lundi 5 décembre 2005

Réflexions sur la lenteur

La lenteur est l’hésitation de l’indécis et l’assurance du sage, la faiblesse du vieux et la force de l’eau, l’impuissance du malade dans son lit et l’autorité du professeur entre les bureaux, la menace du vautour et le réconfort d’une caressse, l’usure du vent et l’approche du fauve, l’inflexibilité du temps et la clémence de la clairière, le doute de la destination et la certitude de notre destinée, l’âpreté de l’inexorable et la douceur du sable. La lenteur c’est la célérité du masochiste et le ralenti de l’épicurien, le rythme de l'ennui et la pause du jouisseur.

La lenteur, c’est tout ça, le retard et le désir, c’est le voyage comme unique motif.
Et parfois, après un soupir, on se surprend d’être arrivé avant même d’être à quai.

3 commentaires:

  1. Quelle sagesse !
    Et quelle poésie !
    Bravo !

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  2. C'est beau!
    J'aimerais prendre mon temps, mais je veux toujours tout avoir fini avant même de l'avoir commence, bref je cours à ma perte ...

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  3. Apprendre à être lent, ça prend du temps. C'est long. Faut être patient.

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