L'automne n'est pas encore là que les feuilles tombent déjà. Dion, Catherine ont tiré leur révérence (Dion a tiré le révérend, mais c'est une autre histoire), d'autres agonisent et n’inspirent plus que sous respirateurs artificiels. Sans compter ceux qui se sentent las, si las…
Pour citer Claude Péloquin: «Vous êtes pas écoeurés de mourir, bande de caves?»
mardi 29 août 2006
Chroniques des morts annoncées
Épi(b)logue - The Sequel
Voilà, une autre tire sa révérence. Catherine déblogue, les marées lumières cessent de fluctuer.
Catherine Voyer-Léger est une lectrice de mon blogue dès la première heure, puis, avec le temps, elle est devenue une connaissance, puis une amie. Catherine a joué le jeu du blogue avec une impudeur totale, rarement vue avec ce médium, du moins pour un blogue signé du vrai nom de son auteur, que ce soit sur son blogue principal ou sous la couverture de Zuda, son alias trash, qu’elle a vite avoué être un de ses biais. Son visage découvert et son âme souvent nue nous ont laissé voir sa chaire de poule et ses gouttes de sueur.
Sa franchise et son impudicité totalement assumées ont fait grincer des dents quelques blogueurs; si peu de fard ne pouvait faire autrement, mais cette quasi-psychanalyse en quasi-direct était écrite avec esprit, tout comme ses coups de gueules dont la dialectique n’avait d’égal que la rhétorique.
En tant normal, on débranche quand s’est brisé. J’ose croire que cette fois c’est parce que tout va bien et qu’il y a des jours de liberté nouvelle qui n’ont plus besoins des anciennes attaches.
Catherine Voyer-Léger est une lectrice de mon blogue dès la première heure, puis, avec le temps, elle est devenue une connaissance, puis une amie. Catherine a joué le jeu du blogue avec une impudeur totale, rarement vue avec ce médium, du moins pour un blogue signé du vrai nom de son auteur, que ce soit sur son blogue principal ou sous la couverture de Zuda, son alias trash, qu’elle a vite avoué être un de ses biais. Son visage découvert et son âme souvent nue nous ont laissé voir sa chaire de poule et ses gouttes de sueur.
Sa franchise et son impudicité totalement assumées ont fait grincer des dents quelques blogueurs; si peu de fard ne pouvait faire autrement, mais cette quasi-psychanalyse en quasi-direct était écrite avec esprit, tout comme ses coups de gueules dont la dialectique n’avait d’égal que la rhétorique.
En tant normal, on débranche quand s’est brisé. J’ose croire que cette fois c’est parce que tout va bien et qu’il y a des jours de liberté nouvelle qui n’ont plus besoins des anciennes attaches.
vendredi 25 août 2006
Grosses Analyses...
Une étude récente souligne le fait que les habitants des zones urbaines souffrent moins d'embonpoint que les gens des banlieues ou des zones rurales.
À la télé, lors d'un de ces trop populaires vox pop, un quidam a expliqué le résultat de cette étude par le fait qu'en ville, «le gym est plus proche». Soupir...
Alors je me suis dit que c'était un peu n'importe quoi et qu'un spécialiste en tirerait de meilleures conclusions. Le lendemain dans le Devoir, Jean Ramsay de l'Association pour la santé publique du Québec interprétait les résultats ainsi: «On pensait que le grand air de la campagne était meilleur pour la santé. Ces données montrent finalement le contraire.»
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je ressens une légère lassitude à la hauteur de mon sentiment d'appartenance à cette espèce dite intelligente qu'est le genre humain.
La sagesse populaire est finalement plus sage que populaire...
À la télé, lors d'un de ces trop populaires vox pop, un quidam a expliqué le résultat de cette étude par le fait qu'en ville, «le gym est plus proche». Soupir...
Alors je me suis dit que c'était un peu n'importe quoi et qu'un spécialiste en tirerait de meilleures conclusions. Le lendemain dans le Devoir, Jean Ramsay de l'Association pour la santé publique du Québec interprétait les résultats ainsi: «On pensait que le grand air de la campagne était meilleur pour la santé. Ces données montrent finalement le contraire.»
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je ressens une légère lassitude à la hauteur de mon sentiment d'appartenance à cette espèce dite intelligente qu'est le genre humain.
La sagesse populaire est finalement plus sage que populaire...
mardi 22 août 2006
Pendant que le bonheur s'endort
Je me tiens dans l’ombre de la veilleuse, pour ne pas qu’elle me voie, pour ne pas déranger son manège. Ses petites mains tricotent une écharpe invisible, pleine de couleurs, pendant que sous sa suce s’entendent des efforts dans le vide, des ahanements pour grandir, à moins que ce soit déjà ceux de vivre…
Je me tiens dans l’embrasure de la porte, pour ne pas qu’elle entende mes sourires, pour ne pas faire fuir son sommeil qui pèse déjà lourd dans la balance et sur ses paupières, ce sommeil que l’on souhaite, précieux et fragile comme de la porcelaine de Chine.
Je reste à portée d’effluves, à un souffle d’écart, pour la regarder s’endormir comme on regarde les avions décoller, en se disant que ça ne se peut pas, qu’il y a là magie, qu’il y a là des forces plus grandes que nous qui opèrent, des miracles pourtant quotidiens. Et je suis incapable de croire qu’ils s’useront. Pourtant si. À moins que ce soit moi qui m’userai…
Je reste là, à me dire qu’il faudrait bien que je profite de l’oasis pour faire un tas de trucs futiles. Mais je suis bien incapable de fermer sa porte de chambre.
Je reste là, à regarder le bonheur s’endormir, à profiter du temps avant qu’il ne ferme lui-même la porte.
Je me tiens dans l’embrasure de la porte, pour ne pas qu’elle entende mes sourires, pour ne pas faire fuir son sommeil qui pèse déjà lourd dans la balance et sur ses paupières, ce sommeil que l’on souhaite, précieux et fragile comme de la porcelaine de Chine.
Je reste à portée d’effluves, à un souffle d’écart, pour la regarder s’endormir comme on regarde les avions décoller, en se disant que ça ne se peut pas, qu’il y a là magie, qu’il y a là des forces plus grandes que nous qui opèrent, des miracles pourtant quotidiens. Et je suis incapable de croire qu’ils s’useront. Pourtant si. À moins que ce soit moi qui m’userai…
Je reste là, à me dire qu’il faudrait bien que je profite de l’oasis pour faire un tas de trucs futiles. Mais je suis bien incapable de fermer sa porte de chambre.
Je reste là, à regarder le bonheur s’endormir, à profiter du temps avant qu’il ne ferme lui-même la porte.
lundi 21 août 2006
dimanche 20 août 2006
La Dernière Mauvaise Blague d’Ephrem…
Fernand Gignac meurt d’une hépatite après avoir chanté toute sa vie
Donnez-moi cirrhose…
Salut Fernand!
mercredi 16 août 2006
La Paix d'Yvon
Yvon n’a jamais appris à haïr. On lui a montré à être conciliant et gentil, à trouver du beau dans chacun, à refouler ses frustrations, car tout était de sa faute toujours, de l’oncle pervers aux assiettes échappées. Petit, il était toujours un des rois mages dans la crèche vivante, sauf en troisième année, où il a incarné l’âne. Le surnom lui est resté. Yvon n'en voulait à personne même si le soir, dans son lit, il priait fort pour ne pas retourner à l’école le lendemain. Et un lendemain, il n’y eut pas d’école, car son père était décédé durant la nuit d’une étrange maladie. En 1950, les gens mouraient comme ça, sans avertir. Alors, l'orphelin de père n’est jamais retourné à l’école et s’est trouvé un boulot car il fallait bien que ses frères puissent aller au collège. Le matin du deuxième jour, un collègue a reculé son camion pour faire une blague à Yvon, occupé entre deux pare-chocs à décharger des marchandises. Le collègue n'a pas su arrêter la blague et Yvon s'est éclater un genou. Depuis, il marche en code morse, un petit pas, un trait, un petit, un trait, comme s’il tapait la lettre A de ses souliers. Mais Yvon n’en veut pas à son collègue, car il n’a pas fait exprès. Le collègue en a longtemps voulu à Yvon car par sa faute, parce que l’âne n’a pas eu le réflexe de s’enlever de là, il a perdu son boulot.
À l’hosto, personne n’est venu voir Yvon. Enfin si, une fois ou deux, pour la forme. Mais jamais longtemps car Yvon n’avait pas de conversation. Il souriait seulement, comme on lui avait appris. Il a ainsi eu tout son temps pour écrire des poèmes, des poèmes pour la paix qu’il les appelle, des trucs pleins de fautes calqués sur des prières prémâchées que les gens bien rabâchent sans y penser le dimanche matin. À sa sortie de l’hôpital, il a essayé de les vendre en frappant sur porte close après porte fermée. Certains lui criaient de se trouver un boulot, d’autres riaient de son initiative, tous gardaient leur monnaie pour eux. Et quand il s’en allait, les gens se disaient qu’il n’avait sûrement pas d’amis à être ainsi gentil, sans se douter à quel point ils avaient cruellement raison. Yvon n’avait qu’un centre d’accueil, où ses «amis» lui volaient ses chaussures la nuit. Les responsables le priaient de se défendre, de ne pas se laisser faire, mais c’était au dessus de ses forces, et ce n'était que des chaussures, après tout. Rien ne servait d'en vouloir aux autres qui devaient bien, quelque part dans un coin d'ombre, être gentils eux aussi.
Yvon n’a jamais fait de mal à une mouche jusqu'au jour où il mourut dans son lit. La seule chose qu'il avait eue, le cœur, aura flanché tôt. En trente-deux ans, Yvon n’aura jamais appris à haïr. Pourtant, ce n’est pas parce qu’on n'avait pas essayé de lui montrer.
À l’hosto, personne n’est venu voir Yvon. Enfin si, une fois ou deux, pour la forme. Mais jamais longtemps car Yvon n’avait pas de conversation. Il souriait seulement, comme on lui avait appris. Il a ainsi eu tout son temps pour écrire des poèmes, des poèmes pour la paix qu’il les appelle, des trucs pleins de fautes calqués sur des prières prémâchées que les gens bien rabâchent sans y penser le dimanche matin. À sa sortie de l’hôpital, il a essayé de les vendre en frappant sur porte close après porte fermée. Certains lui criaient de se trouver un boulot, d’autres riaient de son initiative, tous gardaient leur monnaie pour eux. Et quand il s’en allait, les gens se disaient qu’il n’avait sûrement pas d’amis à être ainsi gentil, sans se douter à quel point ils avaient cruellement raison. Yvon n’avait qu’un centre d’accueil, où ses «amis» lui volaient ses chaussures la nuit. Les responsables le priaient de se défendre, de ne pas se laisser faire, mais c’était au dessus de ses forces, et ce n'était que des chaussures, après tout. Rien ne servait d'en vouloir aux autres qui devaient bien, quelque part dans un coin d'ombre, être gentils eux aussi.
Yvon n’a jamais fait de mal à une mouche jusqu'au jour où il mourut dans son lit. La seule chose qu'il avait eue, le cœur, aura flanché tôt. En trente-deux ans, Yvon n’aura jamais appris à haïr. Pourtant, ce n’est pas parce qu’on n'avait pas essayé de lui montrer.
mardi 15 août 2006
Attention, je vous écoute...
Voici le premier de mes «Attention, je vous écoute...» retrouvé dans de vieilles notes:
Alors qu'elle tâtait un tablier en caoutchouc pendant un labo de chimie:
«C'est fait en tire de pneu!»
Josée Goulet, 1985
(bien que je n'ai pas revu Josée depuis plus de 15 ans, elle me pardonnera ce billet, j'en suis sûr!... Menfin, je l'espère. (si jamais elle me lit!))
Alors qu'elle tâtait un tablier en caoutchouc pendant un labo de chimie:
«C'est fait en tire de pneu!»
Josée Goulet, 1985
(bien que je n'ai pas revu Josée depuis plus de 15 ans, elle me pardonnera ce billet, j'en suis sûr!... Menfin, je l'espère. (si jamais elle me lit!))
Trouvés sur les tablettes...
Chez le disquaire:
Les 20 Plus Grands Succès sexys de Gainsbourg, remasterisés en 20 bits.
(sic!)
...20 glands succès!
À la pharmacie:
Lotion hydratante d'Oil of Olay... sans huile!
...et à peine un peu de olay.
Les 20 Plus Grands Succès sexys de Gainsbourg, remasterisés en 20 bits.
(sic!)
...20 glands succès!
À la pharmacie:
Lotion hydratante d'Oil of Olay... sans huile!
...et à peine un peu de olay.
samedi 12 août 2006
Écriture automatique, ou le désorde fait à moitié
Rien. Rien à dire sur rien. Des jours à guetter, encourager, souligner, photographier des manifestations subtiles de progrès énormes. Ça me laisse du temps libre par salves de cinq minutes, une barbe de deux semaines, une moto qui prend racines. J’en perds mon calendrier. Et voilà qu’un ami me secoue, me réveille, m’annonce que les cours sont dans moins de 10, que je n’ai aucune idée des livres que je mettrai à l’étude. Habituellement, ma tête de prof sort des nuages dès le premier août. Cette année, rien. Même pas de légère panique. Comme si j’étais sur les bêtabloquants : l’adrénaline n’a plus d’effet. Le cœur en métronome, au rythme d’une toune country. Quand la lumière passe au jaune, je n’accélère plus. Je boirais des liquides dans le même verre assis sur le même balcon pendant des jours pour regarder la vie passer. J’ai à peine le goût d’écrire. D’ailleurs, pendant que j’écris ce n’importe quoi, je m’arrête régulièrement pour regarder fixement la touche J. Pour rien, parce que. J. D’ailleurs, c’est qui l’idiot qui a placé les lettres dans cet ordre sur les claviers? Pourquoi avoir arrêté en chemin et ne pas avoir placé les chiffres du dessus en désordre? 2 7 0 8 1 3 9 6 4 5 genre. Et personne ne dit rien. Tout le monde suit. Et moi, à cause de ce bordel institutionnalisé, je suis à la veille de me taper un de ces maux de tête puisque mon clavier est usé, que les touches e, a, s, d, c, i et n y sont presque complètement illisibles, effacées, usés par mes coups de doigts. Mais je m’en fous un peu. Beaucoup même. Parce que j’ai cette impression étrange que tout est immuable mais la certitude du temporaire. Comme si j’étais propriétaire d’un café sur le chemin de Compostelle, comme si j’étais de ces gens qui voyagent dans le regard des autres, qui encouragent leur recherche et qui, tous les soirs, verrouillent la porte avec ce bonheur tranquille propre à ceux qui, à défaut d’avoir trouvé, ont cessé de chercher. Parce que chez-moi, il y a des yeux neufs, parce que chez-moi, ça sent le bébé.
jeudi 10 août 2006
Attention, je vous écoute...
«C'est tout arrangé depuis la fin des temps...»
Virginie Larivière
Attention: les temps sont finis; on vivrait donc dans une sorte de post-scriptum temporel...
Virginie Larivière
Attention: les temps sont finis; on vivrait donc dans une sorte de post-scriptum temporel...
mardi 8 août 2006
Inventé de toutes pièces...
Quelqu’un peut-il dire aux Français qui vivent au Québec que «piastre» est un mot français, attesté depuis 1595, - même le Robert le reconnaît comme unité monétaire canadienne en langage familier - et que leur pseudo correction «pièce» ne veut rien dire?
Ça me coûte 20 pièces? De 10 sous? De 25 sous? D’échecs? De théâtre?
Piasssssssss, criss!! Qu’ils prononcent piasTRE si ça leur chante, m’en fous, mais qu’ils arrêtent de gentiment me corriger comme si j’étais un débile léger.
Le prochain, je le jure, je le mets en piastres…
Ça me coûte 20 pièces? De 10 sous? De 25 sous? D’échecs? De théâtre?
Piasssssssss, criss!! Qu’ils prononcent piasTRE si ça leur chante, m’en fous, mais qu’ils arrêtent de gentiment me corriger comme si j’étais un débile léger.
Le prochain, je le jure, je le mets en piastres…
lundi 7 août 2006
Les Catastrophes de tous les jours
Tout à coup, un enfant. On a pourtant rien fait de bien différent de ce qu’on a fait des centaines, voire des milliers (ouf!) de fois auparavant. Mais cette fois, il y a un enfant au bout. Rien de tel pour réaliser notre prodigalité : le gaspillage de vie à coups de cuiller à thé dans le bout d'un condom, dans des trompes vides ou dans de vieux Kleenex.
Depuis, il m'arrive de parfois penser à la bataille de chaque gamète contre ses congénères, contre les aléas utérins, contre le temps, pour simplement gagner un concours de circonstances. Et s’il y a succès, fécondation, il restera les avortements, spontanés ou pas, les malformations, les cordons en nœud coulant, les naissances difficiles, les maladies, les parents fous, les voisins déments, les accidents de voitures, les drains de piscine mal entretenus. Les chances qu’un spermatozoïde devienne adulte, animal ou humain, sont infinitésimales.
Pourtant on est nombreux à s’entasser au cinéma et sur l’autoroute 10. On est plein de miracles anodins à s'ignorer dans le métro…
**
Ce matin, sur le trottoir en bas de l’escalier, un oisillon gisait, mort sur le ciment usé. Pas même assez vieux pour avoir ne serait-ce qu'une plume. Le vent l’aurait fait tomber du nid durant la nuit. Plusieurs verront dans ce trépas à mi-course un cruel incident, une chute malencontreuse, une quelconque sélection naturelle. Le nouveau père en moi y a vu une catastrophe écologique.
Depuis, il m'arrive de parfois penser à la bataille de chaque gamète contre ses congénères, contre les aléas utérins, contre le temps, pour simplement gagner un concours de circonstances. Et s’il y a succès, fécondation, il restera les avortements, spontanés ou pas, les malformations, les cordons en nœud coulant, les naissances difficiles, les maladies, les parents fous, les voisins déments, les accidents de voitures, les drains de piscine mal entretenus. Les chances qu’un spermatozoïde devienne adulte, animal ou humain, sont infinitésimales.
Pourtant on est nombreux à s’entasser au cinéma et sur l’autoroute 10. On est plein de miracles anodins à s'ignorer dans le métro…
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Ce matin, sur le trottoir en bas de l’escalier, un oisillon gisait, mort sur le ciment usé. Pas même assez vieux pour avoir ne serait-ce qu'une plume. Le vent l’aurait fait tomber du nid durant la nuit. Plusieurs verront dans ce trépas à mi-course un cruel incident, une chute malencontreuse, une quelconque sélection naturelle. Le nouveau père en moi y a vu une catastrophe écologique.
jeudi 3 août 2006
Sourires de pluie
Le ciel s’est déchiré alors que nous marchions coin Mont-Royal et Christophe-Colomb. Partout, soudainement, des gouttes comme des verres d’eau, en quantité suffisante pour avancer à la brasse. La plupart ont fui à l’abri, mais quelques-uns, dont nous, ont ralenti, la tête en arrière, la bouche au ciel, telle une pub de bière pour ados lubriques. Tous savouraient cette trêve à la canicule, tous se souriaient comme dans les villes de carton des mauvaises comédies.
Nous avons profité de l’ondée et laissé le bon temps couler. Même la petite semblait se délecter, la tête sous le pare-soleil de la poussette mais les jambes sous la pluie, huit doigts dans la bouche. Les feuilles des grands arbres sur Brébeuf dessinaient des vagues comme le blé dans les champs, et les quenouilles plantées sur Mont-Royal tentaient maladroitement d’en faire autant. Aux coins des rues se dessinaient torrents et océans, si bien que j’ai été contraint d’enlever mes sandales devenues trop glissantes. Nous devions avoir l’air d’une bande de nature freaks en mal de contact avec l’asphalte chaud qui imposaient leur zen hobby à leur enfant.
C’est le t-shirt collé aux pectoraux et la jupe lourde que nous sommes arrivés à la maison. Le belette n’avait pas fini de goûter ses doigts. Sur la corde à linge, j’ai étendu culottes, permis de conduire et billets de vingt, tel un faux monnayeur de cinéma. Il m’a fallu éponger un peu partout; l’eau s’était infiltrée dans les couches et par la fenêtre laissée ouverte à notre départ. Pendant que Dame V. changeait de vêtements en chantant et que la petite tentait toujours d’élucider l’énigme de ses doigts, je me disais qu’on oubliait trop souvent de laisser les fenêtres ouvertes, qu’il y a des fuites qu’on ne doit pas colmater, que les averses ne sont pas toujours des dégâts.
Nous avons profité de l’ondée et laissé le bon temps couler. Même la petite semblait se délecter, la tête sous le pare-soleil de la poussette mais les jambes sous la pluie, huit doigts dans la bouche. Les feuilles des grands arbres sur Brébeuf dessinaient des vagues comme le blé dans les champs, et les quenouilles plantées sur Mont-Royal tentaient maladroitement d’en faire autant. Aux coins des rues se dessinaient torrents et océans, si bien que j’ai été contraint d’enlever mes sandales devenues trop glissantes. Nous devions avoir l’air d’une bande de nature freaks en mal de contact avec l’asphalte chaud qui imposaient leur zen hobby à leur enfant.
C’est le t-shirt collé aux pectoraux et la jupe lourde que nous sommes arrivés à la maison. Le belette n’avait pas fini de goûter ses doigts. Sur la corde à linge, j’ai étendu culottes, permis de conduire et billets de vingt, tel un faux monnayeur de cinéma. Il m’a fallu éponger un peu partout; l’eau s’était infiltrée dans les couches et par la fenêtre laissée ouverte à notre départ. Pendant que Dame V. changeait de vêtements en chantant et que la petite tentait toujours d’élucider l’énigme de ses doigts, je me disais qu’on oubliait trop souvent de laisser les fenêtres ouvertes, qu’il y a des fuites qu’on ne doit pas colmater, que les averses ne sont pas toujours des dégâts.
mardi 1 août 2006
Attention, je vous écoute...
«Les fumeurs jettent leurs magots n'importe où...»
Yves Rondeau
C'est pour ça qu'il coûte cher fumer!
Yves Rondeau
C'est pour ça qu'il coûte cher fumer!
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