
Tout y est. Les rues larges, les maisons sales, les plafonds bas. À l’extérieur, ce bruit constant de la carrière tout près, de cette carrière qui ronge la roche, le paysage, la population. À l’intérieur, il y a un trou plus grand encore où les cris n’ont pas d’écho.
Dans ce film, il y a des ados, des vrais. C’est ce qui frappe. Exit les pubères proprets que nous sert trop souvent le cinéma. Et si ce n’est pas les relents de votre adolescence qui vous feront pleurer, c’est ceux, prochains ou présents, de votre enfant qui s’en chargeront.
Dans ce film, Guillaume Vigneault ne donne pas de réponses parce qu’il n’y en a pas. On regarde la douleur dans les yeux et l’on voit des victimes et des victimes de victimes. On pleure seul, on pleure ceux qui sont partis, on pleure avec ceux qui restent avec l’impuissance en lieu de réconfort.
On se félicitera seulement d’avoir eu, un jour, le réflexe d’agripper le garde-fou au moment du déséquilibre.
Bravo Guillaume.
P.-S. T’aurais quand même pu donner mon nom à un personnage plus charismatique… ;)