mercredi 14 février 2007

La Pierre au fond de l'étang

Ils en avaient quelques fois discuté. À ces occasions, discuté et disputé s’étaient joyeusement confondus.
- Mais pourquoi? Tu ne m’aimes pas? Je ne ferais pas un assez bon père?
- Ce n’est pas ça, tu le sais bien. J’ai une carrière qui commence à peine...
- C’est vrai, on devrait attendre que tu aies quinze ans d’expérience dans la même boîte, toi qui ne supportes pas de garder un emploi plus de six mois...
C’était un argument visqueux comme une pierre au fond d’un étang. Il ne le savait que trop bien.
- Qu’est-ce que tu veux dire?
Elle lui lançait des points d’interrogation à son tour. Il n’aimait pas la tournure que prenait la discussion.
- Rien, sinon que tu seras prête à avoir des enfants à 43 ans.
- Alors, ce sera à 43 ans.
- Mais j’en aurai 47! ...Et 60 quand ils me rendront fou avec leur crise d’adolescence!
- Je les ferai avec quelqu’un d’autre, alors. Si je suis aussi stable en amour qu’au travail...
La discussion venait de mettre le pied sur la pierre au fond de l’étang.

5 commentaires:

  1. Quand j'ai vu le titre de ton billet, j'ai cru que tu parlerais de Jean. Too bad!

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  2. Je parlais du fond de l'étang, pas du fond du baril!

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  3. J'suis perdu-là... J'croyais que l'on parlait de Pierre!?!?!

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  4. Oui, si j'ai bien compris, c'est pas mal ça. Pierre, il roulait pas, alors il a amassé de la mousse. Et c'était un peu triste aussi parce qu'il était au fond de l'étang.

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