Philipilna a trente ans. Elle est célibataire et sans enfant. Cet état des choses, à Montréal, ne commande pas encore la panique. Ces parents par contre, immigrés d’Inde il y a près de vingt ans, ont encore la tête, le coeur et les valeurs à
Et ça porte fruit
Dans un café près de l’université où elle travaille, elle cache tant bien que mal la liste de noms sur ses genoux pendant qu’elle rencontre les candidats à la paternité comme d’autres rencontrent des candidats au poste de commis. Mais aucun ne sent bon le cari et l’encens. Tous sont des marchands de tapis en mal d’argent et de pouvoir, tous veulent faire plaisir à maman Sighn, à maman Patel. Derrière elle, la musique d’ambiance est de plus en plus assourdissante.
À chaque rencontre, Philipilna raye le nom de l’homme rencontré dans son carnet. Philipilna raye d’abord Sampath. Puis elle raye Shamshool. Puis Ganapathy. Puis Vipin. Chaque fois qu’elle raye un nom, elle sent le coeur de sa mère se fissurer. Philipilna ne veut pas prendre mari à tout prix. Puis elle rencontre Vijay. Elle raye Vijay. Elle rencontre Chugtai, elle raye Chugtai.
Il lui reste alors vingt minutes avant le dernier espoir. Padu Patel. Tout ce qu’elle sait de lui, c’est qu’il a cinquante ans, qu’il est traditionaliste et qu’il bredouille un mélange d’hindi et d’anglais presqu’ incompréhensible. Philipilna se dit qu’avec lui, elle ne pourra plus travailler, sauf à la maison, avec un balai et un plumeau. Et encore, s'il n'engage pas une bonne pakistanaise.
Tout à coup, sa vie sans homme ne lui paraît plus si triste. Philipilna se dit que ses parents pleureront sans doute, mais qu’elle veut vivre à sa façon. Alors elle se lève de table, paye ses onze cafés et sort. Le soleil est curieusement bon et chaud pour ce mois d’avril. Avant d’affronter sa vie à elle, elle regarde son carnet de rendez-vous. Et, avec sourire et grande libération, Philipilna raye Padu.
Il me semble que tu n'avais pas la "paternité" ;0) de cette idée de jeux de mots, et que tu vas raviver certains sentiments de paranoïa, mais je dois avouer que le "plagieur" dépasse l' "inventeur". Bravo !
RépondreEffacerC'est quoi ça ? Le concours du jeu de mots ? :-P
RépondreEffacerIndi-contact !!! Mouahahaha !
D'accord, Padu est de Julius.
RépondreEffacerMais ma Philipina n'est pas sa Ilnarine!
D'accord, ça fait deux fois que mes personnages quittent un café pour se la dorer au soleil. Mais c'est la première fois dans Côte-de-Neiges!
Côté jeu de mots, il reste encore un texte arabe à faire (Minaret pendu) ou une histoire où Assurancetourix, le barde, raconte une histoire alors qu'il pend d'un arbre pendant un banquet (Il narrait pendu). Le concours n'est pas fini!!!
Bon dieu!
RépondreEffacerVous êtes vraiment pas croyable avec vos jeux de mots! Je me sens pas de taille, comme on dit! ;-)
Pas de taille? bof: 5'6"...
RépondreEffacerDe toute façon, n'a pas que les jeux de mots dans la vie...
(Y a les meuh de veaux, aussi)
JR [de Dallas]
P.S. Mâitrê Rondeau: « Il narrait pendu »... Hexcellent!
Bless you.
RépondreEffacerPas rap, mais...
RépondreEffacerTrès bon site, "pope benedict xvi"!
Allez voir ça!
J. Satanas R.