Au retour d’une journée de travail, après un baiser à ma mère, mon père allait directement travailler dans le jardin. Bèche ici, sarcle là, arrache ci, tasse ça, tout ceci les deux pieds dans des souliers vernis, le col relâché, le gros bout de la cravate sur l’épaule, le petit au vent. À toutes les cinq minutes, mon père se redressait pour jauger son oeuvre horticultrice et, empli de cette satisfaction qu’apportent des légumes bien rangés, les mains dans les poches, il faisait tinter joyeusement ce que, du bas de mes trois pommes, j’imaginais une petite fortune en pièces de monnaie. Derrière, immanquablement, la voix de ma mère qui reprochait à son époux de travailler la terre dans ses beaux habits.
Alors qu’autrefois je n’y voyais qu’une dynamique parentale parmi tant d’autres, aujourd’hui, je souris à ce merveilleux instant de sociologie familiale: aux réflexions féminines sur la propreté criées depuis la fenêtre de la cuisine, mon père renvoyait comme contre argument un simple tintement de monnaie du fond de sa poche, le sourire satisfait.
Et selon tes calculs statistiques à quel moment de l'évolution la courbe sociologique s'inverse?
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Ah... nous y sommes presque. ;o)
Réflexions féminines sur la propreté, et/ou protestation féministe de celle qui allait se taper le lavage ??
RépondreEffacerSacré tintement de monnaie!
RépondreEffacerCombien de fois a t'il eu le mot de la fin celui-là...
Au retour du front, Siao enfouissait des mines dans le jardin de son voisin. Pour seule réponse aux reproches du landowner, le tintement de sa petite monnaie.
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