Lundi soir. On revenait d’une visite rustique et familiale les bras chargés de couches, de biberons et d’autres accessoires devenus indispensables. À travers les sacs, je trouve deux doigts libres pour déverrouiller la porte d’entrée puis je dépose la petite endormie dans sa banquette amovible à l’intérieur du portique, le temps de dépaqueter la voiture, de ranger les vêtements, et – profitons du sommeil profond – d’appeler mes parents pour planifier la visite du lendemain. Pendant que je discute au téléphone, la petite ronfle presque dans son siège déposé à même le sol. Entre les bla bla, je regarde la chatte s’en approcher, étrangement craintive. Intrigant; ce n’est pas dans ses habitudes de craindre le belette, surtout quand elle dort. Puis je réalise que la chatte ne regarde pas la petite, mais quelques dizaines de centimètres derrière, le long du mur de l’entrée… Un serpent!
Je bafouille un truc à ma mère, raccroche avec une promesse inintelligible de rappel, et explique du mieux que je le peux la situation à Dame V. qui, dans la pièce à côté, a le réflexe de déplacer le siège de la petite vers Tombouctou pendant que je réussis à piéger la bête de près d’un mètre cinquante entre les deux portes de l’entrée. Comment…?
Soudain, j’y pense : mon voisin du haut, le charmant musicien sans local de pratique autre que son salon au dessus du mien, possède des boas. Un se serait échappé de son vivarium pour se faufiler dans un trou puis ressortir par un joint mal foutu dans mon portique, un étage plus bas. Heureusement que le voisin en question est parti pour l’été car ce soir, il mangerait du boa pilé.
Mais ça ne réglait pas notre problème. Comment se manipule cet animal qui, au plus épais de son corps, a la circonférence de mon poignet? Ma conscience et la semi maîtrise de la menace m’interdisait l’usage de la brique ou de la pelle. Après un appel et quelques minutes d’attente sont arrivés deux policiers que j’ai accueillis en sortant par la fenêtre de chambre; monsieur SPCA devait suivre sous peu. Les deux constables étaient bien impressionnés par la bête que l’on voyait se pavaner par la fenêtre de la porte; ils blaguaient, se faisaient rassurants, mais malgré leur taille, les gants, les vestes pare-balles et les matraques, aucun d’eux ne se portait volontaire pour jouer les Dr. Dolittle. Finalement, c’est à l’aide d’un lasso à chien, d’un sac à ordures, d’une boîte de carton et d’un rouleau complet de ruban pour scènes de crime que la bête fut maîtrisée, emprisonnée, emballée. Monsieur SPCA n’a eu qu’à ramasser le paquet.
Avant de partir, les policiers sont allés s’assurer que les autres reptiles dudit voisin étaient toujours dans leur cage et, en effet, la grille refermant la plus grosse de toutes était béate.
Depuis, Dame V. et moi oscillons entre le rire du loufoque de la situation et les envies de meurtre. Et si le boa s’était retrouvé dans le lit de la petite? Et si nous lui avions marché sur la queue cette nuit? Et si…
J’ai réussi à apaiser Dame V., qui dort en ce moment. Moi, j’ai joué tout cela «à la cool», mais plusieurs heures plus tard, en ce moment, l’adrénaline me tient toujours réveillé…
Près de la porte, je garde maintenant une brique. Pour le voisin.
Hum.
RépondreEffacerJ'ai longtemps eu un python. Je revenais saoul et je le laissais sortir de sa cage de verre dans l'appart. Il en avait pris l'habitude. A traversé De Lorimier/Laurier sans se faire écraser. Mais un gars en rollerblades est tombé, pris par surprise. Et le jeune du dépanneur s'est mis à saigner du nez, pour une autre raison. Faut pas avoir peur. Tu le prends par le cou et la queue et c'est tout.
Attends....
RépondreEffacerUn boa c'est crissement plus gros!
Coudon, elle est vraie ton histoire?
RépondreEffacer8o|
RépondreEffacerpfff.. c'est dangereux la vie urbaine!
c'est débile cette histoire!
Comment « un rouleau complet de ruban pour scènes de crime » peut-il intervenir dans la capture d'un boa ? Les policiers ont-ils tenté d'enrubanner l'animal ?
RépondreEffacerL'histoire est telle qu'elle. N'y manque que le nom des policiers et mon adresse.
RépondreEffacerLe pire, c'est que j'ai pensé à toi, Patrick, quand j'étais là à me demander quoi faire. Je me suis dit que tu devais déjà avoir caressé un tel toutou... Pour sa grandeur, je ne sais pas trop quoi dire sinon qu'il devait être jeune. Mais j'ai googlé, et ce que j'ai vu était en effet un boa.
Amélie: J'aime mieux les rats. Sang chaud, poils, oreilles, tout cela me rassure chez un être. Et mon voisin, disons qu'un an de clarinette à tous les jours a épuisé son capital de sympathie.
Labo: Tu aurais dû les voir emballer la boîte avec le ruban! Ça donnait des idées pour Noël...
Me semble voir un boa se pavaner avec un ruban "Scène de crime" bien bouclé près de la tête!
RépondreEffacerTrève de plaisanteries, tu as dû avoir le choc de ta vie.
Vous devez être très contents d'avoir un chat qui garde l'oeil à l'affut!
Manque-le pas! Le voisin, je veux dire... Tiens! pour être plus subtil que la brique, attends que ce soit le moment où il met ses reptiles en liberté pour les dégourdir, puis glisse par la cheminée (imagine-la s'il n'y en a pas...) un foutu gros rapace affamé.
RépondreEffacerCette histoire est incroyable j'arrête pas d'y penser...
RépondreEffacerÉtonnant aussi d'imaginer ta chatte seulement craintive... je l'imagine plus planquée bien loin sous un lit...
Après plusieurs coups de pelle, bottes, bat de baseball, poubelle et canapé, j'aurais fait une soupe avec le serpent pis un ragoût avec le voisin ! N'empêche que ça aurait en effet pu se produire en pleine nuit. Ton chat aurait probablement miauler l'alarme mais bon, c'est un peu épeurant tout ça quand on y repense !
RépondreEffacerJ'veux pas remettre de l'huile sur le feu mais je pense que le boa, s'il s'en était pris à la petite pendant la nuit, aurait eu suffisamment le temps de l'avaler.
RépondreEffacerJe préfère ne pas imaginer votre réaction (et celle du Joulnal de Mourial).
Ç'aurait pu être pire, imaginez que le joueur de clarinette impénitent se soit mis à l'élevage de carcajous.
RépondreEffacerPour le remercier du divertissement, vous pourriez offrir au voisin la surprise d'une meute de pitbulls sidaïques affamés dans sa chambre, salle de bains, salon, au choix. Ça aiguisera le sens de l'humour du voisinage...
J'avais cru comprendre, Dan, que t'avais beaucoup de visite cet été, mais là tu joues vraiment la totale pour t'en débarrasser.
RépondreEffacerÇa va, on a compris, on reste chez-nous...
Vive les chats, j'espère que tu as grandement remercié ta chatte.
RépondreEffacerEn passant, je t'ai écrit un petit e-mail, je voudrais savoir si tu là bien reçu!?
Je me suis informé. Y avait à peu près aucune chance que le serpent tente de bouffer bébé. On a trop regardé des films d'Indiana Jones. Y a comme 500 fois plus de chance que le chat pète sa coche pour une quelconque raison et saute dans face de bébé.
RépondreEffacerBonne soirée! :-P
Patrick, ton huile sur le feu ne m'ennuie pas. De l'huile pour faciliter l'ingestion par contre, si.
RépondreEffacerUn boa, mine de rine, ça peut-tu étrangler...?
Diane, t'aurais pas le genre de voisin à avoir un boa, toi?
Ce boa-là a mangé des rats toute sa vie. Les serpents sont pas du genre à changer de snack du jour au lendemain. Il étrangle seulement pour bouffer. Il devait être encore plus effrayé que vous et se cherchait un trou où se cacher, pour jeûner en paix. En attendant que passe un rat.
RépondreEffacer;-)
Effectivement je me suis aussi informée et un boa étranglerait un bébé seulement s'il était vraiment vraiment affamée.
RépondreEffacerPar contre j'ai aussi entendu dire, deux fois plutôt qu'une, qu'il est courant en Asie de retrouver de gros serpent dans les chambres et bassinettes de bébé. Certains types de serpents sont attirés par l'odeur des bébés (le lait probablement) mais par pour en faire un snack, juste pour se tenir au chaud.
Ceci dit, pas besoin d'essayer... :o/ Me semble anyway, entendre déjà ce qu'en pense Dame V. ;o)
Le hic, c'est que nous n'avions pas 3 jours pour analyser une situation dont nous ne connaissions rien. Je ne savais même pas que c'était un boa, ce serpent. Si, chez-vous, vous vous retrouviez face à face avec un scorpion, comment feriez-vous pour savoir s'il est dangeureux ou inoffensif (car il y en a)?
RépondreEffacerUne chose est sûre: si je l'avais trouvé dans le lit de ma fille, ce serpent serait mort, en rondelles.
Ben là, je comprends ça.
RépondreEffacer:-)
Avec des fines herbes, sauté dans le beurre, il parait que c'est très bon (du boa).
Un jour, en pays étranger, j'étais sur le point de m'endormir quand j'ai entendu un petit bruit près de ma tête. Je tends le bras, trouve la frontale, allume... pour apercevoir les longues pattes d'un scorpion, juste là, à l'intérieur du filet qui devait supposément me protéger des insectes (un scorpion, c'est un insecte??). Non, pas le temps de penser s'il est dangereux ou non, tu te lèves pis vite et tu vires tout à l'envers pour le retrouver... Pis tu dors mal le reste de la nuit.
RépondreEffacerJ'imagine donc tes frissons post-boa. Brrrr. (et pis en plus il en reste plein en haut de chez toi...) OK on change-tu de sujet là? J'hérisse du poil de bras juste à y penser. Dan, fais-nous tout de suite un autre texte, qu'on pense plutôt aux joues roses de ta petite...
Ouain, j'aime mes voisins moi tout à coup...
RépondreEffacerMon cousin en Afrique, il les tuait à coup de pelle et après, si ça lui tentait, il avait tout le loisir de s'informer de la sorte. Et s'il n'avait pas de pelle à portée de main (en dehors de la maison par exemple), il avait la caméra pour le prendre en photo, au cas où il aurait besoin d'un anti-poison.
Les scorpions c'est la famille des arachnides, presque des insectes ;-)
Pas des insectes; les arachnides sont de la famille des cacahnuètes.
RépondreEffacerCher Daniel, en tous les cas plus je te lis et plus je suis contente d'avoir quitté la ville pour me retirer avec des Québécois normaux qui ont des chiens et des chats comme animaux de compagnie. Vive Granby!!
RépondreEffacerEncore une fois, c'est le Ben d'Amérique qui aura le mieux résumé l'affaire :" Pas de quoi s'en faire, c'est normal qu'un boa ait envie de prendre l'air pendant les vacances de la constriction."
RépondreEffacerMagalie: moi qui croyais que l'animal de compagnie du Grambyois était la Honda Civic et la calotte...
RépondreEffacerLe voisin aux serpents est parti pour l'été, dites-vous.... alors qui nourrit les serpents??
RépondreEffacerQuelqu'un a probablement les clés de l'appartement. Qui sait, la brique ricochera peut-être sur la poire du voisin pour atteindre, au rebond, l'étourdi qui aurait oublié de fermer la porte de la cage...
RépondreEffacerSinon, les pythons peuvent passer quelques mois sans déjeuner, mais il me semble que c'est surtout l'hiver, pas l'été.
Marie: La copine du voisin vient nourir les serpents une fois de temps en temps. Elle aurait donc fermé le vivarium une fois de temps en temps aussi.
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