Jean-Pierre parle finnois. Un peu normal étant donné qu'il a vécu cinq ans avec une Finlandaise, Mirja, une jolie blonde qu'il avait fiancée un jour humide de juin. Il a appris la langue par amour, pour comprendre à quoi Mirja rêvait quand elle parlait dans son sommeil, pour savoir ce qu'elle disait de lui à ses amis au téléphone. Alors il a appris cette langue pleine de K et de trémas en cachette, avec des petits guides bilingues pour touristes qui désirent trouver l'hôpital le plus proche ou faire un appel à charge renversée.
Après cinq ans d'apprentissage, Jean-Pierre a compris que Mirja ne rêvait qu'à des acteurs américains et qu'elle ne parlait jamais de lui à ses amis. Parler finnois ne lui aura permis à qu'à laisser Mirja sans grands regrets.
Aujourd'hui Jean-Pierre parle finnois. Ça ne lui sert à rien, mais il en est très heureux.
Jean-Pierre aurait aussi pu se fiancer avec une québécoise et étudier en cachette le dernier livre de psycho-pop 'Le langage de vénus pour celui qui vient de mars ' (genre!) et découvrir avec autant de surprise qu'il ne connait pas celle qu'il regarde dormir la nuit!
RépondreEffacerParfois j'aimerais encore mieux vivre dans l'ignorance. Trop de lucidité ça rend seul!
Beau texte Dan quoi qu'un peu tristounet. Ça va avec le temps!
On ne comprend jamais tout à fait le langage de l'autre. Malgré tous les dictionnaires et la psycho-pop. Je crois que c'est ce qui fait que ça nous prend tant de temps à saisir l'entité d'une personne aimée.
RépondreEffacerAlors cette incompréhension n'a pas que du mauvais.
« Il y a aussi des inconvénients à être cultivé » -- Foglia, La Presse, samedi 30 avril.
RépondreEffacerCher Ami
RépondreEffacerLe hasard des 'mots clefs' m'a fait vous rencontrer .figurez vous qu'un gugus est arrivé chez moi par : "la langue de mon mari me sert de papier cul " voila la poésie qui nous lie vous et moi , comme tous les chemins mènent a google je vous ais trouvée , j'en suis ravie malgré tout .
Zelda