Depuis quelques jours, je suis d'une efficacité qui me déconcerte parce que sporadique: peintre de murs sales, réparateur de robinets, boucheur de trous, relationniste proprio-locataire (pourquoi suis-je si fin avec cet enculé brossardois bronzé à l'année?), professeur de collégiennes estivales (criss de tailles basses!) J'ai même réussi des rénos sur mon blogue, moi qui nage dans les codes informatiques comme une roche dans une mer japonaise (vous essayerez de crier à l'aide avec 4 alphabets!) Alors ce soir, je m'assois pour contempler mon oeuvre. Avec le sourire niais de celui qui a fait, je me passe une main complaisante dans les cheveux qui me restent. J'arrête soudain mon mouvement et réalise que je ne me suis pas vraiment lavé depuis que je suis efficace.
Alors vous avez le choix: sale et producteur ou propre et picolant.
J'ai ma petite idée là-dessus.
mardi 31 août 2004
lundi 30 août 2004
La Fin de l'éternité
Je suis souvent le plus vieux de ceux avec qui je bois au bar alors qu'avant, ce plus vieux m'apparaissait pathos. «Moi à son âge, je serai ailleurs, pas encore là.» Mais ailleurs, c'est où? Ailleurs, est-ce vraiment plus confortable ou seulement rassurant?
Maintenant, je parle de bébés, de recettes faibles en gras et d'exercices pour abdominaux alors qu'avant, je ne voulais que refaire le monde à grands coups de champs d'agave;
C'est sans compter le fait que je me suis acheté une télé un peu trop grosse pour mon salon alors qu'avant ma 14 pouces était un symbole de résistance médio-consumériste; que mon divan n'a plus assez de support lombaire alors qu'avant je pouvais passer des jours et des nuits assis, couché, seul ou à deux, sur n'importe qu'elle merde; que draguer une fille de 18 ans m'apparaît immoral et que maintenant, le café m'empêche vraiment de dormir le soir.
Et je suis là à rêver de bébés comme si c'était une fin en soi alors que, pour paraphraser mon ami G., on oublie que les bébés ne sont là que pour nous remplacer. Sans compter le fait qu'aujourd'hui je fais tous ces constats sans révolte. Zen.
Pas de nostalgie ici. Juste cette délivrante abdication devant la force de cette vie qu'on passe des années à regarder par en dessous comme on regarde un ennemi, à lui cracher à la figure parce qu'on est intouchable, qu'elle est éternelle.
Pas de nostalgie. Juste la fin de l'éternité.
Mon éternité a duré 35 ans. C'est pas mal plus que celle de bien des gens.
Et l'acceptation de vieillir m'empêchera pas de regarder des Six Feet Under avec ma blonde en buvant du vin rouge à même la bouteille.
Maintenant, je parle de bébés, de recettes faibles en gras et d'exercices pour abdominaux alors qu'avant, je ne voulais que refaire le monde à grands coups de champs d'agave;
C'est sans compter le fait que je me suis acheté une télé un peu trop grosse pour mon salon alors qu'avant ma 14 pouces était un symbole de résistance médio-consumériste; que mon divan n'a plus assez de support lombaire alors qu'avant je pouvais passer des jours et des nuits assis, couché, seul ou à deux, sur n'importe qu'elle merde; que draguer une fille de 18 ans m'apparaît immoral et que maintenant, le café m'empêche vraiment de dormir le soir.
Et je suis là à rêver de bébés comme si c'était une fin en soi alors que, pour paraphraser mon ami G., on oublie que les bébés ne sont là que pour nous remplacer. Sans compter le fait qu'aujourd'hui je fais tous ces constats sans révolte. Zen.
Pas de nostalgie ici. Juste cette délivrante abdication devant la force de cette vie qu'on passe des années à regarder par en dessous comme on regarde un ennemi, à lui cracher à la figure parce qu'on est intouchable, qu'elle est éternelle.
Pas de nostalgie. Juste la fin de l'éternité.
Mon éternité a duré 35 ans. C'est pas mal plus que celle de bien des gens.
Et l'acceptation de vieillir m'empêchera pas de regarder des Six Feet Under avec ma blonde en buvant du vin rouge à même la bouteille.
jeudi 26 août 2004
Attention, je 'vous écoute...
«Y a rien comme le temps pour faire vieillir quelque chose.»
Richard Plouffe
Richard Plouffe
Cheers!
Mardi soir.
J'arrive au bar assez tard pour être sûr que les cinqàseptiers soient rentrés dormir. Ma bière est déjà coulée quand je mets les pieds dans la fumée. Mon Cheers...
Je vais mettre à l'épreuve quelques principes élémentaires de physique sur le tapis vert. J'y suis resté plus de deux heures sans payer et sans y être vraiment bon. Encore ce syndrome de l'imposteur.
Puis je reviens m'amarrer au bar avec Cheval (un des êtres les plus drôles que je connaisse) puis G. arrive, question de noyer les bières qu'il a déjà prises ailleurs. Jusqu'aux premières lueurs du jour, clé dans laporte comme pour protéger notre paradis, on a parlé de nostalgie, des chansons que nos parents écoutaient dans la voiture familliale, de nos plus récents désirs de bébés... Entre les soupirs, on a chanté à tue-tête «Chauffard» de Cabrel, «I Don't Care Anymore» de Collins et d'autres thérapies du genre «Ra-Ra-Rasputine, greatest russian love machine»...
Du bonheur à 2 cennes.
Du bonheur qui fait sourire comme une chanson (juste une) de Patrick Zabé.
Du bonheur sans prix comme l'appel sans raison d'un ami, un soir de blues.
J'arrive au bar assez tard pour être sûr que les cinqàseptiers soient rentrés dormir. Ma bière est déjà coulée quand je mets les pieds dans la fumée. Mon Cheers...
Je vais mettre à l'épreuve quelques principes élémentaires de physique sur le tapis vert. J'y suis resté plus de deux heures sans payer et sans y être vraiment bon. Encore ce syndrome de l'imposteur.
Puis je reviens m'amarrer au bar avec Cheval (un des êtres les plus drôles que je connaisse) puis G. arrive, question de noyer les bières qu'il a déjà prises ailleurs. Jusqu'aux premières lueurs du jour, clé dans laporte comme pour protéger notre paradis, on a parlé de nostalgie, des chansons que nos parents écoutaient dans la voiture familliale, de nos plus récents désirs de bébés... Entre les soupirs, on a chanté à tue-tête «Chauffard» de Cabrel, «I Don't Care Anymore» de Collins et d'autres thérapies du genre «Ra-Ra-Rasputine, greatest russian love machine»...
Du bonheur à 2 cennes.
Du bonheur qui fait sourire comme une chanson (juste une) de Patrick Zabé.
Du bonheur sans prix comme l'appel sans raison d'un ami, un soir de blues.
Air Sérénité
Samedi a décollé Kefra. Derrière ses brumes d'aboutissement, de second (troisième?) début et de douce faillite, je le voyais pour la première fois serein, sans les 10000 points d'interrogation qui l'accompagnaient depuis toujours.
Il va revenir, je le sais. Il ne pourra supporter l'accent de ses beaufs...
Il va revenir, je le sais. Il ne pourra supporter l'accent de ses beaufs...
Highway to vieil
J'arrive d'un cours où les étudiants sont nés en 87! Pour eux, Dassin c'est de la préhistoire, leur U2 est comme mes Beatles, et Cobain s'est suicidé alors qu'ils commençaient tout juste à ne plus faire dans leur couche...
Alliez ça à mes courbatures post-gym et je me crois dans la voie de gauche pour l'hospice.
Alliez ça à mes courbatures post-gym et je me crois dans la voie de gauche pour l'hospice.
mardi 24 août 2004
Aphorisme (suite)
La vulnérabilité, c'est la clause écrite en petits caractères qui accompagne le contrat de la sensibilité.
Bon, ok, j'arrête. Sinon je vais finir par me prendre par Paul Coelho pis réécrire L'Alchimiste (Aaarrrgg!): si nous sommes vraiment assis sur notre bonheur, pourquoi le cul nous pique?
Bon, ok, j'arrête. Sinon je vais finir par me prendre par Paul Coelho pis réécrire L'Alchimiste (Aaarrrgg!): si nous sommes vraiment assis sur notre bonheur, pourquoi le cul nous pique?
Aphorisme
La vie est une pute que l'on paie trop chère.
samedi 21 août 2004
Esprit à la chaîne
Stress? Chiasse? Choléra?
Cette semaine, je dormais mal. Je me réveillais au milieu de la nuit et, abdiquant, j'allais me poster devant ma 14 pouces pour profiter des derniers jours de câble que Vidéotron m'offre afin d'appâter un nouveau client avant de me renvoyer à la plèbe des 6 canaux qui rentrent mal. J'ai fait le tour des chaînes en moins de 30 secondes. J'ai recommencé le manège une bonne cinquantaine de fois. Ça donnait un discours un peu incongru du genre:
«Bush s'opppose... 7 dixièmes de seconde derrière Button... à la prochaine... hausse du dollars... at the bottom of the ocean... restoranti di Roma... 8 degrés à Val d'Or... applaudissements... éliminer 2 candidates... still 6 questions to the million, no lifeline left... scène de cul trop feutrée, musique d'ascenseur... Go,go, you can eat these worms... de fleurons glorieux... seulement une médaille... I'm waiting for your call...»
Il m'est encore difficile de réfléchir correctement.
Discours câblé. Idées branchées. Esprit enchaîné.
Cette semaine, je dormais mal. Je me réveillais au milieu de la nuit et, abdiquant, j'allais me poster devant ma 14 pouces pour profiter des derniers jours de câble que Vidéotron m'offre afin d'appâter un nouveau client avant de me renvoyer à la plèbe des 6 canaux qui rentrent mal. J'ai fait le tour des chaînes en moins de 30 secondes. J'ai recommencé le manège une bonne cinquantaine de fois. Ça donnait un discours un peu incongru du genre:
«Bush s'opppose... 7 dixièmes de seconde derrière Button... à la prochaine... hausse du dollars... at the bottom of the ocean... restoranti di Roma... 8 degrés à Val d'Or... applaudissements... éliminer 2 candidates... still 6 questions to the million, no lifeline left... scène de cul trop feutrée, musique d'ascenseur... Go,go, you can eat these worms... de fleurons glorieux... seulement une médaille... I'm waiting for your call...»
Il m'est encore difficile de réfléchir correctement.
Discours câblé. Idées branchées. Esprit enchaîné.
Sous la menace des Témoins
J'ai revu «Gaz Bar blues» hier. Grand, très grand film. Tous les pères doivent le voir. Les pères et les compères. Et les autres.
***
Je ne sais pas si c'est ma récente purge virale ou l'automne qui s'amène avec sa enième session, mais l'envie romanesque me réveille la nuit.
En relisant mes nouvelles, je me suis rendu compte qu'en mettant un peu de rempli-joint entre quelques unes, j'avais un bon 50 pages. Alors qu'attends-je?
Que l'auto-censure baisse les bras.
Pas facile. Cette mégère me baillonne depuis quelque temps déjà et malgré les milliers de litres d'alcool, elle file à merveille. Joints? E? Abonnement annuel au club l'Orage? Que me faut-il?
Allez, hop! Je me déshabille et me mets au boulot, question d'être nu et d'avoir l'air affairé; des témoins de Jéhovah arpentent le trottoir sous ma fenêtre et menacent ma quiétude...
***
Je ne sais pas si c'est ma récente purge virale ou l'automne qui s'amène avec sa enième session, mais l'envie romanesque me réveille la nuit.
En relisant mes nouvelles, je me suis rendu compte qu'en mettant un peu de rempli-joint entre quelques unes, j'avais un bon 50 pages. Alors qu'attends-je?
Que l'auto-censure baisse les bras.
Pas facile. Cette mégère me baillonne depuis quelque temps déjà et malgré les milliers de litres d'alcool, elle file à merveille. Joints? E? Abonnement annuel au club l'Orage? Que me faut-il?
Allez, hop! Je me déshabille et me mets au boulot, question d'être nu et d'avoir l'air affairé; des témoins de Jéhovah arpentent le trottoir sous ma fenêtre et menacent ma quiétude...
vendredi 20 août 2004
La Soirée du râle
Ma grande maladie d'homme de ces dernières heures m'a fait manquer (sans ordre): une soirée avec dame V., le lancement du disque (pas olympique) de Béluga pour qui drum J., un souper de poisson pas-piqué-des-vers-non-madame concocté par G., et une soirée d'adieu pour A. qui subit l'appel de la terre natale.
À la place de tout cela, j'ai foutu nada.
Moins que le mec qui lit son journal dans son char depuis une heure devant chez-moi.
Je me suis à peine contenu pour ne pas râler dans mon semi sommeil. Pourtant, ça fait tant de bien de râler...
À la place de tout cela, j'ai foutu nada.
Moins que le mec qui lit son journal dans son char depuis une heure devant chez-moi.
Je me suis à peine contenu pour ne pas râler dans mon semi sommeil. Pourtant, ça fait tant de bien de râler...
jeudi 19 août 2004
Il pleut, je suis fiévreux et je garde le journal près de la bol parce que c'est là que je passe le plus clair de mon temps depuis 24h.
Retour à l'enseignement, j'imagine.
Retour à l'enseignement, j'imagine.
mardi 17 août 2004
Laisser parler les autres...
À Dipat et ses questions:
«Toute ma vie j’ai cru briser mes chaînes alors qu’en fait j’en mesurais la longueur.»
Anne Archet
«Toute ma vie j’ai cru briser mes chaînes alors qu’en fait j’en mesurais la longueur.»
Anne Archet
lundi 16 août 2004
Je suis déjà un autre
Je repensais au fait que mes textes semblaient avoir été écrits par quelqu'un d'autre...
Le concept est très intéressant: si rétrospectivement j'ai déjà été quelqu'un d'autre, le moi présent serait alors un autre par rapport à mon futur moi... Ainsi, je suis un autre!
Est-ce pour cela qu'on ne reconnaît pas sa voix sur le répondeur?
En tout cas, peu importe ce qu'on me reprochera, dorénavant, c'est pas moi qui l'ai fait!
Le concept est très intéressant: si rétrospectivement j'ai déjà été quelqu'un d'autre, le moi présent serait alors un autre par rapport à mon futur moi... Ainsi, je suis un autre!
Est-ce pour cela qu'on ne reconnaît pas sa voix sur le répondeur?
En tout cas, peu importe ce qu'on me reprochera, dorénavant, c'est pas moi qui l'ai fait!
dimanche 15 août 2004
Vieilles Nouvelles
Voilà que les vacances se tirent. Quelque chose comme 9 ou 10 semaines. J'me fais pas chier, non madame. Je regarde derrière et me semble que je n'ai rien foutu. Mais à bien y regarder, j'ai... vraiment rien foutu.
Pas l'ombre d'un désir de regret. Suis vachement doué pour la farniente.
***
Le nouvel emplacement pour le bureau et la nouvelle lumière sur l'ordi m'ont fait dépoussiérer quelques trucs d'une autre époque. On n'a jamais trouvé quoi que ce soit de neuf sous la poussière. Poussière, soleil, même combat... J'ai ressorti un tas de vieilles nouvelles. Mon recueil version 2002. Je le relis avec l'étrange mais ô combien agréable impression que c'est quelqu'un d'autre qui a écrit tout cela. Je fais un petit tri en j'envoie aux éditeurs...
Pour le recueil, j'avais pensé à «J'ai de bien mauvaises nouvelles pour vous» comme titre. Un peu de recherche m'a rapidement enseigné que c'était déjà pris, à une tournure près. Alors... hum...
Des suggestions?
Pas l'ombre d'un désir de regret. Suis vachement doué pour la farniente.
***
Le nouvel emplacement pour le bureau et la nouvelle lumière sur l'ordi m'ont fait dépoussiérer quelques trucs d'une autre époque. On n'a jamais trouvé quoi que ce soit de neuf sous la poussière. Poussière, soleil, même combat... J'ai ressorti un tas de vieilles nouvelles. Mon recueil version 2002. Je le relis avec l'étrange mais ô combien agréable impression que c'est quelqu'un d'autre qui a écrit tout cela. Je fais un petit tri en j'envoie aux éditeurs...
Pour le recueil, j'avais pensé à «J'ai de bien mauvaises nouvelles pour vous» comme titre. Un peu de recherche m'a rapidement enseigné que c'était déjà pris, à une tournure près. Alors... hum...
Des suggestions?
vendredi 13 août 2004
La Palice, et autres pognages de front inutiles
On oublie pas, on s'habitue.
On remplace pas, on pallie.
On devient vieux, on gagne en poids ce qu'on perd en cheveux, dents et autres artifices. Derrière la pupille restera toujours un âge qu'on associe à l'innocence des vingt ans, mais qui se savoure plus tard, plein de sucre sur l'amer de l'écorce.
***
C'est pas pour rien que les vieux oublient ce qu'ils ont fait il y a 5 minutes, mais pas les détails d'il y a 60 ans. C'est justement pas des détails. C'est la vie, c'est une immense anecdote.
La vie est une farce de ti-cul de 5 ans; le punch final est prévisible et plate, mais c'est tellement cute racontée avec deux dents en moins.
***
Alexandre, c'est pas parce qu'on est proche qu'on est pas loin.
Un pas en arrière peut être un élan.
Pis Paris, c'est tout de même un peu mieux que Montréal Nord.
On remplace pas, on pallie.
On devient vieux, on gagne en poids ce qu'on perd en cheveux, dents et autres artifices. Derrière la pupille restera toujours un âge qu'on associe à l'innocence des vingt ans, mais qui se savoure plus tard, plein de sucre sur l'amer de l'écorce.
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C'est pas pour rien que les vieux oublient ce qu'ils ont fait il y a 5 minutes, mais pas les détails d'il y a 60 ans. C'est justement pas des détails. C'est la vie, c'est une immense anecdote.
La vie est une farce de ti-cul de 5 ans; le punch final est prévisible et plate, mais c'est tellement cute racontée avec deux dents en moins.
***
Alexandre, c'est pas parce qu'on est proche qu'on est pas loin.
Un pas en arrière peut être un élan.
Pis Paris, c'est tout de même un peu mieux que Montréal Nord.
jeudi 12 août 2004
La Raison des huarts
De retour. Pour tout et tous.
J'arrive du Chalet, avec un grand C; celui qui a su conserver son âme de chalet, avec ses meubles déjà kitchs à une autre époque et ses peintures de matante chose et mononc truc au mur; celui où je vais depuis près de 30 ans; celui du Crabe dans la tête. Le chant des huarts dans la nuit, les étoiles filantes, les traces de chevreuils sur le bord des trous d'eau les lendemains d'orages de fin du monde. 15 km de trous et de bosses en terre battue pour se farcir le bourdonnement de mouches qui ont un bon 3 cm de front entre chaque oeil.
Sous un ciel ruminant sa colère, la moto s'est tapé 250 km sans rien dire malgré la 40 et ses camions, malgré le boulot qui recommence lundi, malgré le firmament orange des nuits montréalaises.
Ce soir, j'irai trinquer au Boudoir. À la santé des huarts qui se crissent b'en de moi.
Avec raison.
J'arrive du Chalet, avec un grand C; celui qui a su conserver son âme de chalet, avec ses meubles déjà kitchs à une autre époque et ses peintures de matante chose et mononc truc au mur; celui où je vais depuis près de 30 ans; celui du Crabe dans la tête. Le chant des huarts dans la nuit, les étoiles filantes, les traces de chevreuils sur le bord des trous d'eau les lendemains d'orages de fin du monde. 15 km de trous et de bosses en terre battue pour se farcir le bourdonnement de mouches qui ont un bon 3 cm de front entre chaque oeil.
Sous un ciel ruminant sa colère, la moto s'est tapé 250 km sans rien dire malgré la 40 et ses camions, malgré le boulot qui recommence lundi, malgré le firmament orange des nuits montréalaises.
Ce soir, j'irai trinquer au Boudoir. À la santé des huarts qui se crissent b'en de moi.
Avec raison.
samedi 7 août 2004
La Profondeur des verres
Sorti du bois.
Au revoir mouffettes et feux de camp (certains soirs, flamme (oui oui, au singulier) de camp). Le pic-bois m'a épargné. Cette fois. Nous sommes revenus au nid urbain, non sans avoir parfois soupiré pour quelques arpents verts et une maison, une grande galerie en bois, une banquette d'Oldsmobile 73 à titre de transatlantique. Qui aurait dit que je me réconcilierais un jour avec la campagne, son horizon et ses odeurs de fumier qui, par un quelconque sort d'enfance, me font rêver... C'est ben pour dire, au retour, j'ai trouvé Cowansville joli, par bouts.
Mais bon, ces courtes vacances sont terminées. Et c'est justement cette finitude qui donne toute la beauté à ce que l'on vit. L'éternel rend terne ce que l'éphémérité lustre.
C'est peut-être pour ça que les verres de bière sont si petits.
Au revoir mouffettes et feux de camp (certains soirs, flamme (oui oui, au singulier) de camp). Le pic-bois m'a épargné. Cette fois. Nous sommes revenus au nid urbain, non sans avoir parfois soupiré pour quelques arpents verts et une maison, une grande galerie en bois, une banquette d'Oldsmobile 73 à titre de transatlantique. Qui aurait dit que je me réconcilierais un jour avec la campagne, son horizon et ses odeurs de fumier qui, par un quelconque sort d'enfance, me font rêver... C'est ben pour dire, au retour, j'ai trouvé Cowansville joli, par bouts.
Mais bon, ces courtes vacances sont terminées. Et c'est justement cette finitude qui donne toute la beauté à ce que l'on vit. L'éternel rend terne ce que l'éphémérité lustre.
C'est peut-être pour ça que les verres de bière sont si petits.
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