Ça marchait fort en haut. Ça s’engueulait un peu aussi. De plus en plus, en fait. La petite s'est réveillée en pleurant.
- Papa, i'a du b'uit!
Faisait chier. Comment ils faisaient, dans le temps, avec leurs familles de 12 entassés dans des 6 et demi pièces doubles à l'étage? L'insonorisation ne devait pas être mieux qu'aujourd'hui. À moins qu'ils vivaient en noir et blanc, muets comme un film de Chaplin…
Ce n'était pourtant pas dans les habitudes de ces voisins-là. Ceux du dessous, oui, avec leur cuite de chèque mensuel. Celui d'à côté aussi, avec ses moult conquêtes alcoolisées de 3h du matin. Mais du dessus? On ne les voyait ni ne les entendait jamais. Des fantômes.
J'ai consolé la petite, lui ai expliqué que les voisins discutaient, qu'ils se tairaient bientôt. Mais ils me faisaient mentir et ne la fermaient pas. Surtout elle. Et quand les talons, comme les portes, se sont mis à claquer plus fort, je suis monté en me rappelant de surtout garder mon calme, rester poli…
- C'est quoi le problème? m'a servi comme entrée en matière la petite bonne femme d'en haut en ouvrant la porte. 22 ans, au plus 40 kilos, peignoir léger, cheveux en bataille. 10$ sur une engueulade d'après baise. Certains faisaient l'amour après une empoignade, d'autres faisaient le contraire. D'une manière ou l'autre, l'objectif reste habituellement de rééquilibrer les choses.
- C'est que…hum… On vous entend en bas. Ça a… hum… réveillé la petite.
- Il est même pas 20h30!
- C'est que… hum… 20h30, c'est une heure normale de dodo pour une enfant de 2 ans.
- La loi dit que je peux faire du bruit jusqu'à 23h.
- Je… hum… j'voudrais pas faire mon chiant, mais c'est faux: la loi dit que des cris, ça dérange, peu importe l'heure.
- Je criais pas.
- D'accord, vous ne criiez pas. Disons plutôt que... hum... vous traitiez votre copain de «méchant-cave-fini-à-bitte molle» pas mal fort, au point où la petite va me demander ce que ça signifie demain matin. Alors, je voulais juste vous demander de…
- J'ai deux trucs à vous dire, voisin: primo, je n'ai pas de copain; deuxio, je suis seule en ce moment, et tertio, je fais ce que je veux, je suis chez moi.
Bien ma chance. En plus de ne pas savoir compter, ma voisine fantôme se jouait des scènes de théâtre en solo et avait pour devise «vivre et laisse-moi vivre». Après, on se demande pourquoi les banlieues débordent…
- Je voulais seulement vous demander de faire un peu moins de bruit, c'est tout…
- Pas de ma faute si les murs sont en carton.
Sur ce message de paix publique, elle a claqué la porte. Je suis redescendu, dubitatif sur la suite des évènements.
Mais contrairement à ce que je croyais, ma comédienne en répétition n'a plus fait de bruit, du moins jusqu'à ce que je vois une voiture de police se garer devant chez moi, une demi-heure plus tard.
Pas mal du tout, cela me rappelle mes voisins du dessous il y a presque 3 ans... Ils ne me manquent pas eux...
RépondreEffacerOn peut essayer de deviner la suite ? Elle a trucidé sa «bite-molle» et, ayant envie de passer à TVA, a appelé elle-même la police... C'est ça?
RépondreEffacerLes gens, dans le temps, ils n'essayaient pas d'être heureux.
RépondreEffacer(C'est ce que je me répète quand je suis débordée avec mes deux monstres et que je me compare aux mères d'autrefois. Je crois que ça s'applique aussi aux logements).
Effectivement, les règlements municipaux parlent de tapage, point. Pas de nocturne, pas de 23h (mythe urbain?). Ce qui me dérange vraiment c'est que les bruyants se croient tout permis et mettent sur les épaules des dérangés la responsabilité de la chose. À eux de se plaindre (excusez-moi, pourrais-je vivre aussi?) et à eux ensuite d'appeler la police, chose que je déteste faire. Mes voisins ici (deux appartements au-dessus, deux en-dessous, et ceux à côté avec "le sous-sol parfait pour des partys") prétendent ne JAMAIS nous entendre, et à les entendre eux, on peut le croire: comme ils ne nous entendent pas, ils ne pensent pas que nous vivons dans le respect d'autrui, mais plutôt... que nous ne les entendons pas non plus. Erreur!
RépondreEffacerMoi, je pense qu'elle était vraiment toute seule.
RépondreEffacerElle fabule en imaginant quelqu'un à côté d'elle, la bite molle, tout ça pour vaincre sa solitude.
Mais quand le voisin vient cogner à sa porte, elle revient à la réalité et son retour sur terre est un choc.
L'arrivée des policiers fait suite à une tentative de suicide...
Peut-être qu'autrefois il y avait tellement de bruit qui filtraient entre les murs (planchers, plafonds, c'est selon) que les citadins en avaient l'habitude.
RépondreEffacerN'empêche que c'est vraiment chiant des voisins qui pensent qu'ils ont le droit de faire tout le tapage qui leur chante simplement parce qu'ils sont chez eux. N'ayant aucune conscience que leur espace audible, frôle dangereusement celui des autres.
«Les gens, dans le temps, ils n'essayaient pas d'être heureux.»
RépondreEffacerJ'a-dore!
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Garamond et Marimilie: vous verrez!
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En effet, vieux bandit: j'étais surpris (et heureux!) de constater que dans la loi, il n'y a nulle part mention d'heure quant au bruit. Ce sont les travailleurs de nuit (ces dormeurs diurnes) qui doivent être contents!
Il y aura bientôt 3 ans, je suis venue habiter dans un "vieux" quartier. Jamais je n'aurais cru déranger autant... Monoparentale, avec les enfants une semaine sur 2.
RépondreEffacerTout de suite après les avoir vus, un voisin a décidé que mes bibittes à poils faisaient trop de bruit. Au début, je l'ai cru. J'ai donc tout fait pour satisfaire monsieur: collier à ultra-sons, à la citronnelle, électrique (bien que je sois totalement contre) pour finalement être obligée de les faire opérer aux cordes vocales. Au moindre "wouf", il envoyait les policiers chez moi.
Jamais il n'est venu m'en parler, jamais il n'a su que ma maison était entourée de 8 autres chiens. Ce sont les miens qui dérangeaient, voyons! Et lui, il s'amusait à se placer devant la vitrine de mon salon et à les imiter.
Le tit monsieur de l'histoire a eu au moins la bonté d'aller rencontrer sa voisine.
Mais malheureusement, certains sont trop intolérants au moindre changement et tout ce qu'ils trouvent à faire pour régler les problèmes, c'est d'envoyer les flics au lieu de vérifier si des moyens sont pris pour régler le problème.
Bravo au papa de cette petite fille!
Hihi ! En "cartron" qu'on dit !
RépondreEffacerJ'ai bien aimé votre article mais comme vous : «Les gens, dans le temps, ils n'essayaient pas d'être heureux.»
Dans le temps, les bruits des 12 d'en haut étaient camouflés par les bruits des 12 d'en bas. alors, y'en n'avaient pas de problèmes...!!
RépondreEffacerRatata.
Dans le temps, les hommes allaient à la taverne et le femmes faisaient des dépressions. C'est vrai que le bonheur n'était pas à la mode.
RépondreEffacerPour la suite de l'histoire, moi je pense que La voisine a décidé de remplacer son gros con à bite molle imaginaire par son voisin en chair et en os. Elle lui a lancé la hache de guerre en appellant la police et en portant plainte contre lui.
Pas bon pour la santé ce petit manège c'est pas très respectable comme événement,ça développe la vengeance,pas bon pour l'interieur. A 5hr le matin, la! je me vengeais bien :)
RépondreEffacerLa voisine! ayoye... moi j'ai en 2005 comme sans rien demander , tomber éperdument en amour avec, ça! c'est bon pour la santé!!!
Anouk! Wow! T'as deviné!
RépondreEffacerTu as la même voisine?
Bon, plus le choix là. J'me grouille pour écrire la suite...
Bon, je ne suis pas dans la bonne section pour ça, mais je voulais te faire part d'erreurs tirées de textes de jeunes de secondaire 2 (dont la langue maternelle est le français!) qu'Alex et moi sommes en train de corriger. Écoute ça:
RépondreEffacerDans le groupe d'Alex:
"ils utilise le système de survie conçu pour 2 hommes et 48 heures, ils devront y accéder en 3 hommes et 4 jours. Le module LEM rentre sur la Terre le 17 avril. Échec Réussi, car les 3 astronautes sont sain et sauf".
De mon côté:
"Au départ nous apprendrons un peu sur ce que les nègres ont paumé en arrivant en Amérique".
Je t'envie de corriger toute l'année :)))
catherine