lundi 3 octobre 2005
Un Vendredi matin au coin du boulevard Charest
Au troisième étage d’un hôtel deux étoiles de Québec, j’entendais la rumeur automobile du boulevard tout près, malgré que la fenêtre fût fermée. L’air de la pièce devait sentir la chambre d’ado, mais je n’avais pas le courage de glisser hors des couvertures pour jouer à l’adulte. Couché sur le dos, armé d’une télécommande usée, je regardais un téléviseur trop petit qui menaçait de glisser de son support mural d'un moment à l'autre. Y jouait une de ses émissions matinales beiges et exagérément joyeuses. On m’y enseignait la température qu’il faisait au Temiscamingue, les derniers potins de stars que je ne connaissais pas, et une technique de peinture maison que de toute évidence le décorateur de ma chambre d’hôtel ignorait. Un peu enfoncé dans mon matelas monoplace, j’ai fait bouger mes pieds sous le couvre-lit assorti aux rideaux. J'ai jeté un regard de côté au décor: si ce n’était de la porte en bois, je me serais cru dans une maison-roulotte près de l’autoroute. Le réveil-matin m’a appris qu’il me restait encore quarante minutes avant qu’il ne sonne. J’ai replacé l’oreiller sous ma tête. J’ai soupiré. En voulant changer de chaîne, j’ai appuyé sur mute. J’ai sacré en souriant.
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