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mercredi 18 avril 2012

Le Noeud de nos vies

Je suis vieux. La preuve? L’autre jour, quelqu’un m’a dit que j’avais l’air jeune. Je suis revenu souriant tout con à la maison, et j’ai répété à ma blonde : «la caissière m’a dit que…»
B’en c’est ça. Quand ça t’arrive et que ça te rend tout chose, c’est que t’es vieux.

Quand je remplis un sondage, je suis toujours un peu surpris de la boîte où je fais mon X à la question sur mon âge.

Après avoir retrouvé un ami du primaire ou du secondaire sur Facebook, je me pince quand je regarde ses photos. Il a l’air si vieux. Pas moi, bien sûr. Je suis le seul de ma génération qui a résisté au temps. Mais je ne dis rien. Je suis poli (d’ailleurs les jeunes ne savent plus ce que c’est, la politesse). J’écris à mes amis qu’ils ont l’air jeune mais je dois reculer un peu mon portable pour bien voir le bouton «J’aime» à l’écran.

Je m’approche lentement de cet âge où je deviendrai le marché cible de ces revues grises qui discutent de REER et combien il est trop tard pour y investir. Les banques sont un peu connes : elles parlent de REER aux vieux. C’est comme faire de la publicité de cigarettes à des cancéreux.

Je regarde les publicités de résidences pour personnes âgées d’un autre œil et je me dis que j’ai pas fini de ramollir. C’est quoi, ces noms pastel? Je vous jure, j’invente rien : Villa Le Bon Repos (éternel), la Résidence des Sages (le sénat?), Résidence Chenous (à côté de Chezeux), Résidence Cœur-à-tout (near the bridge), la Croisée des chemins (pas le choix mon vieux), la Mer Veille (pendant que le père d'or), le Domaine du confort (que du mou), la Maison du Nouvel Élan (on sent le swing), le Nid Douillet (pour les vieilles poules), la Villa des Chutes (Boum!), Accueil Doux Repos (pour une tendre sieste), la Villa de vos joies (et de tous vos plaisirs), Les Cœurs en or (sont fins fins), les Joies du foyer (pour madame Brossard de Brossard), La Berceuse d’or (fais dodo, Cola mon ti-vieux)… Bref, c’est le festival de l’amitié fleurie et de la sagesse blanchie. Soupir. Serge Grenier était aux Jardins d’amour. Il voulait s’enfuir par la fenêtre. Il a mal noué les draps et pouf! On a dit qu’il n’était plus très lucide. Et on opine.

Je ne sais pas pour vous, mais je vais de ce pas troquer mon logiciel Neuroactive pour un livre sur les nœuds. À mon âge, c’est un meilleur investissement que les REER.

dimanche 28 août 2011

La chanson du jour: Irène (The Cult)



«Hot sticky scenes, you know what I mean
Like a desert sun that burns my skin
I've been waiting for her for so long
Open the sky and let her come down

«Here comes Irène
Here comes Irène
Here she comes again
Here comes Irène»

lundi 27 juin 2011

En Diagonale

Je sirote mon café au comptoir près de la fenêtre. Mon stylo arrêté imbibe lentement la page de son encre pendant que je scrute la vie passer au coin de la Couronne et Charest, intersection que les gens du coin, contrairement aux touristes, traversent en diagonale pour sauver du temps. J’essaie de ne pas avoir l’air trop voyeur, mais il est si rare que je puisse regarder la vie passer sans craindre que le petit dernier ne mange ce qui traine par terre que je m'en fous un peu.

Je fais donc le voyeur. J'observe les gens déambuler et je note les points d’interrogation qui surgissent : Y a-t-il encore des filles de 30 ans sans tatouage? Pourquoi est-il correct pour une femme de se teindre les cheveux et pas pour un homme? Pourquoi cette dame aux cheveux raisin méprise-t-elle du regard ces ados aux cheveux bleus? Quelle est la différence entre les seins tombants de ce vieil homme en bedaine et ceux que sa femme doit garder cachés sous sa blouse fleurie?

Près de moi, un jeune qui pavane ses boxers de couleur louche, la ceinture de ses jeans en bas des fesses, me regarde écrire l’air de dire «Tu perds ton temps, crétin.» J’aurais le goût de lui répondre que ma ceinture, je la porte à la taille, et que j’ai écrit un livre à temps «perdu», moi monsieur...
Merde, méchante réplique de vieux con.

Et il me dirait quoi? Qu’écrire un livre ne prouve pas que je n’ai pas perdu mon temps?

Et que pourrais-je répondre?

Que... euh…

Wow. C'est rendu que même dans les discussions que j’invente, je n’ai plus le dernier mot.

J’ai perdu la main.

mardi 1 mars 2011

Avec assurance

-       1 million ou 2?
-       1 ça devrait faire.
-       Franchise de 500$? 250$ Pas de franchise?
-       Je peux m’assurer sans franchise?
-      Oui. Mais c’est plus cher.
-       Pas si je peux vous raconter n'importe quoi, du genre j'ai 65 ans et je roule 50 km par année.
-       
-       Je rigole.
-       
-       Dans le sens de «sans franchise»…
-       
-       Dans le sens de «pas être franc»…
-       
-      Oui, bon. 500$
-       Et combien pour feu-vol-vandalisme?
-       Même affaire.
-       J’entre ces infos et je vous reviens.

(Note importante : quand un préposé vous met en attente de la sorte, il n’est pas rare qu’il puisse toujours vous entendre même si vous ne l’entendez pas. Un truc : Ne dites pas de méchancetés du genre «Quel idiot!» et faites semblant de parler à quelqu’un et dites tout bas à quel point vous avez un bon service et combien vous espérez payer de prime.
Exemple : (vous êtes en attente) Chérie?! Oui, je suis en attente, là. Le gars est parti calculer ma prime. Il est super fin!... L’autre compagnie m’a proposé 525$ (C’est faux, elle propose 580$, mais on est ratoureux). S'il me revient avec le même montant, je prends l’assurance avec lui.)

(attente…)

-       Monsieur Rondeau?
-       Oui?
-       J’ai calculé votre prime. Ce sera 598$. Mais vous mesurez combien, monsieur Rondeau?
-       1m72. Quand je me tiens droit.
-       Ça tombe bien, on offre justement un rabais de 75$ aux jeunes parents qui mesurent entre 1m70 et 1m75. Ça vous fait donc une prime de (il doit bien sûr faire l’équation à la calculette)… 523$.

(Qu’est-ce que je vous avais dit!?! In your face, assureur!)

-       Super! Je prends.
-       Vous préférez payer à tempérament?
-       Dois-je faire un test psychologique?
-       
-       Je rigole…
-       
-       pour évaluer mon tempérament…
-       
-       
-       
-       Oui, bon. Par tempérament.
-       Je m'assure du calcul final et je vous reviens.

     Chérie! J'ai pogné un méchant gars plate!

     (attente…)

-       Bon. Monsieur Rondeau? Vous m'avez dit que vous mesuriez 1m72, n'est-ce pas?
-       Oui.
-       C'est plate. Je me suis trompé. Le rabais s'adresse aux gens d'1m73 et plus...

vendredi 18 février 2011

Chacun son matin


Version du public

9h15     Le prof gare sa Volvo (vieux modèle, mais Volvo pareil) entre une BMW et une Audi sur une place de stationnement réservée;

9h17     Une collègue est debout près de son bureau. Elle sirote son café. Elle ne l’a pas attendu et elle parle toute seule depuis un moment de ses projets de vacances en repoussant d’un vague geste de la main les étudiants qui s’aventurent jusqu’au département;

10h18     Le prof ouvre la porte de son bureau, accroche son manteau et replace une à une les piles de feuilles sur son bureau en les tapotant un même nombre de fois chaque côté, compte les munitions de son pousse-mine et aligne ses 3 stylos rouges. Une fois cela fait, il contemple sa surface de travail en soupirant de satisfaction. 2 fois;

10h32     Il sirote son café (les profs sirotent beaucoup) et il sort un en-cas de son tiroir en écoutant «Par 4 Chemins» en baladodiffusion.


Version du prof

9h15     Je dois me garer entre une BMW et une Audi (qui appartiennent à des étudiants) au fond du stationnement et marcher 10 minutes sous la pluie pour me rendre à mon bureau;

9h17     3 étudiants m’attendent avec des questions (peu pertinentes) sur le devoir à remettre au cours de 13h.

9h18     J’ouvre mon bureau et en y entrant, je marche sur quelques travaux d’étudiants glissés sous la porte;

9h19     Je vais me chercher un café que je boirai à moitié en répondant à 3 courriels et en ignorant le téléphone qui sonne sans cesse.


La version réelle importe peu, je dirais.

dimanche 20 septembre 2009

En attendant mon retour à l'écriture de ce blogue...

Je songe sincèrement à offrir un cours de conception de noms automobiles...

Après la Buick Lacrosse 2010...

Ça ne s'invente pas.


Je vous laisse les jeux de mots!

mercredi 26 août 2009

lundi 27 juillet 2009

L'Île de Pâques

(En réaction au billet de Patrick)

Je nous regarde acheter du suremballé à pleins sacs, de nouvelles télés à écran plat pour changer notre grosse télé qui fonctionne encore, un nouvel iPod et un nouveau téléphone cellulaire pour remplacer l'ancien acheté il y a trois ans, des meubles faits de colle et fabriqués en série en Indonésie, des jouets de plastique à 1$ pour nos enfants qui s'en foutent, des lunettes fumées que nous porterons quelques fois avant de les oublier, des vêtements qui serviront, comme tout le reste, le temps que change la mode, le temps qu'une vente de liquidation nous donne envie de nouveau pour presque rien. Je vois les centres d'achat et autres Ikea entourés de stationnements grands comme des déserts où rien ne pousse. Au retour, dans notre voiture qui consomme moins d'essence que l'autre mais que nous changerons tout de même dans 4 ans, je nous entends pester contre toute cette circulation, contre le smog et cette température accablante en ayant hâte à notre voyage annuel d'une semaine, avion et bar open inclus. Et si le bonus annuel du patron est bon, on se tapera un second voyage, un écolo où l'on marchera dans la nature mais où on se rend en avion...

Pour nous déculpabiliser, nous utilisons nos sacs réutilisables, nous achetons des produits verts recyclables (mais pas recyclés; on se targue de tout recycler, mais on ne trouve pratiquement rien fabriqué en matière recyclée...), nous achetons des litres de produits nettoyants biodégradables en seulement 28 jours, comme si les poissons pouvaient survivre 28 jours dans du Windex. On déculpabilise notre surconsommation en prenant l'autobus une fois de temps en temps, mais on ne la remet jamais en question. Pourtant, c'est elle qui crée des usines, pollue nos océans, engorge les routes de camions de marchandises et de livraison.

Fermez les yeux et imaginez une scène de votre enfance, n'importe laquelle. Dites-vous que presque tout ce que vous y voyez, meubles, bibelots, couverts, jouets, voitures, vêtements, bardeaux du toit des maisons, enseignes des magasins, peut-être même la toilette et le lavabo, tout cela s'empile dans un dépotoir aujourd'hui. Ouvrez les yeux et regardez autour de vous : où tout ce que vous voyez sera dans 20 ans ? Ça fait peur, n'est-ce pas ?

Petit, j'étais fasciné par l'île de Pâques, plus exactement par les hypothèses pour expliquer sa déforestation et la quasi extinction de ses habitants. Une des hypothèses le plus probables avance l'idée d'une déforestation par les habitants pour permettre l'érection des maoaïs, les fameuses statues de l'île. J'avais six ou sept ans quand on m'a expliqué cela, et dans ma petite tête qui avait tout à apprendre, je me demandais bien comment des hommes qui devaient bien voir diminuer de manière dangereuse le nombre d'arbres de leur île, comment ces être sensés ont-ils pu continuer à les couper jusqu'au dernier pour ériger des statues ? Je ne pouvais le croire.

Aujourd'hui, devant le spectacle qu'offre l'homme moderne, la réponse à l'interrogation de mon enfance ne fait plus de doute : oui, l'humain est con à ce point.

Le plus troublant est que, malgré tout ce que je viens d'écrire, je sois du lot.

samedi 11 juillet 2009

L'Heure des bilans

On n'a pas tous besoin de faire pause, de regarder sur quoi on a les pieds, de constater le chemin parcouru. Moi, j'aime bien le faire. J'y vois une pause obligée, à l'image des fumeurs de pipe qui s'écartent du groupe pour attiser le tabac. Je suis sûr que ces derniers ont une meilleure santé mentale que la moyenne. Mais peut-être est-ce un leurre, le leurre des bilans, cet arrêt qui sert à prendre son élan. En bref, voici celui de ce blogue.

Ce blogue roule maintenant depuis plus de 5 ans, beaucoup plus longtemps que je ne le prévoyais au départ. Je dois avouer que chaque fois que j'ai songé à lui retirer les vivres, il a trouvé le moyen de me retenir. Je ne sais trop pourquoi. Peut-être pour tous ces gens qu'il m'a permis de rencontrer, de connaître. Je n'ai échangé avec certains que le temps d'un courriel ou d'une bière, mais d'autres sont devenus des amis. Certains demeurent des amis «blogueurs», que je n'ai jamais rencontrés en chair et en os, mais qui me côtoient depuis déjà longtemps, d'autres sont devenus des amis «palpables», des vrais sur qui je peux compter les soirs de blues. Il m'a aussi permis de retrouver des amis d'antan. C'est un peu magique à chaque fois, et plus drôle que via Facebook.

Ce blogue, c'est maintenant plus de 500 000 clics. Même si 450 000 de ces clics étaient de moi, Ça en fait quand même 50 000, soit 49 999 de plus que je ne l'espérais au départ.

Ce blogue m'a permis et me permet encore de peaufiner mon écriture. Sur maintenant plus de 700 textes, j'y fictionne au «je», j'y relate au «il», et j'ai réussi à y laisser cette saveur d'autobiographie fictive qui témoigne parfois directement, souvent indirectement de ma vie des 5 dernières années, une période riche en changements de tout sorte.

Ce blogue ne sert à rien. J'espère qu'il continuera à le faire. Il y a déjà trop de choses utiles autour de moi.

Ce blogue devrait être en partie publié l'an prochain. J'utilise ici le conditionnel, car je n'ai pas encore terminé les révisions de mes textes. Il n'en tient donc qu'à moi pour que ce projet ne voie le jour. J'ai besoin d'encouragements, surtout depuis quelque temps, avec l'arrivée de mon garçon. Le temps est une denrée précieuse que, plus elle se fait rare, plus j'ai tendance à gaspiller, un peu à l'image de ces pauvres qui s'achètent n'importe quoi quand ils ont 20$ de lousse. J'attends vos claques.

Pour toutes ces raisons, je tiens à vous remercier, chers lecteurs et lectrices. Que vous laissiez des commentaires ou pas, sans vous, ce blogue aurait fait comme bien d'autres et se serait éteint dès la première brise.

Bon. Ma pipée est terminée. Je retourne m'inspirer à la meute.

jeudi 28 mai 2009

Habitude d'usure

Voilà. La session est terminée ! J’ai remis les notes finales. Certains jubileront, d’autres crisseront des dents et le laisseront entendre par courriel, habituellement pour tenter de me soutirer quelques points et pour me souligner, dans une vile et tardive tentative de séduction, à quel point ils sont prêts à travailler fort pour 5% de plus… Juste 5%... Syouplê… Come on… Vous êtes un bon prof… Votre cours était génial…

Soupir…

La partie de la job que je déteste.

Quelqu'un peut éteindre Internet après le 10 mai ?

Heureusement, il y a des moments de bonheur, des étudiants qui passent rapidement et d'autres qui restent, qui deviennent des amis.

Alors je continue, session après session, à enseigner une matière dont l’acquisition, sur 45 heures éclatées sur 15 semaines, est pratiquement impalpable. J'évalue après quelques heures ce qui met des années à pousser, un peu comme si on évaluait une course après le premier virage...

Et voilà que le collège m’invite pour souligner mes 15 ans d’ancienneté. Quinze putains d’années !

30 sessions ! Près de 4000 étudiants ! Déjà ? Comme pour confirmer la chose, sur la feuille d’invitation, au-dessus de mon nom, il est imprimé 1994-2009.

4000 étudiants dans un seul tiret.

La Directrice générale va me serrer la main et peut-être me remettre une petite broche plaquée or sur laquelle est gravée 15 years. Pendant la passation de cette marque de reconnaissance, un photographe assurera la postérité de cette sentence mesurée à termes.

Après, je reviendrai chez moi, referai le trajet pour la 3850e fois comme d'autres marquent le mur de leur geôle. Je pèse le mot. Après 15 ans, je n'ai plus aucune qualification pour faire autre chose.

Avant de monter dans la voiture, je secouerai mes jambes de pantalon pour en évacuer la terre. Ni vu, ni connu. Personne n’a encore trouvé le tunnel que je creuse à la cuiller sous mon bureau…

samedi 23 mai 2009

Votre appel est important pour nous...

J'ai amassé quelques perles dans les compositions de fin de session. Il me reste à les compiler, entre les (fausses) contractions, les préparatifs pour accueillir fiston, les petites rénovations et le palpitant quotidien. Mais j'y bosse, et dès que mes avocats me donnent le ok...

mardi 12 mai 2009

La Norme et moi (ou comment garder modeste l'énorme)

On en dira bien ce qu’on voudra, ce n’est pas toujours un atout de ne pas avoir une parfaite conscience de l’image qu’on projette. Ainsi, je suis toujours surpris d’apprendre que des lecteurs de ce blogue ne laissent pas de messages de peur d'y commettre des fÔtes. J’en profite donc pour ajuster le tir.

Côté rectitude linguistique, je ne suis pas aussi intransigeant que je le parais. Oui, je m’amuse des erreurs et des coquilles d’autrui (comme des miennes !) quand elles sont drôles, quand elles ont un double sens ou une profondeur invisible au premier regard (et même au second…)

Je considère le respect des règles orthographiques et grammaticales de base comme une politesse élémentaire envers les autres et soi-même telle l’est une bonne hygiène personnelle. Mais au même titre que cette dernière, corriger à tort et à travers peut être indicateur d’une pathologie psychologique et peut gêner inutilement. Par désir que tout sente bon, on ne vaporise pas son parfum sur tout un chacun sans risquer d’incommoder les gens et d’éveiller des réactions allergiques. Aussi, trop de douche et de savon rend la peau sèche et ride prématurément.

Toutefois, je pardonne mal le fait de sentir le petit canard à la patte cassée en situation formelle (comme sur un menu ou dans un curriculum vitae par exemple)…

N’empêche que souvent, quoi de mieux qu’une entorse au code syntaxique, l’abus de parenthèses (Hé ! Hé !), un néologisme ou une orthographe oralisante pour s’assurer que notre langue n’est pas encore momifiée ?… Il faut se souvenir que le dictionnaire est un portrait de la langue, et non le contraire, ce qui complique grandement ma tâche quand vient le temps d’enseigner la langue, j’en conviens.

jeudi 9 avril 2009

La Tague littéraire

J'ai toujours détesté jouer à la tague, et les tagues sur Internet, encore plus. Depuis le temps que je traîne sur le web, les gens commencent à le savoir et ne me la refile plus. Celle-ci, cependant, je prends la liberté de me la donner. J'ai lu avec grand plaisir les réponses des quelques blogueurs qui y ont répondu. Alors je me prête à l'exercice…

1. Plutôt corne ou marque-page ?

Je corne. Je marque-page. J'écartèle aussi. Je suis le bourreau des livres. Je n'ai pas de pitié pour les objets, aussi livresques soient-ils. J'aime les choses et les gens qui ont du vécu, des cicatrices, les dents jaunes. J'aime bien aussi les livres qui portent la marque d'autres lecteurs, comme des notes dans les marges, ne serait-ce que pour les trouver cons (ou géniaux!).

2. Un livre en cadeau ?

Mais qu'est-ce cette question? J'ai beau essayer, je crois que je ne pourrais être ami avec quelqu'un pour qui le livre ne peut être un cadeau.

3. Lis-tu dans ton bain ?

Nah. J'aime pas avoir les mains hors de l'eau et je ne connais pas de livre qui lévite…

4. As-tu déjà pensé à écrire un livre ?

Oui. C'est pas une surprise pour personne. Avec un peu de chances et beaucoup de travail (j'en suis aux corrections), il y en aura un premier bientôt…

5. Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?

Tant que ce n'est pas une sauce qu'on étire ou une recette répétée à des fins commerciales, je ne vois pas le problème. C'est quand même mieux qu'un condensé du livre dans les Sécrétions de lectures indigestes…

6. As-tu un livre culte ?

Oui. Des livres auxquels je retourne quand j'ai perdu confiance en l'humain, que j'ouvre au hasard, que je lis deux minutes ou pendant des heures. Je ne nommerai qu'un titre (parmi tant…) parce qu'il n'est malheureusement plus disponible (depuis 20 ans…): Apparence de Jacques Boulerice, mon initiation à la nouvelle et à la poésie, le livre qui sert encore aujourd'hui d'inspiration pour les textes plus littéraires de ce blogue.

7. Aimes-tu relire ?

Peu. Ça me lasse. Sauf pour la poésie. Là, j'y reviens toujours. Comme pour un dictionnaire, mais pour les émotions.

8. Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimés ?

C'est comme rencontrer un grand athlète. J'y vois peu d'intérêts. Soit ils sont décevants, soit ils sont trop impressionnants. Quand j'en rencontre, ensuite, immanquablement, ça teinte mes lectures. Je déteste.

Malgré cela, mes intérêts, mon boulot, ce blogue et mes anciennes habitudes alcooliques m'ont amené à en côtoyer quelques-uns qui sont aujourd'hui de très bons amis.

9. Aimes-tu parler de tes lectures ?

Oui et non, je ne sais pas. J'adore en entendre parler. Mais en parler… J'ai la digestion trop lente pour éructer de bonnes réflexions immédiatement après une lecture.

10. Comment choisis-tu tes livres ?

Premièrement: la couverture. Je suis attiré par les couvertures blanches et sobres comme celles de Leméac, de POL et de Septentrion - Hamac. Trop de couleurs me rebutent. Les couvertures de best-seller anglo-saxons me lèvent le cœur.
Deuxièmement: le titre.
Troisièmement: la première page.
Quatrièmement: si le livre passe avec succès toutes ces étapes, je m'en remets au hasard et je lis une page au centre du livre, n'importe laquelle.

Mais avant tout cela, j'avoue me laisser influencer par les critiques littéraires. Chantal Guy, entre autres, me ferait lire Harry Potter si elle en parlait en bien…

11. Une lecture inavouable?

Je ne vois pas laquelle. J'assume tout.

12. Des endroits préférés pour lire?

Nah. Partout me va: bar, balcon, bibliothèque. Sauf dans les autobus. Ça me donne le mal du transport (je sais, ce n'est pas fort pour quelqu'un qui a lu des livres sur un voilier en plein cœur de l'Atlantique… Question de paysage, j'imagine).

13. Un livre idéal pour toi serait ?

Avec de pages.

14. Lire par-dessus l’épaule ?

Non. Par pur égoïsme. Je n'aime pas partager mes lectures quand je lis. Ce sont MES mots ou TES mots. Pas de garde partagée possible ici.

15. Télé, jeux vidéos ou livre ?

J'avoue ne pas être très jeux vidéo. Sinon, euh… Je suis livre ET télé.

16. Lire et manger ?

C'est quoi le problème (sinon pour Dame V)?

17. Lecture en musique, en silence, peu importe ?

Silence ou bruit, mais pas de musique. Sinon, c'est comme imposer une trame sonore à un film. Et s'il y a de la musique, il ne faut pas que les chansons soient en français, sinon c'est imposer un texte au texte... L'anglais me dérange pas. Mon cerveau ne le distingue pas de la bombarde, alors…

18. Lire un livre électronique ?

Je ne sais pas, je n'ai jamais tâté le livre électronique. Mais je serais tenté de dire papier. Pour l'odeur, la texture, l'illusion d'une plus grande permanence.

19. Le livre vous tombe des mains : aller jusqu’au bout ou pas ?

Non. Je n'ai aucune misère à abandonner une lecture qui m'ennuie. Il y a trop de trucs à lire pour m'emmerder avec un livre. Je pose alors le livre sur la pile des inachevés (elle est haute!) Parfois, après plusieurs années, je reviens à une lecture ennuyante et je me surprends à la trouver incroyablement forte… je ne suis pas toujours prêt voire mûr pour tout affronter.

20. Qu’arrive t-il à la page 100?

S'il arrive quelque chose de spécial, je soupçonne la recette et je deviens méfiant…

21. Un livre que tu donnerais à ton pire ennemi?

Voir question deux.
Je ne donne pas de livre à un ennemi. Je ne tiens pas à l'instruire.



Voilà. Je ne donne la tague à personne. Je la laisse ici. Prenez-la si elle vous intéresse…

dimanche 22 mars 2009

Les jeunes, les clémentines, même combat...

Les clémentines d'aujourd'hui:
en plus d'être vulgaires, elles ne savent plus écrire.

Quand j'étions petit, elles auraient eu une fessée...


samedi 7 mars 2009

La crise économique...


J'ai calculé: 20,37$ du litre!
Les grand-pères vont coûter cher cette année...

(chez IGA, aujourd'hui)

dimanche 22 février 2009

Coupez!

Après quelques minutes de visionnement des Academy Awards, il m'apparaît évident que l'acharnement chirurgico-esthétique devrait être passible de prison ferme.

jeudi 29 janvier 2009

Isolement

Fabien ne sait plus à quel âge il a cessé de diluer les choses.
Il lui a toujours paru incongru de vouloir goûter aux plats des amis lors d'un repas, comme si ça enlevait du plaisir à son repas, comme s'il se brossait les dents entre deux biscuits, comme s'il allait à Rome regarder un diaporama sur l'architecture chinoise. Chaque chose a son heure réservée. Après tout, si les médecins ne font entrer qu'un patient à la fois, il ne voyait pas pourquoi il en serait autrement pour sa nourriture.

Enfant, il a rapidement cessé de mettre du lait dans son chocolat en poudre. Puis il en a fait de même avec son café et ses céréales: un verre de lait à côté du bol. L'un, puis l'autre. Ensuite vinrent les pâtes sans sauce, les viandes sans légumes… Il ne détestait pas le lait ou les légumes, il préférait seulement déguster la vie par ingrédient isolé.

À l'âge de 20 ans, il suivait à la lettre le guide alimentaire canadien, sauf que chaque groupe alimentaire avait sa journée: viande - lundi, légumes - mardi, fruit - mercredi, produits laitiers - jeudi, céréales - vendredi, puis il recommençait. Le jour des fruits, jour qu'il préférait, Fabien les achetait d'un coup et les consommait dans la journée. Rien ne pourrissait jamais chez lui.

Tout cela était simple. Jusqu'à ce qu'il rencontre Marianne et son pâté chinois.

samedi 17 janvier 2009

Entre deux parties de Voisine...

Quelque part entre Louiseville et Montréal. C'est du moins ce qu'indiquait le tableau de bord de mon bolide et ma langue collée sur le bouton de la radio (ne posez pas de question).

D'accord, il paraît qu'il faisait -45C à LaTuque. Mais quand même...

mardi 16 décembre 2008

Un Irakien dans le besoin

Ces derniers jours, tout le monde médiatique n'en a que pour Montazer al-Zaïdi, le journaliste irakien qui lança ses chaussures à la tête de Bush dimanche dernier, à Bagdad.

J'aurais personnellement espéré que le tout se déroule par chez nous: une paire de raquettes est plus difficile à esquiver...

Mais là n'est pas mon propos.

Quand on regarde la vidéo, quelques secondes avant que les chaussures ne volent bas (il va pleuvoir), on voit le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, faire quelque chose...
Regardez bien à 4 secondes au début de la vidéo.



C'est moi, ou bien il «secoue» Bush?