant de virer fou, j’ai pris un formulaire bilingue (finnois-russe), j’ai aligné des lettres sur des lignes pointillées et j’ai payé dans une monnaie étrangère pour qu’un arnaqueur finlandais avec un nom rempli de trémas s’occupe de tout. Hyvää matka. Alors j’avais dormi dans une chambre nauséabonde d’un immense hôtel pré-kroutchevois choisi par le tas de trémas, d’où je pouvais voir la tombe de Dostoïevski au travers les émanations bleutées des Lada.
Anyway. Tout ça pour dire que j’étais à Québec cette fin de semaine. À l’hôtel. Avec mini bar à maxi prix, nouveau testament, fer à repasser, robe de chambre, tout le bataclan. J’ai eu des envies de cleptomanie toute la fin de semaine. Avant le resto, on s’est tapé quelques longueurs dans la piscine chauffée extérieure. Le corps au chaud, les cheveux gelés durs, comme des macaques japonais. Après on s’est payé un resto où le serveur a apporté un échantillon de tartare dans une assiette pour que notre amie Barbara donne au chef son approbation... Nous, pensant que le serveur avait eu vent de son petit appétit et qu’il voulait faire le farceur, on riait comme des babouins... Mais bon, pour ramener le sérieuxquelques secondes, il n’y a rien comme un serveur stoïque qui reste là, les deux mains dans le dos pendant 3 minutes, à attendre que tu goûtes ton échantillon de tartare... On s’est bidonné ferme ce soir-là, au resto, à l’hôtel et un peu au delà.
Mais malgré la rigolade et le très bon temps passé, l’idée que je me fais des hôtels n’a pas beaucoup changé: c’est confortable, un peu cher et pas mal beige. C’est comme l’aile psychiatrique d’un hôpital privé, sauf que les patientes qui vous entourent sont poudrées un peu plus que nécessaire.
De toute ma vie, c’était ma deuxième expérience hôtelière. La première, c’était en Russie. Un choix paresseux. Parce que les autorités russes voulaient avoir une adresse où j’étais pour coucher à St-Petersbourg avant de m'accorder mon visa. Je n’avais pas d’amis russes, et dans les hôtels, impossible de réserver sans numéro de visa... Avant de virer fou, j’ai pris un formulaire bilingue (finnois-russe), j’ai aligné des lettres sur des lignes pointillées et j’ai payé dans une monnaie étrangère pour qu’un arnaqueur finlandais avec un nom rempli de trémas s’occupe de tout. Hyvää matka. Alors j’avais dormi dans une chambre nauséabonde d’un immense hôtel pré-kroutchevois choisi par le tas de trémas, d’où je pouvais voir la tombe de Dostoïevski au travers les émanations bleutées des Lada.
Anyway. Tout ça pour dire que j’étais à Québec cette fin de semaine. À l’hôtel. Avec mini bar à maxi prix, nouveau testament, fer à repasser, robe de chambre, tout le bataclan. J’ai eu des envies de cleptomanie toute la fin de semaine. Avant le resto, on s’est tapé quelques longueurs dans la piscine chauffée extérieure. Le corps au chaud, les cheveux gelés durs, comme des macaques japonais. Après on s’est payé un resto où le serveur a apporté un échantillon de tartare dans une assiette pour que notre amie Barbara donne au chef son approbation... Nous, pensant que le serveur avait eu vent de son petit appétit et qu’il voulait faire le farceur, on riait comme des babouins... Mais bon, pour ramener le sérieuxquelques secondes, il n’y a rien comme un serveur stoïque qui reste là, les deux mains dans le dos pendant 3 minutes, à attendre que tu goûtes ton échantillon de tartare... On s’est bidonné ferme ce soir-là, au resto, à l’hôtel et un peu au delà.
Mais malgré la rigolade et le très bon temps passé, l’idée que je me fais des hôtels n’a pas beaucoup changé: c’est confortable, un peu cher et pas mal beige. C’est comme l’aile psychiatrique d’un hôpital privé, sauf que les patientes qui vous entourent sont poudrées un peu plus que nécessaire.
vendredi 3 décembre 2004
Le Bonheur de l'anneau
En faisant un peu de ménage, j’ai retrouvé un petit anneau. Une boucle d’oreille. Ça m’a rappelé que je m’étais fait percer l’oreille il y a 100 ans, en 1984, sur le banc d’un kiosque de bijoux cheapettes dans l’allée centrale d’un centre de chats (comme l'a déjà écrit un de mes étudiants) de banlieue. L’aventure quoi! À l’époque, c’était un peu marginal. Remarquez qu’à 15 ans, dans une banlieue prise en étau entre Montréal et le Vermont, la marge est assez débroussaillée... Puis mon oreille a arboré successivement une boule, un trombone, une épingle à couche, un anneau, un diamant. Puis j’ai vieilli. Puis j’ai oublié mon oreille. En vieillissant, on oublie souvent les trous qu’on s’est un jour infligés...
À ma grande surprise, l’anneau est entré dans mon lobe gauche sans trop de réticence. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a fait plaisir. Comme si ce trou me prouvait que je n’étais pas encore gâteux. Pendant quelques secondes, je me suis souvenu des spectacles des Béruriers noirs, de Galaxative (un band de garage duquel j’ai été, le temps de quelques plaintes, chanteur(sic!)), et des journées cégépiennes un peu grises à faire le bilan du nombre de cours d’espagnol manqués. Tiras el balón, Sando...
J’ai remis l’anneau dans une petite boîte de cossins, elle-même dans une plus grande boîte de cossins, dans le fond de ma garde-robe. Je le retrouverai dans 10 ou 15 ans, alors que j’aurai une petite fille qui m’adorera et un fils qui me trouvera déjà con.
Dans 10 ou 15 ans, en faisant un peu de ménage, le temps d'un soupir aussi nostalgique qu'inutile, je retrouverai ce petit bout de bonheur qui me pendait au bout de l’oreille il y a 100 ans.
À ma grande surprise, l’anneau est entré dans mon lobe gauche sans trop de réticence. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a fait plaisir. Comme si ce trou me prouvait que je n’étais pas encore gâteux. Pendant quelques secondes, je me suis souvenu des spectacles des Béruriers noirs, de Galaxative (un band de garage duquel j’ai été, le temps de quelques plaintes, chanteur(sic!)), et des journées cégépiennes un peu grises à faire le bilan du nombre de cours d’espagnol manqués. Tiras el balón, Sando...
J’ai remis l’anneau dans une petite boîte de cossins, elle-même dans une plus grande boîte de cossins, dans le fond de ma garde-robe. Je le retrouverai dans 10 ou 15 ans, alors que j’aurai une petite fille qui m’adorera et un fils qui me trouvera déjà con.
Dans 10 ou 15 ans, en faisant un peu de ménage, le temps d'un soupir aussi nostalgique qu'inutile, je retrouverai ce petit bout de bonheur qui me pendait au bout de l’oreille il y a 100 ans.
jeudi 2 décembre 2004
Attention, je vous écoute...
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