lundi 16 octobre 2006

Un Prof près de chez vous, seconde partie: le hippie

Comme le bobo, le hippie est en voie d’extinction. Il est aussi présent au département depuis la création des cégeps, à la différence que le cégep s'est construit autour de lui alors qu'il gisait là, par terre, trop gelé pour bouger. Il est resté à enseigner par amour de la poésie et des quelques étudiantes libertines du début des années 70.

Il a à son actif deux ou trois obscurs recueils de poésie ainsi qu’un casier judiciaire (trouble de la paix publique lors d’une manifestation en 1980 et possession simple de stupéfiant en 1976, 1979, 1985 et deux fois en 1992). De cette époque ne reste qu'une barbe dont la moustache est un peu plus jaune sous les narines, et une couronne de cheveux qu'il persiste à garder longs et attachés en queue de cheval. Peu importe le cours qu'il donne, il en profite pour faire de l'éducation sociale; le hippie parle des manifs auxquelles il a participé, vilipende le désengagement social des jeunes d'aujourd'hui et maudit les consignes disciplinaires collégiales, comme les présences obligatoires ou la remise de notes. Pour lui, éduquer, c'est faire les citoyens de demain : le français saura attendre.

Son pendant féminin, bien qu’elle jubile tout autant que son homme à l'idée de manifester devant les bureaux du ministère de l'éducation, est plus soft. Ses sessions débutent par une séance où tous les étudiants doivent se toucher sans user de leurs mains. Elle enseigne au feeling et laisse passer les étudiants qui ont de bonnes vibrations, même s’ils ont une moyenne de 45%.

Bien que son apparence soit moins caractéristique que celle du mâle hippie, on la repèrera facilement en demandant à tous comment ça va : elle sera la seule à y répondre franchement - elle est d’ailleurs la seule à dire les chose franchement – et elle dévoilera des recommandations de son psy (voir qu’il serait temps pour elle de se reposer et de s'acheter un soutien-gorge). Elle mettra minutieusement en application ces ordonnances et le midi, on pourra la voir errer en rêvassant sur le terrain devant le cégep, parfois une plante en pot dans les bras. Malgré cela, elle épuisera sa banque de congés de maladie en quelques semaines.

Elle prendra sa retraite doucement, heureuse de vivre malgré les trois burnouts de sa carrière. Lui mourra d'une crise de foie aiguë deux ans avant la retraite.

Demain: le colonel

8 commentaires:

  1. Pissant!

    Idée de publication: un guide de survie en milieu cégepien destiné aux étudiants (et parents d'étudiants).

    Aurons-nous aussi droit à une catégorisation du corps étudiant?

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  2. Excellent! J'ai hâte de vori dans quelle catégorie vous vous placez... *rire diabolique***

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  3. J'ai survécu!, mais maintenant mon problème c'est plutot : L'éminent docteur. Je le couvrirai si tu ne le fait pas :)

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  4. L'éminent docteur? Je ne l'ai jamais rencontré au département de français...

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  5. Celui-ci peut facilement porter le nom de Pierre.

    P.S.: Cher monsieur, vous lire est un pur plaisir.

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  6. Hippie que c'est drôle!
    Prof, pourriez-vous donner un coup de pouce à l'équipe québécoise dans la bataille de la résolution de l'énigme posée sur mon blogue en date du 11 octobre. Les français blanchissent les québécois 3 à 0, quelle raclée!

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  7. L'éminent docteur, il est au département de chimie de mon collège. Jeune et beau, il déambule dans les couloirs toujours avec un sourire au coin des lèvres et il fait chier tous les vieux qui n'ont que la maîtrise...;-)

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  8. Fantastique j'en ai reconnu quelques uns....
    Ca donne envi de retourner s'assoir sur les bancs d'écoles.
    En fait les CEGEP c'est comme un aquarium....et là on lis les étiquettes, avec son enfant à côté :
    Hummmm le hippi , je me souviens d'en avoir croisé un plus jeune. Si tu vas au CEGEP plus tard il en restera probablement plus...

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