Mais si on tient pour acquis qu'on énonce la vérité, «dire la vérité» serait un pléonasme. Pourtant. Or donc ainsi il y a ici place pour un verbe qui aurait cette signification.
Moui, enfin une discussion philosophiqueuh. J'en sais rien en fait, méchant piège. Mais à première vue, puisque le verbe provenant de vérité est vérifier qui lui-même a pour antonyme falsifier, je dirais que c'est peut-être 'mentir' qui n'a pas de raison d'être. Fixer dans un verbe le fait de 'dire vrai ou faux' c'est assumer que le vrai et le faux sont catégoriques et définitifs. Vérifier et falsifier implique une action du récepteur et non pas une profession de foi quant à l'émetteur. ... ... ... ...
Intéressante piste côté catégorique et définitif: on dit UN mensonge et non LE mensonge alors qu'on ne dit pas UNE vérité, mais bien LA vérité. Une vérité ainsi définie, connue, seule, unique, ainsi incontestable. En plus d'une langue de naïfs, on aurait une langue de prétentieux...
En congé peut-être, mais intéressant en yable. Trouvé ça: http://www.barbier-rd.nom.fr/temoignaArdoino2.html
L'idée que LA vérité justement, découlerait d'une acception latine (contrairement au sens grec). La vérité grecque serait plus souple, la vérité latine catégorique (héritage d'une société juridique). LA vérité est aussi accompgnée de la notion LE vrai en philosophie, ce qui n'est pas que prétentieux, mais devient franchement ronflant! Mais ton raisonnement exprime bien ce qui s'élève du sens commun, c'est-à-dire que pour une vérité immuable il existe plusieurs variantes de mensonge. Si c'était plutôt que les différentes notions de vérité nous donnent trop souvent des illusions de mensonge.
***
Explication sociologique. Notre langue de naïfs et de prétentieux est aussi une langue d'hommes (logique). Je parie que si c'était une langue de femme on aurait un verbe pour 'dire la vérité' et pas de verbe pour 'dire un mensonge'. En effet, si on avait fixé les règles on aurait bien sûr admis que de façon générale nos interlocuteurs disent des mensonges donc qu'il n'y a aucune utilité à le souligner. (Provoc' de base ;o) )
***
Ça paraît-tu que je suis vachement due pour ne plus être en congé? :o/
On peut énoncer ce que l'on croit vrai en affirmant. On peut dire quelque chose que l'on ne croit pas vrai (ou faux, mais ça dépend du point de vue) en mentant. Je ne suis pas un expert de la langue, mais je crois que quelqu'un qui affirme quelque chose qu'il croit comme vérité et qui est en fait ne l'est pas ne ment pas, cette personne a simplement tord.
Excusez, encore moi, je suis fatiguante, mais j'adore cette conversation. Donc Nicolas, en fait je pense que dans le sens commun on a perdu le vrai sens de mentir. Le dictionnaire dit: «Affirme ce qu'on SAIT être faux.» Déjà faut-il le savoir. Trop souvent nous ancrons les notions de vrai et de faux dans des cases très rigide. La vraie question ce n'est pas celle du mensonge, c'est celle de l'intégrité. ** Bon ok, dodo chienchien là, on t'as assez entendu.
Parce que la vérité ne peut pas s'exprimer en un seul mot. La preuve, comment dire en un seul mot que je découvre un blog fort sympathique que je compte suivre. Pas évident.
Ah mon beau Jules, dire que j'ai tout fait pour le rendre féministe et il sonne encore mysogine. Rien à faire, la macho en moi a les coudées franches.
PS: Mais bon dire que ça t'auras pris une jeune femme pour voir la lumière. PS2: ah! 42 ans! me semble que j'ai fighté dans une autre vie pour obtenir cette information ;o)
Oula, ça me rappelle mes dures années au Groupe de recherche sur le Moyen-Orient où d'un côté on me traitait d'anti-sémite et de l'autre de sioniste, moi qui ait l'impression d'être ni l'un ni l'autre. [D'ailleurs on est pas loin ici d'une quête de LA vérité absolue, cherchant un jugement de valeurs dans un commentaire qui était en fait une blague pour m'accoler une prétention de jugement moral quelconque!] Donc ti pitou, je crois être ni misandre ni mysogine. Sauf que ceux qui me connaissent ont peut-être un doute sur ma mysoginie potentielle, mais sûrement pas sur une quelconque misandrie. Sinon je suis vachement maso à perdre mon temps à discuter philosophie de la vérité avec une tablée virtuelle composée à 90% d'hommes.
Les femmes, c'est sûrement elles qui ont inventé les soupes au lait...
(en écho) Non mais qu'est-ce qu'on peut pas entendre...
Et puis c'est seulement que le Novlangue progresse et que bientôt seront effacés de nos dictionnaires et esprits, tous les mots susceptibles de remettre en question le discours de Jean Charest...
Ou peut être que les inventeurs du latin étaient des papes qui faisaient dans l'obscurantisme (les Grecs, n'on parlons pas), et que même la plus maigre connerie qu'ils affirmaient pouvait pas être fausse au risque de perdre leur titre.
Pas vraiment d'accord. Et selon vous que sont donc les verbes "avouer, attester, certifier, révéler, accréditer, confesser, reconnaître…" et j'en passe? Il y a mille nuances à la vérité, mille finesses au mensonge aussi: "dissimuler, mystifier, exagérer, feindre, diffamer …" pour ne citer que ceux qui me traversent l'esprit.
On prend pour acquis la "réalité" (concept au grand débat). Et c'est à partir d'elle (de ce que l'on imagine d'elle, de ce que l'on sait d'elle) que chacun va choisir sur le nuancier la concordance de ce qui est émis. La base n'est donc ni la vérité, ni le mensonge.
N'oublions pas qu'en disant "J'avoue être gourmande" je peux mentir. Et que mon "Tu es le plus beau, le plus grand, le plus intelligent homme du monde" peut être sincère... Alors, même la "réalité" dans tout ça... Je rectifie la phrase de Julius donc: on prend pour acquis "sa" réalité.
Hémiphère -> Il faudrait que je vérifie, mais tous les verbes que tu donnes pour «dire la vérité» me semblent transitifs, alors que mentir ne l'est pas. On ment, point. Pas besoin de spécifier l'objet de notre mensonge.
Même certifier ou attester exigent qu'il y ait déjà un énoncé à certifier ou attester, alors qu'on peut être «menteur» sans spécifier «ce qu'on ment».
Encore pas d'accord. Je peux très bien ici attester que je suis une femme. Pourtant aucun énoncé préalable ne disait cela ou le contraire. De la même manière je peux certifier que je ne suis pas en colère.
Quant au transitif et au substantif (le certificat, l'attestation etc...), certes. Mais là vraiment tu chatouilles la mouche et je ne vois pas bien en quoi cela l'empêche de voler dans la choucroute. Pardon, mais je trouve qu'il y a un tantinet de volonté d'absolument vouloir prouver que "dire la vérité" n'ait pas de verbe. Attention de ne pas partir d'une théorie pour essayer de la prouver. Le chemin est inverse.
La phrase de ton post est jolie. Et interpellante. Suffisamment pour que nous nous y penchions tous. C'est déjà une réussite, peu est besoin qu'elle proclame une vérité absolue. (Un comble non? ;))
Bicause on prend pour acquis qu'on énonce la vérité.
RépondreEffacergenre.
J.R.
Langue de naïfs...
RépondreEffacerMais si on tient pour acquis qu'on énonce la vérité, «dire la vérité» serait un pléonasme. Pourtant. Or donc ainsi il y a ici place pour un verbe qui aurait cette signification.
RépondreEffacerMoui, enfin une discussion philosophiqueuh.
RépondreEffacerJ'en sais rien en fait, méchant piège.
Mais à première vue, puisque le verbe provenant de vérité est vérifier qui lui-même a pour antonyme falsifier, je dirais que c'est peut-être 'mentir' qui n'a pas de raison d'être. Fixer dans un verbe le fait de 'dire vrai ou faux' c'est assumer que le vrai et le faux sont catégoriques et définitifs. Vérifier et falsifier implique une action du récepteur et non pas une profession de foi quant à l'émetteur.
...
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Ça tient pas trop mon explication mais ça a fait vachement du bien de faire courir mon hamster un peu.
RépondreEffacerIntéressante piste côté catégorique et définitif: on dit UN mensonge et non LE mensonge alors qu'on ne dit pas UNE vérité, mais bien LA vérité. Une vérité ainsi définie, connue, seule, unique, ainsi incontestable.
RépondreEffacerEn plus d'une langue de naïfs, on aurait une langue de prétentieux...
Ça paraît-ti que je suis encore en congé?:P
En congé peut-être, mais intéressant en yable. Trouvé ça: http://www.barbier-rd.nom.fr/temoignaArdoino2.html
RépondreEffacerL'idée que LA vérité justement, découlerait d'une acception latine (contrairement au sens grec). La vérité grecque serait plus souple, la vérité latine catégorique (héritage d'une société juridique).
LA vérité est aussi accompgnée de la notion LE vrai en philosophie, ce qui n'est pas que prétentieux, mais devient franchement ronflant! Mais ton raisonnement exprime bien ce qui s'élève du sens commun, c'est-à-dire que pour une vérité immuable il existe plusieurs variantes de mensonge. Si c'était plutôt que les différentes notions de vérité nous donnent trop souvent des illusions de mensonge.
***
Explication sociologique. Notre langue de naïfs et de prétentieux est aussi une langue d'hommes (logique). Je parie que si c'était une langue de femme on aurait un verbe pour 'dire la vérité' et pas de verbe pour 'dire un mensonge'. En effet, si on avait fixé les règles on aurait bien sûr admis que de façon générale nos interlocuteurs disent des mensonges donc qu'il n'y a aucune utilité à le souligner. (Provoc' de base ;o) )
***
Ça paraît-tu que je suis vachement due pour ne plus être en congé? :o/
Tabarnac!
RépondreEffacerPat B
Au commencement était le Verbe ! C'est de là que vient le mensonge...
RépondreEffacerOn peut énoncer ce que l'on croit vrai en affirmant. On peut dire quelque chose que l'on ne croit pas vrai (ou faux, mais ça dépend du point de vue) en mentant. Je ne suis pas un expert de la langue, mais je crois que quelqu'un qui affirme quelque chose qu'il croit comme vérité et qui est en fait ne l'est pas ne ment pas, cette personne a simplement tord.
RépondreEffacerExcusez, encore moi, je suis fatiguante, mais j'adore cette conversation. Donc Nicolas, en fait je pense que dans le sens commun on a perdu le vrai sens de mentir. Le dictionnaire dit: «Affirme ce qu'on SAIT être faux.» Déjà faut-il le savoir. Trop souvent nous ancrons les notions de vrai et de faux dans des cases très rigide. La vraie question ce n'est pas celle du mensonge, c'est celle de l'intégrité.
RépondreEffacer**
Bon ok, dodo chienchien là, on t'as assez entendu.
Parce que la vérité ne peut pas s'exprimer en un seul mot. La preuve, comment dire en un seul mot que je découvre un blog fort sympathique que je compte suivre. Pas évident.
RépondreEffacerJ'ai un ami qui s'appelle Borhane. Arabe. En traduisant, cha veut dire "La Preuve (.. de l'existence de Dieu)"
RépondreEffacerC'est donc l'absolue vérité, que l'on n'a pas besoin d'énoncer -- évidemment -- puisqu'elle EST. Et pourtant, on lui a trouvé un mot, par là-bas.
Donc un mot, loin, loin, qui veut dire "la vérité", tellement vraie qu'on n'a pas besoin de la dire.
Ça prenait Dieu. God damn freaks.
***
Juste comme ça!
... et pis Catherine, si tu te tais, y'a plein de lurons comme moi qui vont prendre le plancher et ça, non, on ne veut pas.
***
Bonne fin de vacances, les vacanciers!
J'ai bien aimé le commentaire mysogine de Catherine qui insinue qu'une langue de femme prendrait pour acquis le mensonge.
RépondreEffacerOf course!
Ha! ha! ha!
42 ans pour que la vérité [!] me saute dans ' face! J'apprends pas vite...
JR
Ah mon beau Jules, dire que j'ai tout fait pour le rendre féministe et il sonne encore mysogine.
RépondreEffacerRien à faire, la macho en moi a les coudées franches.
PS: Mais bon dire que ça t'auras pris une jeune femme pour voir la lumière.
PS2: ah! 42 ans! me semble que j'ai fighté dans une autre vie pour obtenir cette information ;o)
Si toute vérité n'est pas bonne à dire, mentir doit vouloir dire: dire la vérité en la masquant...
RépondreEffacerEt pourquoi on en trouverait pas un mot, nous?
Véridire?
Franchiser?
Affirvraiter?
Vraitir?
le commentaire de catherine n'était pas mysogine mais misandre, un mot qu'on n'utilise pas au québec sûrement graçe au féminisme justement.
RépondreEffacerOula, ça me rappelle mes dures années au Groupe de recherche sur le Moyen-Orient où d'un côté on me traitait d'anti-sémite et de l'autre de sioniste, moi qui ait l'impression d'être ni l'un ni l'autre. [D'ailleurs on est pas loin ici d'une quête de LA vérité absolue, cherchant un jugement de valeurs dans un commentaire qui était en fait une blague pour m'accoler une prétention de jugement moral quelconque!]
RépondreEffacerDonc ti pitou, je crois être ni misandre ni mysogine. Sauf que ceux qui me connaissent ont peut-être un doute sur ma mysoginie potentielle, mais sûrement pas sur une quelconque misandrie. Sinon je suis vachement maso à perdre mon temps à discuter philosophie de la vérité avec une tablée virtuelle composée à 90% d'hommes.
Les femmes, c'est sûrement elles qui ont inventé les soupes au lait...
RépondreEffacer(en écho) Non mais qu'est-ce qu'on peut pas entendre...
Et puis c'est seulement que le Novlangue progresse et que bientôt seront effacés de nos dictionnaires et esprits, tous les mots susceptibles de remettre en question le discours de Jean Charest...
Ou peut être que les inventeurs du latin étaient des papes qui faisaient dans l'obscurantisme (les Grecs, n'on parlons pas), et que même la plus maigre connerie qu'ils affirmaient pouvait pas être fausse au risque de perdre leur titre.
Pas vraiment d'accord.
RépondreEffacerEt selon vous que sont donc les verbes "avouer, attester, certifier, révéler, accréditer, confesser, reconnaître…" et j'en passe?
Il y a mille nuances à la vérité, mille finesses au mensonge aussi: "dissimuler, mystifier, exagérer, feindre, diffamer …" pour ne citer que ceux qui me traversent l'esprit.
On prend pour acquis la "réalité" (concept au grand débat). Et c'est à partir d'elle (de ce que l'on imagine d'elle, de ce que l'on sait d'elle) que chacun va choisir sur le nuancier la concordance de ce qui est émis. La base n'est donc ni la vérité, ni le mensonge.
N'oublions pas qu'en disant "J'avoue être gourmande" je peux mentir. Et que mon "Tu es le plus beau, le plus grand, le plus intelligent homme du monde" peut être sincère... Alors, même la "réalité" dans tout ça...
Je rectifie la phrase de Julius donc: on prend pour acquis "sa" réalité.
Hémiphère -> Il faudrait que je vérifie, mais tous les verbes que tu donnes pour «dire la vérité» me semblent transitifs, alors que mentir ne l'est pas. On ment, point. Pas besoin de spécifier l'objet de notre mensonge.
RépondreEffacerMême certifier ou attester exigent qu'il y ait déjà un énoncé à certifier ou attester, alors qu'on peut être «menteur» sans spécifier «ce qu'on ment».
Encore pas d'accord. Je peux très bien ici attester que je suis une femme. Pourtant aucun énoncé préalable ne disait cela ou le contraire.
RépondreEffacerDe la même manière je peux certifier que je ne suis pas en colère.
Quant au transitif et au substantif (le certificat, l'attestation etc...), certes. Mais là vraiment tu chatouilles la mouche et je ne vois pas bien en quoi cela l'empêche de voler dans la choucroute.
Pardon, mais je trouve qu'il y a un tantinet de volonté d'absolument vouloir prouver que "dire la vérité" n'ait pas de verbe. Attention de ne pas partir d'une théorie pour essayer de la prouver. Le chemin est inverse.
La phrase de ton post est jolie. Et interpellante. Suffisamment pour que nous nous y penchions tous. C'est déjà une réussite, peu est besoin qu'elle proclame une vérité absolue. (Un comble non? ;))
"On ne ment pas, on croit mal..."
RépondreEffacer