jeudi 25 novembre 2010
Statut extraFacebook
mardi 23 novembre 2010
Du Salon au boudoir...
mardi 16 novembre 2010
Pas tous les jours...
Sera-ce mon seul? Je travaillerai fort pour que ça ne soit pas le cas, mais d'un coup que, ce serait plate de se manquer!
Je sourirai aux visiteurs au stand du Septentrion (chez Dimédia, #412):
le jeudi 18, de 19h à 20h30;
le vendredi 19, de 13h à 14h30;
le samedi 20, de 18h à 19h;
le dimanche 21, de 13h à 14h.
Venez! Ce serait bien plééésant de vouzyvouère!
Et vous voir fera changement de tous ces gens qui se demandent où peut bien être ce formidââble livre sur les anges...
Au paradis du prémâché, monsieur.
mardi 9 novembre 2010
Petit matin de parents
jeudi 21 octobre 2010
Rebrousser paupières
vendredi 8 octobre 2010
Attention, je vous écoute...
«Mais dis-toi que tu as perdu par défaite.»
Isabelle Toussaint
Merci, je me sens mieux. Menfin, disons.
mardi 28 septembre 2010
Au Salon du royaume
Du lac (et des cadets), je suis revenu profondément antimilitariste et souverainiste, mais tout n'est pas perdu; j'ai retenu comment plier le coin des couvertures, comment «spitter» des bottes et faire un noeud de cravate en chantant des chansons idiotes.
Dans quelques jours, je retournerai dans ce coin de pays. En civil. Plus précisément, j'irai faire un tour au salon du livre du Saguenay - Lac Saint-Jean.
Je serai en entrevue à la Place des Médias vendredi à 14h30, et je serai en séance de dédicaces le vendredi 1er octobre de 19h à 20h et le samedi 2 de 13h30 à 15h.
Si l'envie de venir me faire un petit coucou vous prenait, ça me ferait plaisir!
mardi 21 septembre 2010
Aphorisme
Normal. Elle est de moins en moins serrée...
jeudi 16 septembre 2010
Christophe
mardi 31 août 2010
Vieux Mégot
Une voiture ralentit à peine pour faire son arrêt obligatoire. À bord, une jolie jeune fille aux longs cheveux blonds, peut-être une de mes futures étudiantes, est assise près d'un homme que j'imagine être son père à voir la gueule qu'elle lui fait. Je me dis que l'âge de cette dernière tranche drôlement, près de ce vieux grisonnant. Je souris. Puis je soustrais l'âge de la fille du mien. La voiture a depuis longtemps disparu de mon champ de vision quand je ramène mon regard à mes pieds. Dans la rue, le mégot a cessé de fumer.
Je regarde l'heure. L'autobus n'arrive pas. J'arriverai à la maison plus tard que d'habitude ce soir.
jeudi 12 août 2010
Pluie, pluie, jolie pluie (air connu)
dimanche 8 août 2010
En attendant que je vous raconte nos beeeeeeeelles vacances en camping...
vendredi 16 juillet 2010
C'est vraiment ma fille!
mercredi 14 juillet 2010
Attention, je vous écoute...
dimanche 11 juillet 2010
Par le mauvais bout de la lorgnette
Il y a ce gars atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, qui fait des bruits de gorge sans cesse, comme si toute sa vie, il digérait une énorme pizza. Entre ses éructations, il engueule une vieille femme l'accompagnant, femme qui doit être sa mère et qui en a visiblement honte. Puis il y a ce quinquagénaire qui raconte la bataille de chats qui l'a amené, bras enflé, à attendre ici. Et cet autre qui raconte à tous que sa femme l'a laissé seul avec ses 3 enfants après qu'il ait construit de ses mains leur maison de 39' de large par 45' d'épais (sic!) (Je doute qu'il n'ait jamais constaté que la prémisse à ses malheurs faisait une allusion à la Grande Guerre! Je n'ai pas osé lui demander si le cabanon mesurait 14' par 18'…) Et il y a cette famille de 12 accompagnant un des leurs - personne à part eux ne sait lequel - avec repas du resto et bonne humeur. Et cette trop jeune maman avec ce trop jeune bébé, et cette trop vieille dame, seule et confuse, et ce petit homme qui a visiblement passé sa vie à trop fumer et pour qui l'heure des comptes semblent être arrivée, et cette fille de Pinel, chevilles entravées et poignets attachés à la ceinture, entourée de deux sinistres aux bras gros comme mes cuisses. Tout ce monde, espérant avoir gagné la pôle position au triage, soupire dans l'attente au milieu d'un incessant ballet de civières, d'ambulances, de chaises roulantes, de petits sacs emplis de liquides au bout de poteaux à roulettes. Et il y a nous, avec notre plus jeune qui émerge de convulsions fiévreuses un peu paniquantes.
On a passé une nuit à l'urgence d'un hôpital à regarder l'espèce humaine par le mauvais bout de la lorgnette, une nuit à mesurer les détresses respectives, à jauger les malheurs invisibles, à se dire que finalement, pourquoi se plaint-on?...
Une nuit à flatter la tête somnolente de son fils, à l'assurer que tout ira, qu'on est là, et qu'à voir assis près de nous des parents qui accompagnent leur enfant de 22 ans, on le sera pour longtemps.
mardi 29 juin 2010
Comment ils font?
Comme d'aucuns le savent, 92% des billets écrits par les blogueurs sur la grande toile prient les lecteurs d'excuser une production famélique, comme si les blogueurs devaient quoi que ce soit à leur lectorat. Ou bedon ils tentent de trouver l'inspiration en parlant de leur manque d'inspiration. Oui, ce manque peut mener à des textes intéressants, bien que pas tous, comme en font fois les «Qu'est-ce que tu veux qu'un chanteur chante?» de Claude je-coupe-la-file et «écris-moi des mots qui sonnent; écris-moi des lignes qui swiguent comm’ du Sting (ça c'est de la rime!); qui sonnent comm’ du Jackson (houuuuuu!)» du frisé aux lunettes fumées. Voici pourquoi je préfère souvent me taire.
Mais je m'égare, car mon silence n'est pas causé par un manque d'inspiration mais bien de temps.
Pourtant je suis à la maison à temps plein depuis 2 mois, seul avec le plus jeune des héritiers (la plus vieille va à la garderie causer princesses et «paille de maine - piouuuu! piouuu, les toiles d'araignées...» et Dame V. va gagner le beurre et la croûte et la mie). Alors, pourquoi n'écris-je pas? Il n'a qu'un an après tout, ce bébé, il fait des siestes, il ne parle pas, il ne marche même pas encore…
Dès avril, je m'étais fixé comme objectif de faire le ménage d'une pièce par jour et de prendre le café avec les amis quelques fois par semaine. Puis j'ai révisé l'objectif à une pièce et un café par semaine. Puis… Aujourd'hui, je marche sur les céréales molles pieds nus sans sourciller et quand un ami appelle, j'ai trop mal au dos pour aller répondre et je préfère rester assis sur le plancher au milieu des blocs et des couches sales. Il me reste les soirées, après 20h30, quand la maison devient silencieuse. J'ouvre alors le fichier «ZeRoman» et le temps de m'y replonger, mon cerveau supplie pour une tonalité fixe.
Comment ils font tous les autres? Ceux qui écrivent des romans malgré leur progéniture? Comment ils font, tous ces Véronique-et-Louis de ce monde pour avoir une vie créative et familiale et sociale? La mienne se résume habituellement à Facebook où je lis les petites pensées de mes amis… Mais il ne faut pas que j'y passe trop de temps, car chaque fois que l'un d'eux écrit «je m'emmerde» ou «petite soirée plate à ne rien faire», j'ai des envies d'étranglement.
On me souffle que tout cela passe, que plus les enfants vieillissent, plus les parents ont d'espace. Mais je soupçonne que ce soit une promesse pour me faire tenir le coup, qu'arrivé à la rivière, il n'y ait pas de pont.
J'exagère, je rigole, vous le savez bien. La preuve est que j'ai pris le temps d'écrire ce billet.
Et ç'a ne m'aura pris que 3 jours.
jeudi 10 juin 2010
La Solution beauté
Aux premières lueurs de l'aube, j'ai descendu l'escalier extérieur pour ramasser le journal du jour. En quatre ans, le camelot n'avait lancé son quotidien sur le balcon que deux fois. Je me suis juré, une fois de plus, de lui servir une leçon de baseball, mais comme je ne lui avais jamais laissé un sou de pourboire, je m'estimais encore chanceux de recevoir un journal sec, en un morceau.
Plus par habitude que par curiosité, j'ai levé les yeux vers l'énorme panneau publicitaire planté sur le toit du commerce d'en face. Voitures, unes d'hebdomadaires, albums de Noël, crèmes exfoliantes ou pilules supposées gonfler l'homme endormi en moi s'y succèdent au rythme des modes. Chaque mois, un différent slogan prémâché commence mes journées: Just do it, Bonne semaine, Parce que je le vaux bien, Le Dur de dur, tous interchangeables. Chaque matin, je lis les mots, regarde les images sans y penser, je baille et je remonte allumer la machine à café. Chaque matin, sauf ce matin.
Une fille m'y attendait. Une fille nue, de dos, qui se cache les seins avec les mains sans trop qu'on sache pourquoi puisqu'elle faisait dos à la caméra. Elle regardait de côté, présentant son profil gauche. J'ai scruté son nez, son œil, son menton, le galbe de ses seins, la courbure de ses hanches, le sourire de ses fesses. Autant de régions connues, de pays visités, de souvenirs brûlants. Le mannequin était Ophélie.
Ophélie, qui avait fait le conservatoire, qui s'était toujours plainte de ne pas avoir de rôle, s'était donc résignée, comme tant d'autres de son métier, à la publicité. Toutes ces années de pratiques, d'études, d'auditions, de textes par cœur, de personnages à habiter, d'auteurs à saisir, de cours de danse, de chant, de maintient, de pose de voix pour finalement offrir son corps au hachoir de Photoshop et ainsi ajouter sa viande à la boucherie de la surconsommation qu'elle dénonçait depuis toujours. Tout près de son sourire, le panneau clamait «La solution beauté». J'ai eu un petit rire niais, sans conviction.
Ophélie était là, devant mes yeux humides, déshabillée, de dos, pour vanter les vertus d'un quelconque shampooing qu'elle n'avait sans doute jamais utilisé, du moins du temps de nos fréquentations.
Elle avait 27 ans, j'en avais 350.
Je devais appeler au boulot pour signaler que je prévoyais être malade.
mercredi 9 juin 2010
Besoin d'attention
mardi 25 mai 2010
Avoir tort avec assurance
Hervé, c'est le grand-père d'une de mes ex. Un bel homme dont la stature était aussi imposante que la voix, la prestance, l'assurance. Il a élevé ses sept enfants avec le même aplomb qu'il a mené, sa carrière durant, les employés sous sa gouverne à l'usine. Ses enfants avaient tout de même gardé un amour aussi immense qu'inconditionnel pour cet homme qui, tous les soirs, leur avait chanté en faussant une berceuse qu'ils rechantaient en choeur - en faussant aux mêmes endroits - à chaque Noël, sous les grands rires du grand homme.
De ses années manufacturières, Hervé avait gardé son ton autoritaire, ses jugements sans appel et des idées franchement anti-syndicales. C'est dire si on était peu faits pour s'entendre.
Pourtant.
Dès notre premier échange, une affection fraternelle s'était installée entre nous. Je me souviens très bien du silence familial lors d'une de mes premières interventions soulignant le bien fondé de l'arrivée de la plupart des syndicats ouvriers. Tout le monde se préparait à une décapitation en règle. Hervé m'avait regardé puis après quelques secondes de silence, m'avait lancé:
- T'as pas tort.
Le lien était noué.
Il répétait avec conviction sa maxime : «Vaut mieux avoir tort avec assurance que raison avec hésitation» et la mettait en pratique souvent, ce qui en faisait sourire plus d'un.
On s'est côtoyés avec un plaisir que je crois réciproque quelques années avant que je ne fasse une visite d'au revoir. Ce soir-là, Hervé s'était bercé plus fort que d'habitude et avait gardé le silence entre nos gorgées de bière. Il avait eu la coquetterie de ne pas enlever ses verres fumés. On s'était serré les épaules avant de fermer la porte, tous les deux sans mots. Jusque-là, je n'avais jamais cru qu'un jour, je perdrais un grand-père à cause d'une peine d'amour.
Ça m'a pris des années avant de trouver le courage d'aller le revoir. Ce n'était pourtant pas faute d'en avoir envie. Puis, le boulot, les amis, l'amour, les enfants, bref, la vie m'a étourdi, mais par personnes interposées, j'ai toujours su que j'étais le bienvenue chez lui. J'espérais bêtement aller lui présenter mes enfants cet été, jusqu'à ce que j'apprenne qu'il s'est écrasé d'un coup, ce matin, tel un chêne qui cède aux vents.
Quel con suis-je.
***
Hervé, tu m'as manqué ces dix dernières années. J'aurais tant aimé te revoir une dernière fois. Je m'en veux d'avoir tant de fois remis cette visite à plus tard. Tu vois, j'ai eu tort avec assurance.
Même si tu ne me l'as jamais chantée, ce soir, seul dans mon coeur, je chante «ta» version de cette berceuse:
Ferme tes jolis yeux
car les heures sont brèves
au pays merveilleux
au beau pays des rêves.
Ferme tes jolis yeux
car tout n'est que mensonge
le bonheur n'est qu'un songe.
Ferme tes jolis yeux.
vendredi 21 mai 2010
Aphorisme
lundi 17 mai 2010
Aphorisme
vendredi 14 mai 2010
Attention, je vous écoute...
jeudi 13 mai 2010
Pour en finir avec le prix des libraires 2010
vendredi 7 mai 2010
Piqué
mardi 27 avril 2010
Un jour, je serai critique littéraire
vendredi 23 avril 2010
Petit cadeau en ce lendemain du jour de la Terre
Constat 1 : Depuis quelques années, on s'acharne à se débarrasser des sacs de plastique à usage unique.
Constat 2 : En même temps, on m'incite très très fort à composter mes déchets organiques et d'en faire une sorte de fumier pour engraisser mon jardin.
Alors pourquoi exige-t-on que tous emballent chaque caca de Fido dans un de ces sacs? L'air de rien, on doit emballer individuellement des millions de «petits cadeaux» par jour en Amérique...
N'y aurait-il pas d'autres solutions?
mardi 20 avril 2010
Recrue de mai
mardi 13 avril 2010
Michel Chartrand 1916-2010
Et si au moins il nous avait légué, collectivement, une seule de ses couilles...
dimanche 11 avril 2010
Attention, je vous écoute...
mardi 6 avril 2010
Salon du livre de Québec
jeudi 1 avril 2010
À la recherche du temps perdu
L'avantage, avec l'âge, c'est qu'on sait ce qu'on veut. On sait aussi, du moins habituellement, comment l'obtenir. On est efficace, précis, on ne perd plus son temps…
Jeune, on n'est pas aussi efficient. On vise B, on atteint A, parfois C. Il m'est arrivé de frôler D (et E, mais je vous en parlerai une autre fois). On est vague, un peu flou, on arrive à côté des objectifs (si on en a!), ce qui nous fait découvrir des sentiers qu'on n'aurait pas exploré, goûter des saveurs qu'on aurait pas osé se mettre en bouche. C'est comme ça qu'on pense devenir médecin et qu'on finit professeur. Ou écrivain. Ou boucher.
Il en va de même des dictionnaires électroniques intégrés aux traitements de texte. Besoin d'une définition, d'un synonyme? Clique ici, sélectionne. Bingo bonsoir, pas de tataouinage. Les dictionnaires électroniques, c'est l'équivalent de la quarantaine, c'est l'ouvrage de références adulte.
Mais j'ai tâté du dictionnaire électronique. J'en voulais un depuis longtemps. Verdict? Autant je ne m'ennuie pas de mon adolescence, autant je m'ennuie de la version papier de mes dictionnaires. Avec l'ancêtre de mon e-Bob, je cherchais un mot, j'en découvrais 10 autres, j'en avais pour vingt minutes à chaque recherche. Parfois, j'en oubliais le mot qui m'avait fait ouvrir le bouquin. Combien d'heures ai-je passées, enfant (et plus tard...), à regarder les drapeaux dans le Petit Larousse, à scruter les parties d'un bateau, à lire les pages roses?
Grâce au dictionnaire électronique, je ne perds plus mon temps. Et ça m'ennuie.
mardi 23 mars 2010
Le sexe de l'humour
jeudi 18 mars 2010
10e anniversaire du Yulblog
mardi 16 mars 2010
Bernard Gauthier
jeudi 11 mars 2010
Tant pis pour la pub
mercredi 10 mars 2010
Steven Spazuk
vendredi 5 mars 2010
Buffet froid
Chaque jour, je trouve que la date de naissance de la plupart des froids se rapproche de la mienne, même qu'il n'est plus rare que ceux que l'ont voit sourire platement sur ces pages soient nés après moi. Comment est-il possible que ces vieux cons soient les mêmes enfants que je poussais dans la cour de l'école jadis, les mêmes qui chantaient des chansons idiotes sans se soucier du temps qui passe? Ainsi feu-feu-feu, les petites marionnettes...
J'ai cette terrible impression que je navigue dans une de ces barges qui s'apprêtent à accoster en Normandie, que dans quelques minutes, le flot de soldats me poussera sur la plage de Juno et que je courrai une dernière fois, essayant de respirer le plus longtemps possible entre les gouttes de plomb, entre les balles de mes souvenirs. Je n'ai jamais combattu que pour moi-même, et pourtant, je ne suis qu'une viande s'apprêtant à refroidir sous le regard inattentif des lecteurs du journal de Montréal. «Il laisse dans le deuil deux oeufs tournés avec patates rissolées.»
Dans l'encart publicitaire, je repère les spéciaux de la semaine de l'épicier du quartier. Je découpe la première photo de jambon que je vois. Ma photo nécrologique. Ce ne sera pas pire que ma tête d'aujourd'hui.
vendredi 26 février 2010
Il est parti...
Je lui ai mis les mots en bouche, maintenant je me tais pour lui laisser la parole.
Et comme tout parent qui rentre dans son nid déserté, j'essuie une larme, je regarde ma liste de projets jusque là en attente et je me frotte les mains...
I'm back baby.
jeudi 25 février 2010
Ce soir!
C'est ce soir qu'a lieu le lancement!
Je vous attends au Nacho libre
913, rue Beaubien est, Montréal.
(tout près de la plaza et du métro)
À tantôt!
samedi 13 février 2010
Un jour tu verras, Cendrillon...
Sauf si Oral B s'en mêle...
mercredi 10 février 2010
Fol Allié
Voilà du beau travail artistique et technique.
Après ça, plus d'excuses : la semaine prochaine, courez chez le libraire!
samedi 6 février 2010
J'écris parce que je chante mal - Le Lancement
mardi 2 février 2010
J'écris parce que je chante mal, le livre
samedi 30 janvier 2010
Petits Coups
Ce matin, dès l'aube, il frappait la tige de fer avec une pierre. Trois coups, arrêt, silence. Il écoutait, sa seule main encore valide sur la tige. Puis il recommençait. Trois coups. Il frappait la tige comme il l'a fait hier matin, et le jour d'avant, et le jour avant celui d'avant. Hier, et les jours précédents, après ses trois coups, il creusait les décombres avec des bouts de planches, il lançait plus loin, toujours d'une seule main, des morceaux de ce qui était sa maison.
Mais ce matin, il n'a pas creusé. Il a continué de frapper ses trois coups, d'écouter. Parce que ce matin, sa femme, à moins que ce fut sa fille? ne lui faisait plus écho de sous le tas de ciment qu'est maintenant sa maison. Les décombres ne l'appelaient plus à l'aide, ne lui disaient plus «je t'aime» à petits coups assourdis.
Après quelques heures, peut-être plus, l'homme a lâché sa pierre qui a roulé quelques mètres plus bas. En regardant sa main écrasée, ses doigts inutilisables, il s'est dit qu'il devait maintenant s'en occuper. Sans compter qu'il commençait à faire drôlement faim.
Sur le chemin du village, il a bien croisé quelques personnes, des gens qu'il ne reconnaissait pas, dont quelques Blancs. Il ne se rappelait pas de la dernière fois où il avait vu un Blanc dans son village. Et c'est seulement quand l'un d'entre eux, habillé d'une blouse blanche, lui a dit qu'il devra lui amputer la main que l'homme s'est mis à pleurer.
mercredi 13 janvier 2010
Haïti
mardi 12 janvier 2010
L'invité (dernière partie)
Le voleur était couché sur mon divan. Les yeux mi-clos, un bras sur le front, l’autre tombant vers le plancher. Il m’a à peine regardé avant de refermer les yeux et d’articuler lentement, le plus sérieusement du monde :
- T’es vraiment superbe, Naked Lunch.
C’était Frédérique. Elle était à moitié saoule et aux trois quarts ivre. La pièce embaumait tellement le Jack Daniel’s qu’il aurait été dangereux de craquer une allumette.
- C’est super gentil la raquette, mais j... j’suis pas intéressée à jouer au badminton… Pas... Pas ce soir en tout cas… Et arrête de sacrer… Ça te va pas...
- Fred?! T’es hyper conne d’entrer sans me prévenir!!! Tu réalises que j’aurais pu te tuer!! ai-je lancé en me redressant.
Frédérique a soulevé son avant-bras, m’a regardé les yeux mi-clos, a soupiré puis s’est recalée au creux du divan :
- Avec quoi? Ta raquette?
Pour rire, elle a eu un gloussement unique qu’elle a étouffé dans un profond bâillement éthylique.
- Come on… J’… J’étais juste trop saoule pour aller me coucher chez-moi, a-t-elle lentement articulé. P’is… P’is t’as juste à barrer ta porte… Y’a des malades dehors… Un jour, c'est un voleur qui entrera… Un voleur... Ou pire.
Fred s’est endormie sur ce message de sécurité publique. Pendant que je lui cherchais des couvertures propres, je me suis dit qu’il vaudrait quand même mieux que je prenne l'habitude de verrouiller la porte la nuit. Je suis allé à la porte d’entrée. La lumière de la pleine lune entrait par la fenêtre sans rideau. Dehors, pas un chat. J’ai soupiré. Montréal n’est jamais plus belle que la nuit. J’ai essayé de tourner le loquet de la serrure, mais la rouille, la peinture et des années d'inutilisation m'en ont empêché. J'ai soupiré et je suis retourné au lit.
J’ai regardé le vide une bonne heure, le temps que mon adrénaline se dilue et que revienne le sommeil. Les yeux au plafond, j’ai pris la décision d’abandonner le badminton et de m’inscrire dès que possible à des cours de golf.
lundi 11 janvier 2010
L'invité (3e partie)
Je me suis avancé vers la noirceur du salon et ce n’est que plusieurs pas plus loin que je me suis rendu compte que je tenais à deux mains une raquette de badminton. Pourquoi ne jouais-je pas à la balle molle ou au golf comme tout le monde? Dans les cas d’intrusion par effraction, le pouvoir de dissuasion d’un fer 3 n’a jamais été remis en doute. Comme je ne pouvais demander au brigand d’attendre le temps que je me trouve une arme digne de cette appellation, j’ai poursuivi mon approche du salon en prenant soin d’ajouter cent kilos à chacun de mes pas. Puis, d’une voix qui a mis une syllabe à s’aggraver, j’ai lancé:
- À ta place, le cave, je partirais tout de suite. Je suis armé...
La menace de l’arme auto-défensive. Voilà. Je n’étais pas mieux qu'Ahmadinejad du haut de son fauteuil présidentiel. À mon invective j’ai eu pour seule réponse un grognement abruti. Iranien ou pas, j’étais nu, armé d’une matraque à moineaux en carbone ultraléger, et je devais affronter un adversaire invisible, inconnu, qui s’exprimait comme un homo erectus. Pourquoi à moi? ai-je murmuré en regardant le plafond. Je me devais d’attaquer rapidement, profiter de l’effet de surprise pendant que l’intrus croyait encore que je pesais deux cent kilos. J’ai pris mon courage à bras-le-corps, j’ai fait deux ou trois pas éléphantesques de plus et, dans une motion à mi-chemin entre celle du Batman des années soixante et celle de Jackie Chan des années 90, j’ai allumé la lumière et j’ai bondi dans le salon en feignant un kata improbable et en poussant ce qui se voulait un cri de guerre barbare. En moins d'un dixième de seconde, j’ai scanné le ring que s’apprêtait à devenir mon salon. Aussi intimidant que l’inspecteur Cluso. Parfaitement ridicule.
- Mon tab…
Ma phrase s’est étouffée là. Il était inutile de blasphémer plus loin.
vendredi 8 janvier 2010
L'invité (2e partie)
Des pas qui se voulaient discrets se sont dirigés vers le salon, puis plus rien. J’ai fait un rapide bilan qui n’avait rien de rassurant : il y avait un intrus, un voleur, voire un terroriste dans mon appartement, j’habitais seul depuis plus d’un an et j’avais autant de talent pour les arts martiaux qu’un Teletubbies. Rien de tout cela n'offrait de résistance substantielle à l'inquiétude qui me gagnait.
Pour entrer si tard et si bruyamment chez les gens alors qu’ils dorment, le terroriste devait être hardi. Ou drogué. Ou les deux, en plus d'être affligé d'une légère débilité mentale qui lui voilait tout espoir d'empathie, et il devait sûrement posséder la musculature d'un King Kong. Comme il était sans doute venu pour se faire un petit système audio facile, je ne tarderais pas à entendre mon équipement électronique tomber dans une grande poche de hockey... Mais malgré une écoute digne des meilleures antennes de la NASA, je n'entendais plus de bruit. Rien. Niet. Aucun son, que du silence. J’ai attendu encore un peu avant de respirer. Le voleur semblait s’être évanoui. J’ai hésité sur la marche à suivre : devais-je faire le sourd? Le mort? L'endormi ou le redresseur de tort?
Bien qu’elle était de loin la moins agréable, la dernière option m’a semblé la seule valide. J’ai décidé d’aller voir, en essayant de ne pas penser aux conséquences possibles de mon geste. J’étais aussi nu que j’en étais capable, et je suis capable de beaucoup quand on parle de nudité. Mon coeur battait dans mes lobes d’oreilles. Avant de sortir de ma chambre, j’ai pris le premier objet, la première arme qui m’est tombée sous la main.