Jusqu’à présent, Romane est notre premier choix de prénom pour la poussinette que porte Dame V. Mais quand elle est sûre du prénom, voilà que j’hésite, et dès le lendemain, on inverse les rôles...
Romane Rondeau, est-ce redondant ou ronronnant?
Alors, on s’interroge, on suppose, on imagine…
Élisabeth? Trop royal;
Danaée? Trop proche de Daniel;
Frédérique va devenir Fred (Caillou);
Géraldine me rappelle la vache du voisin;
Lili est un surnom sans nom;
Léa est trop populaire;
Amélie est un nom d’ex;
Alice est une mode d’il y a quelques années;
Rogère fait trop testostéroné;
Jérémie, on hésite…
Bernadette, elle est très chouette
Noémie est très jolie
Moins que Zoé, mais plus que Nathalie
Marie-Louise, elle est exquise
Marie-Thérèse, elle est obèse
Marie-Berthe, elle est experte
Léontine fait la cuisine
Monsieur Gaston s'occupe du téléphon...
Alors on demande, on écoute, on fait semblant d’être cools avec cette valse des prénoms, mais la date butoir approche… Autour naissent des Olivia, des Béatrice et des Ariane alors qu’ici se prépare un bébé sans nom, ma fille à moi, mon lézard... Et mes amis me proposent des Gigota, des Echymire et d’autres niaiseries de taverne.
Alors... Romane or what?
Au secours!
jeudi 30 mars 2006
dimanche 26 mars 2006
Bla bla bla...
Je me souviens des promenades avec ma mère, les après-midi ensoleillés de ces interminables étés de mon enfance. À mon grand dam, ma mère s’arrêtait pour placoter avec chaque adulte qu’elle croisait. Ça jasait de la voiture du voisin, de la maladie du chat, de tout et de rien. Surtout de tout. Pendant ce temps, je voyageais dans ma tête, perdu dans leurs interminables logorrhées. Je me disais que les adultes trouvaient de l’intérêt dans des choses bien ennuyantes. Et sincèrement, je m’inquiétais de savoir si une fois adulte je saurais quoi dire, si je trouverais seulement un intérêt à ces discussions de coin de rues. Errer en silence me paraissait beaucoup plus passionnant.
Maintenant que je suis adulte, je me pose toujours les mêmes questions.
Maintenant que je suis adulte, je me pose toujours les mêmes questions.
jeudi 23 mars 2006
Attention, je vous écoute...
« Le russe, ça se lit mieux en anglais. »
Daniel Gosselin
Daniel Gosselin
mardi 21 mars 2006
Toute une vie entre 9 et 2
Comme j’ai un mémoire de maîtrise qui se couvre de poussière sur une tablette de la bibliothèque de l’Uqam, mon nom est répertorié dans la liste des ouvrages qui y sont disponibles. Sous mon nom, il y a la plus brève des biographies : 1969 - _ _ _ _.
Une date, un tiret, quatre petits espaces. Des espaces qui attendent un verdict inévitable. Quatre espaces qui s’arrêtent de tourner tranquillement, un à un, comme les roues d’une vidéo poker. Sauf qu’à la place des citrons, des cerises et des bars, il y a des chiffres… 2 0 _ _. Jamais espaces m’ont paru si angoissants. Quelque part, dans la mémoire d’un ordinateur, le vide sur lequel s’étend mon avenir rétrécit.
Une fois les quatre espaces remplis, mon année arrivée, le pire restera le tiret. À lui seul, il résumera toute ma vie.
Une date, un tiret, quatre petits espaces. Des espaces qui attendent un verdict inévitable. Quatre espaces qui s’arrêtent de tourner tranquillement, un à un, comme les roues d’une vidéo poker. Sauf qu’à la place des citrons, des cerises et des bars, il y a des chiffres… 2 0 _ _. Jamais espaces m’ont paru si angoissants. Quelque part, dans la mémoire d’un ordinateur, le vide sur lequel s’étend mon avenir rétrécit.
Une fois les quatre espaces remplis, mon année arrivée, le pire restera le tiret. À lui seul, il résumera toute ma vie.
lundi 13 mars 2006
Guide de la femme enceinte (ou ce que les livres ne disent pas)
1- Dans le métro et l’autobus, personne ne se lèvera pour vous céder sa place. Il y aura bien quelques zigotos pour le faire, mais ils seront rares et probablement habillés d’un veston arborant un insigne religieux. Ne comptez pas sur la légendaire sympathie féminine; les femmes font aussi semblant de dormir ou de lire quand elles voient un ventre gonflé. Demandez à voix haute une place, ce devrait suffire pour réveiller un peu d’humanité chez certains. Sinon, frappez; votre statut vous offre une certaine impunité;
2- La photo de femmes enceintes épanouies, heureuses et bien dans leur peau que l’on voit dans les guides est représentative d’une réalité qui dure quelques jours par mois, lors des troisième et quatrième mois. Les femmes enceintes de neuf mois pleines de bonheur que l’on voit dans la littérature ne sont pas vraiment enceintes et/ou sont grassement payées pour sourire en regardant le ciel (elles sont les conjointes de ces hommes en caleçons pointant l’horizon dans les catalogues);
3- Vous connaissez ce clown-jouet gonflé qui revient toujours debout peu importe ce qu’on lui fait? La femme enceinte en est le contraire absolu : elle tient difficilement debout et revient toujours couchée, sauf lors des quelques jours des mois cités précédemment;
4- La femme enceinte comprend pourquoi les obèses aveugles n’ont pas de coupe brésilienne;
5- Mesdames, votre homme vous aime et vous trouve attirante même si vous êtes enceintes. C'est l'idée d'être épié par le trou de la serrure qui ne l'enchante guère.
2- La photo de femmes enceintes épanouies, heureuses et bien dans leur peau que l’on voit dans les guides est représentative d’une réalité qui dure quelques jours par mois, lors des troisième et quatrième mois. Les femmes enceintes de neuf mois pleines de bonheur que l’on voit dans la littérature ne sont pas vraiment enceintes et/ou sont grassement payées pour sourire en regardant le ciel (elles sont les conjointes de ces hommes en caleçons pointant l’horizon dans les catalogues);
3- Vous connaissez ce clown-jouet gonflé qui revient toujours debout peu importe ce qu’on lui fait? La femme enceinte en est le contraire absolu : elle tient difficilement debout et revient toujours couchée, sauf lors des quelques jours des mois cités précédemment;
4- La femme enceinte comprend pourquoi les obèses aveugles n’ont pas de coupe brésilienne;
5- Mesdames, votre homme vous aime et vous trouve attirante même si vous êtes enceintes. C'est l'idée d'être épié par le trou de la serrure qui ne l'enchante guère.
vendredi 10 mars 2006
Vie de Malaises
Tous les jours où je vais à l’épicerie, Robert est là, quêtant trente sous, la main tendue, avec ce refrain à la tonalité calquée sur le chant de la tourterelle triste « Un peu de monnaie? - SVP - Bonne journée! » Et chaque fois, je me demande si le s'il vous plaît va avec la monnaie ou avec le bonne journée.
Quand on s’arrête pour lui parler un peu, Robert parle des sous noirs 1967, ceux avec un goéland dessus. Vieille fixation. Il doit en avoir pour 10$ dans sa poche de pantalon. Puis, il avoue candidement rêver de voler jusqu’en Malaisie, où il y a du soleil et des filles à marier. Il est vrai que côté Malaises, il doit s’y connaître. Il me jure que depuis trois ans, il se colle de l’argent pour partir, qu’un jour il ne quêtera plus, ni trente sous ni chaleur, et qu’il vendra des hot dogs à des touristes bedonnants. Mais à voir les trous dans ses bras, j’ai une petite idée de son agent de voyages.
Robert n’est plus à son poste depuis près d’un mois maintenant. Je me doute bien qu’il n’est pas à Brunéi. Mais depuis, je garde tous les sous de 1967, au cas où il reviendrait. Devant l’épicerie, une fille tient sa place au chaud, une jeune femme au regard bridé, avec des cheveux cotonnés et un tatou sur la joue. Un goéland.
Quand on s’arrête pour lui parler un peu, Robert parle des sous noirs 1967, ceux avec un goéland dessus. Vieille fixation. Il doit en avoir pour 10$ dans sa poche de pantalon. Puis, il avoue candidement rêver de voler jusqu’en Malaisie, où il y a du soleil et des filles à marier. Il est vrai que côté Malaises, il doit s’y connaître. Il me jure que depuis trois ans, il se colle de l’argent pour partir, qu’un jour il ne quêtera plus, ni trente sous ni chaleur, et qu’il vendra des hot dogs à des touristes bedonnants. Mais à voir les trous dans ses bras, j’ai une petite idée de son agent de voyages.
Robert n’est plus à son poste depuis près d’un mois maintenant. Je me doute bien qu’il n’est pas à Brunéi. Mais depuis, je garde tous les sous de 1967, au cas où il reviendrait. Devant l’épicerie, une fille tient sa place au chaud, une jeune femme au regard bridé, avec des cheveux cotonnés et un tatou sur la joue. Un goéland.
mercredi 8 mars 2006
Attention, je vous écoute...
«Je vois pas d'ici... J'ai pas les yeux assez longs.»
Véronique Boily
Véronique Boily
lundi 6 mars 2006
Attention, je vous écoute...
«Si je prends trop de reer, je risque de tomber dans une autre braguette...»
Guillaume Vigneault
Guillaume Vigneault
samedi 4 mars 2006
Si Proches, si loin...
Supposons. Mettons. Disons que. Mettons supposons. Alors supposons que votre voisin vous invite à souper. Vous êtes un peu surpris du geste car lui et vous n’avez jamais fraternisé au-delà de la météorologie au dessus de la clôture Frost qui vous sert de frontière commune. Vous savez aussi, à cause de ces soirs d’été où le vent souffle de l’ouest, que votre voisin se mijote des recettes douteuses à la limite de la pâté pour chat. Vous acceptez tout de même l’invitation, par politesse, par curiosité, par ce civisme élémentaire qu’exige un bon voisinage. Et là, dès que vous êtes assis à sa table, votre gastronome voisin se met à réciter le bénédicité les yeux blancs ouverts regardant l’intérieur de son crâne.
Que faites-vous?
Eh bien, jeudi soir, j’ai eu à me poser une telle question.
J’étais invité (mais j’ai payé mon billet) à une soirée d’opérette dans une école secondaire (anglophone) de l’ouest de l’île (anglophone). Une représentation du Lakeshore Light Opera, troupe (anglophone) qui fête ses 51 ans d’existence cette année. (Vous ai-je dit que c’était anglo? Sinon, je précise, au cas où ça vous aurait échappé.) Je m’assois parmi des spectateurs qui parlent en grande majorité un anglais du milieu du siècle dernier et qui portent les cheveux bleus, quand il leur en reste. Je suis, je le sens, dans cette arrière-cour libérale qui serait prête à voter pour une chèvre si on la peignait rouge. J’observe avec intérêt ces descendants nostalgiques de l’empire britannique et je suis sûr que je viens de rencontrer ceux qui ont posé au mur ce cadre de la reine d’Angleterre toujours présent à la bibliothèque du cégep où je travaille (vrai de vrai, vous pouvez vérifier). Parmi ces vieux, quelques jeunes début vingtaine venus voir copines et copains pousser un petit air d’opéra léger. Je m'enfonce dans mon siège et essayant de me convaincre que je passerai une belle soirée, mais j'arrive vite à court d'arguments. Au moment où les lumières de la salle se tamisent, l’orchestre dans la fosse joue trois notes lentes et graves : pom - pooom – poooommm… La salle se lève, monobloc! Jeunes et vieux! Comme à la messe! Puis, tout le monde entame, la main sur le coeur… le Ô Canada (English version)!
Que fais-je?
Je ne sais pas s’ils ont trouvé bien insultant que je reste assis.
Que faites-vous?
Eh bien, jeudi soir, j’ai eu à me poser une telle question.
J’étais invité (mais j’ai payé mon billet) à une soirée d’opérette dans une école secondaire (anglophone) de l’ouest de l’île (anglophone). Une représentation du Lakeshore Light Opera, troupe (anglophone) qui fête ses 51 ans d’existence cette année. (Vous ai-je dit que c’était anglo? Sinon, je précise, au cas où ça vous aurait échappé.) Je m’assois parmi des spectateurs qui parlent en grande majorité un anglais du milieu du siècle dernier et qui portent les cheveux bleus, quand il leur en reste. Je suis, je le sens, dans cette arrière-cour libérale qui serait prête à voter pour une chèvre si on la peignait rouge. J’observe avec intérêt ces descendants nostalgiques de l’empire britannique et je suis sûr que je viens de rencontrer ceux qui ont posé au mur ce cadre de la reine d’Angleterre toujours présent à la bibliothèque du cégep où je travaille (vrai de vrai, vous pouvez vérifier). Parmi ces vieux, quelques jeunes début vingtaine venus voir copines et copains pousser un petit air d’opéra léger. Je m'enfonce dans mon siège et essayant de me convaincre que je passerai une belle soirée, mais j'arrive vite à court d'arguments. Au moment où les lumières de la salle se tamisent, l’orchestre dans la fosse joue trois notes lentes et graves : pom - pooom – poooommm… La salle se lève, monobloc! Jeunes et vieux! Comme à la messe! Puis, tout le monde entame, la main sur le coeur… le Ô Canada (English version)!
Que fais-je?
Je ne sais pas s’ils ont trouvé bien insultant que je reste assis.
jeudi 2 mars 2006
Harlequonse Daudet
Les livres de la collection Harlequin racontent tous la même histoire:
Une femme s’emmerde et se laisse séduire par un bellâtre sauvage et sans attaches. Attirée par l’aventure, elle quitte tout pour lui, puis se rend compte qu’il est un beau salaud qui ne pense qu’à la dévorer. Lors d’une nuit sans lune où elle pense mourir, la belle crie à l’aide. Arrive alors pour la sauver un agriculteur sans envergure mais dotée d'une grande âme qui aime cette fragile femelle depuis sa plus tendre enfance et qui la suivait de loin depuis des jours. Ils feront l’amour à la ferme dès leur retour.
Finalement, les Harlequin, ce ne sont que des réécritures de la Chèvre de monsieur Séguin.
Une femme s’emmerde et se laisse séduire par un bellâtre sauvage et sans attaches. Attirée par l’aventure, elle quitte tout pour lui, puis se rend compte qu’il est un beau salaud qui ne pense qu’à la dévorer. Lors d’une nuit sans lune où elle pense mourir, la belle crie à l’aide. Arrive alors pour la sauver un agriculteur sans envergure mais dotée d'une grande âme qui aime cette fragile femelle depuis sa plus tendre enfance et qui la suivait de loin depuis des jours. Ils feront l’amour à la ferme dès leur retour.
Finalement, les Harlequin, ce ne sont que des réécritures de la Chèvre de monsieur Séguin.
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