jeudi 11 octobre 2007

Suivi

Après quelques kilomètres de routes cahoteuses, de routes sans issues ou bloquées par des chantiers incommodants, la route se refit belle. Une pub automobile. Libérée, la machine s’est soudainement mise à ronronner. Surpris au début, Édouard s’y est habitué. Il a tranquillement cessé de redouter le nid de poule, le chauffard qui le coupe par la droite, l’orignal qui sort du bois. Le bonheur est d’une terrible banalité, au point où il emmerde, au point où l’on soupire presque pour les pénibles aléas du passé.

Puis un jour, il y eut ce petit claquement au démarrage, quand le moteur était froid. Rien qui ne semblait bien inquiétant, mais le bruit vint à s’intensifier, quand on pesait sur l’accélérateur surtout. Édouard s’assura de la prise des câbles, huila ce qui était pourtant huilé. Rien ne s’arrangeait. En désespoir de cause, il mit la musique de la radio un peu plus fort. Mais après quelques semaines, il ne pouvait plus faire semblant, faire le con, et il décida d’aller consulter.

Le docteur écouta, opina, lui prescrivit radiographies et prises de sang. On le rappellera, lui promit-on, mais Édouard savait bien qu’on ne rappelait jamais les sains, les épargnés, lui. Ce fut donc sans se méfier qu’il répondit au téléphone une semaine plus tard. Le docteur voulait le revoir. Pour un suivi.

C’est demain, le rendez-vous. D’ici là, quand il marche, il entend des pas derrière lui. Quelqu’un s’approche. Et il se demande bien quelle main se posera demain sur son épaule. D’ici là, il lève le son.

2 commentaires:

  1. C'était hier alors, qu'est-ce qui marchait derrière et qu'est-ce qui attend Edouard demain?

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  2. On lui a tapé sur l'épaule gauche, mais on lui a fait BOUH! du côté droit...

    Depuis, Édouard est soigné pour une crise cardiaque dans un hôpital montréalais. Mais on lui donne des tites pilules qui rendent content.

    Son char, lui, a un trouble intermittent à la direction suite à un nid-de-poule...

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