Je joue à l’optimiste depuis quelque temps déjà, et ça m’obligeait chaque jour à changer ma moto de côté de rue, sous la pluie des queues d’ouragans, pour éviter la contravention. D’ailleurs, un jour, quelqu’un devra m’expliquer le pourquoi de cette obligation bihebdomadaire montréalaise… Peut-être est-ce l’âge qui me fait plus douillet, mais les quelques jours d’octobre où il n’a pas plu, il faisait trop froid pour me rendre au boulot en moto. À ma défense, d’aucuns savent que s’il fait froid en ville (où j’habite), combien glaciale est la température toujours plus basse de la banlieue (où je travaille). Il paraît que ce réchauffement propre aux villes est causé par l’activité humaine. Peut-on alors en déduire que la froid de la banlieue est alors causée par l’inactivité humaine, ou mieux, l’activité inhumaine? Mais ici, comme il m’arrive souvent en banlieue, je m’égare…
Toujours est-il que ce matin, en sortant de chez moi, la tuque de mon voisin m’a rappelé qu’il y a une fin à toute bonne chose, telles les randonnées en moto, et qu’avant de rouler dans la gadoue, il me vaudrait mieux remiser l’engin. Alors pour goûter une dernière fois cette année au vent sur mes joues, pour sentir cette fragile invulnérabilité au son de mon faux Harley, j’ai roulé quelques kilomètres dans les feuilles ocres avant de me diriger vers le garage où mon fier deux-roues hibernera (je sais, ma moto hiVerne, mais laissez-moi mes illusions sur la nature de ma bête…)
Au garage, sous une cinquantaine d’oies volant en V vers le sud, j’attendais pour discuter huile et batterie avec mon mécano près d’un papa motard et de son mioche grimaçant. Pour faire un peu la conversation, j’ai demandé au trois-pommes s’il avait vu le mariage d’oiseaux dans le ciel. Il m’a regardé comme si j’étais un débile léger:
- C’est pas un mariage, ils s’en vont dans le Sud…
Voilà. En 2005, les oiseaux ne se marient plus.
Aujourd’hui, j’ai perdu ma moto pour les cinq prochains mois, et la vie, un peu de poésie.
Ce qu'il y a de bien dans le caractère obstinément cyclique de la vie, c'est que dans 5 mois tu retrouveras ta moto... Mais surtout un peu de poésie.
RépondreEffacerIl n'en tiendra qu'à toi de t'assurer que les oiseaux se marient encore quelques temps.
Les oiseaux ne se marient pas, ils se cachent pour mourir, c'est pas la même chose !
RépondreEffacerEncore moi, juste pour dire que j'ai beaucoup de mal avec le terme 'débile Léger' pour des raisons héréditaires qui vous sembleront limpides.
RépondreEffacerPour cette raison j'aimerais en proscrire l'usage. En cas contraire, je me verrai dans l'obligation de vous poursuivre pour propos diffamatoires!
Ce n'est pas un Léger, comme vous le dites, c'est un débile léger, voyez?
RépondreEffacerEt si je te tutoie, je te dirais que ce débile, Catherine, vois?, i'est léger.
Ouf.
Alors, tu vois bien que ces propos ne te visaient pas...
L'obligation bihebdomadaire, c'est pas pour laver les rues? Han? On les lave deux fois par semaine et elles sont toujours sales quand même? Ça donne quoi? Dépenser le budget de la ville aloué à la propreté et maintenir en place de chics employés syndiqués?
RépondreEffacerFaudrait bien que quelqu'un un jour m'explique le pourquoi de cette obligation bihebdomadaire à moi aussi en fin de compte...
Moi j'ai jamais entendu cette expression de mariage d'oie, d'aussi loin que je me rappelle, elles sont toujours parties pour aller passer l'hiver au chaud.
Pat tient un bon point là, mais j'aurais tendance à dire que oui ça peut très bien être la même chose, m'enfin...
Et hop! Vous remarquerez que je ne suis pas encore en version améliorée pour la concision de mes commentaires. Par ici la sortie ---->
Inactivité humaine...Tu sauras que c'est très actif ici en banlieue. Si tu avais vu tous ces gens s'afférer à fermer leur piscine, ranger les bandes qui n'ont rien de plates, donner les dernières nouvelles aux voisins qu'on ne reverra plus avant l'été prochain (à part pour quelques pelletée de neige), il fait chaud ici, il fait 20 degré...minimum. Mais surtout...si tu les avais vu monter leur abris Tempo ! J'ai enfin compris d'ou cette invention québécoise extraordinaire avait puisé son nom...Quand tu vois tout ces gens monter leur abris avec le même rythme, tu comprend tout. Quelle subtilité nous sommes , nous, québécois de la banlieue. Si un jour tu te "graye" d'un de ces "temples" d'hiver, celui-ci pourrait peut-être servir de sanctuaire à ton gros engin poétique...
RépondreEffacerParoles de beau-frère
Et moi, ça me ferait bien plaisir que tu te maries...
RépondreEffacerBilou ou la femme du beau-frère qui aimerait bien organiser des noces dans sa banlieue!
Bilou... Je ne connais tes talents pour lancer du riz, mais veux-je, tiens-je à, espère-je le connaître?
RépondreEffacerBeuf: Je ne croyais pas que c'était la banlieue tant que ça, mais si une hirondelle ne fait pas le printemps, l'abri tempo, lui, fait assurément la banlieue.
Pascale: Tu ne connaissais pas l'expression «un mariage d'oiseaux»? Suis-je le seul à dire cela? Le pire c'est que petit, j'y croyais vraiment...
Asperge le connaître ? C'est donc ben cute comme expression ça !
RépondreEffacerMoi aussi j'utilisais l'expression "Mariage d'oiseaux". Faut croire que c'est spécifique à notre génération de vieux schnocks Dan.
Non, non messieurs, je viens à votre rescousse. Moi, du profond d'un mon âge tendre, je connaissais l'expression et je l'utilise d'ailleurs encore.
RépondreEffacerMais on ne l'a jamais utilisée pour les oies, elles allaient vers le Sud, mais plutôt pour les volées d'oiseaux 'ordinaires' qui virevoltent au-dessus des routes.
Ceci dit, personnellement je n'y ai jamais cru, mais j'étais cynique et désabusée à 3 ans. Sauf que je faisais déjà très bien semblant... ;o)
Notre génération, à moi et au débile léger, elle est née dans la rationalité. So les mariages, ça n'est bon qu'à divorcer, l'amour n'existe pas, et les oiseaux, ils migrent. :P
RépondreEffacerT'enseignes pas à des comme nous, dans ta banlieue?