Depuis une semaine, le facteur n’a rien laissé dans ma boîte rouillée. Ni enveloppe, ni lettre, ni mot. Pourtant le sac est lourd d’offres que je serais fou de laisser passer, de comptes pas réglés, d’images de plages photoshopées, de Bonne fête cher époux! imprimés en fioritures maniaques qui sentent l’hôpital, de magazines remplis de questionnaires parfumés sur le point G des jeunes filles, d’aubaines incroyables pour des trucs dont j’ignorais même l’invention, de chèques pour rembourser psy, pilules, impôts et oisiveté chômante.
Depuis une semaine, j’attends. Parce qu’on m’a dit que bientôt on me dirait oui, non, oui mais non, n’importe quoi. On me dirait quelquechose. Presque rien, s’il le faut; je comprends vite. Juste assez pour que je comprenne go, vas-y, corrige ici ou corrige-toi, crève mais pas avant d'avoir remboursé les frais de port. J’attends tellement fort qu’un non me soulagerait, qu’avec la blessure il apporterait sommeil et une bonne raison pour être triste.
Depuis une semaine, je simule en cachette ma réaction à un oui, à un non, puis j’essaie d’oublier, de prétendre ma vie, de ne pas bondir à la moindre sonnerie, de ne pas me mettre un comprimé de nitro sous la langue quand j’entends de gros mollets dans l’escalier extérieur qui mène à ma boîte rouillée.
Depuis une semaine, je fais du temps.
et soudain s'éclaire la cause des écrits vains...
RépondreEffacerl'attente, quelle salope!
Seigneur !
RépondreEffacerJe sais pas les raisons qui t'ont poussé à écrire ce post, mais c'est débile comment c'est exactement ce que je vis.
Depuis lundi matin j'épie le facteur comme un paranoïaque, dans l'espoir qu'il m'apporte la nouvelle du résultat du concours.
bonne pas bonne, je m'en fous !
JE VEUX SAVOIR !!!
Ben justement, j'ai failli mettre en sous-titre que je dédiais ce post à Toi et à Pat, pour des raisons différentes...
RépondreEffacerMerci d'avoir mis des mots sur mon attente...
RépondreEffacerEt toute ma compréhension à Pat., même si je devine que son attente semble plus "sérieuse" que la mienne.
L'incertitude, quel supplice !
Bof, v'savez, qui suis-je pour affirmer que mes histoires sont plus sérieuses que les vôtres ? On vit tous avec ce qu'on a comme bagage et nos problèmes sont relatifs à nos expériences. Ni pires, ni mieux, j'suis pas mieux ou pire qu'un autre, j'suis juste différent. Et bien honnêtement, je suis bien loin de faire pitié...
RépondreEffacerLa Tante et ses bas rots, ça vous empêche de respirer..
RépondreEffacer[oups, ça m'a échappé, je m'en vais faire mes mauvais jeux de mots ailleurs...]
Et on dit que le temps arrange les choses. Sauf en prison, faut croire.
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