lundi 30 mai 2005
Et elle chantait.
dimanche 29 mai 2005
mercredi 25 mai 2005
Il y a des matins
Il y a des matins de presque rien, où le temps meurt dans des draps bleu foncé. Il y a des matins où je retraverserais des océans en espérant secrètement ne jamais fouler d’autres terres que
mardi 24 mai 2005
Attention, je vous écoute...
Jean-François Domingue
vendredi 20 mai 2005
L'homme qui mangeait des mouches
Dans toutes les familles, on a un oncle rigolard qui fait des coups au téléphone ou invente des histoires à coucher dehors pour amuser la famille à Noël. Moi, j’en ai eu plus d’un, et l’un d’eux s’appelait Maurice.
Alors que j’étais petit, Maurice m’impressionait beaucoup. Quand j’arrivais chez lui pendant le temps des Fêtes, il me serrait toujours la main un peu
Cet hiver, j'ai revu Maurice pour la première fois en près de vingt ans. Le temps lui avait redonné une stature humaine: il n’était plus si grand que ça, sa voix n’était pas si claironnante, mais il me serrait toujours la main un peu trop
Ce matin, on a enterré Maurice. J’ai croisé des cousins qui maintenant grisonnaient, des tantes qui rapetissaient, des petit-cousins que je n’avais jamais vus. Après le service funèbre, pendant que je mangeais un sanwich au jambon pas de croûte avec l’un des petits-fils de Maurice, une mouche s’est posée sur mon bras. Sous les yeux de mon petit-cousin de dix ans, j’ai attrapé la mouche et j’ai fait semblant de la manger. Puis je me suis enfilé un radis taillé en fleur, pour changer le goût, ai-je dit. Le petit m'a trouvé bien dégueulasse et en grimaçant, il est allé s’asseoir plus loin. J'ai rigolé. Il y a des héritages qui font sourire.
Je doute
Salut Maurice!
Attention, je vous écoute...
Mélanie Plante
mercredi 18 mai 2005
Quelqu'un prend son temps (et le mien en même temps)
Depuis une semaine, le facteur n’a rien laissé dans ma boîte rouillée. Ni enveloppe, ni lettre, ni mot. Pourtant le sac est lourd d’offres que je serais fou de laisser passer, de comptes pas réglés, d’images de plages photoshopées, de Bonne fête cher époux! imprimés en fioritures maniaques qui sentent l’hôpital, de magazines remplis de questionnaires parfumés sur le point G des jeunes filles, d’aubaines incroyables pour des trucs dont j’ignorais même l’invention, de chèques pour rembourser psy, pilules, impôts et oisiveté chômante.
Depuis une semaine, j’attends. Parce qu’on m’a dit que bientôt on me dirait oui, non, oui mais non, n’importe quoi. On me dirait quelquechose. Presque rien, s’il le faut; je comprends vite. Juste assez pour que je comprenne go, vas-y, corrige ici ou corrige-toi, crève mais pas avant d'avoir remboursé les frais de port. J’attends tellement fort qu’un non me soulagerait, qu’avec la blessure il apporterait sommeil et une bonne raison pour être triste.
Depuis une semaine, je simule en cachette ma réaction à un oui, à un non, puis j’essaie d’oublier, de prétendre ma vie, de ne pas bondir à la moindre sonnerie, de ne pas me mettre un comprimé de nitro sous la langue quand j’entends de gros mollets dans l’escalier extérieur qui mène à ma boîte rouillée.
Depuis une semaine, je fais du temps.
lundi 16 mai 2005
Complainte de l'écrit vain
Un peu la peine aussi. La peine de la panne.
D’inspiration. De mots. Même mes doigts ne savent plus écrire n’importe quoi pendant que j’ai la tête ailleurs. J'attends désespérément une remise en marche. Parfois je me réveille la nuit en me disant « Ça y est! J’ai une idée! » Mais non, rien. C’était soit un moustique dans mon oreille, soit ma chatte qui s'étirait une patte, soit ma blonde qui faisait mmmm en se tournant sur le côté droit.
Depuis une semaine, pas une foutue lueur d’idée. Même sombre.
Je devrais en profiter pour corriger des travaux d’étudiants, rempoter mes plantes, chasser les moutons sous mon frigo. Naaaa... Je m’acharne. Je m'installe au clavier, je regarde la suite illogique des lettres. qwertyuiop. J'enfile un café. Combien d’électro-chocs avant le constat de mort clinique?
Sur la tablette au dessus de mon ordinateur me narguent une dizaines de cahier de notes. Je les entends me dire « Allez! Recycle du vieux stock! Mieux, copie tel quel de vieilles histoires! Donne-toi pas la peine d’en écrire de nouvelles, on est là! » Je refuse, orgueilleux. Je radote bien assez sans l’aide de mes vieux cahiers. Mon regard revient à mes doigts inertes sur le clavier, comme si je savais taper avec mes dix doigts. J’ai l’index gauche sur le F. Allez, appuie! F… F… Pas une maudite phrase qui commence par F me vient à l’esprit. Des mots? F… F… Fatigué. F… Foin. Fouine. Finlande. Femme. Flagada. Foireux…
Voilà.
Je me dis que dans mon calepin de notes récentes, il y a sûrement un bon truc, je peux pas croire…
Je feuillette.
Je n’ai rien écrit depuis des jours sinon que de pauvres débuts impossibles de chapitres dignes de Snoopy (c’était la nuit depuis quelques jours déjà…) ou quelques idées de personnages qui donnent envie de bailler (celui qui fait les sandwiches destinés aux distributrices). Les seuls trucs potables sont des citations d’autres personnes. Entre autres celle-ci qu’a retranscrite Jean-Philippe directement dans mon calepin, hier soir, entre deux gorgées : « Le hasard, c’est ce qui arrive de probable au détriment du possible. » C’est de Paul Valéry.
Voilà où j’en suis aujourd’hui : copier une retranscription d’une citation de Valéry. Mais j’avoue, elle est pas pire. Pas pire du tout, même.
L’hostie de Valéry.
Jamais j’écrirai des trucs du genre.
Voilà, c’est la panne.
**
Moi qui chiale contre les écrits genre la toune de Dubois (Qu’est-ce que tu veux qu’un chanteur chante?) ou les romans qui racontent l'histoire d'un écrivain qui sait plus quoi écrire, qui élèvent le manque d’inspiration au titre de muse, voilà que j’écris rien pendant une page.
Écrit vain.
jeudi 12 mai 2005
Aphorisme
mercredi 11 mai 2005
Aphorisme
lundi 9 mai 2005
Attention, je vous écoute...
Guillaume Vigneault
vendredi 6 mai 2005
Histoire sans ail
Texte écrit pour le collectif Coïtus impromptus (lipogramme en a,i et l - texte ne devant contenir ces lettres)
Un jour d’octobre trente et un, down town
mercredi 4 mai 2005
Attention, je vous écoute...
Martin Rondeau