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vendredi 23 octobre 2009

Quelques Sourires à la fois

Voici un superbe court métrage de Mélanie Gagné dont j'ai écrit la narration. Une « éloge à l'enfance, réflexion poétique d'un parent » à laquelle, selon Mélanie, il manque encore une ambiance et un bon mixage sonores ainsi que quelques ajustements mineurs. Mais le résultat est si joli que je ne peux attendre la version finale et je le partage tout de suite.

vendredi 6 juin 2008

L'Entropie de l'antre.

Entre chien et loup
Un entreprenant
Entre-deux
Entre quatre yeux
On s'entrelacent
Entrecuisse
Entrejambe
Entrouvert
Ventre
Entre sort entre sort
Entraînant
Entrechat
Entrebâillement
S’entremêlent
S’entre-déchirent
S’entretuent
Entrechoquements
Entre les yeux
Au centre.

Entre-temps
Entre deux chaises
Entre deux joints
Entretien
Entre par une oreille et…

Entre l’arbre et l’écorce
Entre nos mains
L’entropie de l’antre.

jeudi 9 novembre 2006

À temps perdu...

Temps de choses à faire et si peu de temps
Importe temps, tu temps va
Temps danse
Temps horaire
Temps dis qu’il temps la main
J'ai temps tendu
Il temps peste
Je temps perds
Le temps ploie à temps partiel
Je perds mon temps
Il temps prisonne
C’est bien de mon temps

Temps en temps. Au temps en emporte le vent
Un temps soit peu
Temps tôt
Temps d’aime
Temps chante
Temps pont
Temps bourre
Temps erre

Avec le temps
Temps gai, temps triste, temps bête
Je temps merde
Temps, je rine
En temps qu'ami
Le temps fonce, temps file, temps roule, temps vole
Le temps go

Si temps est que je sois épuisé
Temps s’en faut
Temps bien que mal
Je temps vis
Car tout n’a qu’un temps

Temps pis pour moi.

samedi 18 février 2006

Paroles par temps gris

Je finirai par partir
épars
Parure ne tenant que paragraphes
que pardon
Parvenu
par dépit
par dessous comme pardessus
quand partout
parapluie
paravent
parapente descendante
Je finirai par erreur
partout faire
Parfaire l’imparfait
Je finirai par terre
par me taire
par me faire à l’idée
par me faire élider
pareil
Je finirai
pariez paria
Parabellum
pour parachèvement.

mercredi 18 janvier 2006

Comme la lune

Comme la lune gonfle tes flots, j’effrite tes escarpements, j’essouffle tes ondes. De marée en marée, je luis et me mire dans tes vagues, entre creux et crêtes. Comme la lune, je tourne, je satellite, sans dévoiler ma face cachée, sans jamais exhiber tous ces artéfacts qu’ont laissés derrière eux les cosmonautes du passé. Jusqu’au jour où tu te posas dans l’amer de la tranquillité. Tes foulées ont moins de gravité, mes tremblements sont moins sourds, depuis.

jeudi 5 janvier 2006

Il pleut des coups

Coup de crayon, coup de marteau, je roue de coup clous dans bois mou. Puis sale coup sur les doigts. Coup de poing le pouce dans la bouche. Alors coup de barre, je rends coup pour coup et je fais le coup du lapin au coup bas. Coup d’épée dans l’eau. La vie me rend coup fourré pour coup mes coups; je manque mon coup de scie. Coup de pied de rage. J'encaisse le coup de Jarnac comme coup de fouet, je redouble mes coups.
Sur le coup de 20h, dernier coup de cœur pour finir mon coup. Du même coup, de grâce. Ça tient le coup et en vaut le coup d’œil. Avec ces armoires pour couperose en bouteilles, je serai dans le coup.
Coup de fil aux copains; en un coup de vent, je file prendre un coup, fier du mien.

dimanche 25 septembre 2005

(sans titre)

à Lady.

Dans le silence des points finaux
l’âpreté des points d’interrogation
le fracas des soupirs
Sous cette inépuisable faux
dont on échappe les choix
point de suspension
Restent ce parfum d’éternité
ces larmes rêches
qui jonchent le quai des gares
qui arrosent les sourires du passé
et les épaules des ajournés

samedi 3 septembre 2005

Gravité

On finit par ne plus se croire
Les jours sont envie
Les nuits à contrejour
Les contraires se tirent
Sur monts, on rêve de vaux
Alors qu'en vallons, on rêve de haut.
À quel rien se nouer?
Le coeur ambivalence
Et les désirs sont désordre.

jeudi 14 avril 2005

Prendre sa place (ou conne préhension)

Prendre un verre
Prendre son temps
Prendre un coup
En caisse

Se faire tendre
Pour se faire prendre

Comment
Prendre son pied
Sans perdre pied
Pourquoi
Se prendre la tête
Sans perdre la tête

S'engendre l'effroi
Prendre le large
Pour en chambre
Prendre l'étroit

Dépendre de
puis me déprendre de
Sans trop prendre de
temps
Car on t'attend tendre
Le temps ne sait attendre
Je me sens
fendre

J'entends satan
Me prendre la main

Pour ne pas
m'en prendre à toi
je dois
prendre sur moi

Je me tends
Latent
Me détendre
Pas me pendre
Pas me prendre
pour tant

Pourtant
À tout prendre
qu'est-ce que cent ans
J'attends d'entendre
Sans encens
Des temps sans cendres

Je t'en veux tant
Et t'en vaux si peu.

lundi 28 mars 2005

Saoul âgé

Je bois plus que j’aboie
je saoule plus que j’enivre
je grisonne plus que je grise
je dégueule plus que je gueule
mais je gueule de bois plus qu’autres foies.

Tout ça ne me rassure guère
sur les vers qui espèrent
se délecter de ma dernière bière.

mardi 1 février 2005

Il faudrait tant

Il faudrait que je mange mieux
Il faudrait que je cesse d’acheter du pain blanc tranché
Il faudrait que je mastique mes bouchées plus longtemps
Il faudrait que je fasse de l’exercice
Il faudrait que je boive moins d’alcool
Il faudrait que je boive au moins 1 litre d’eau par jour
Il faudrait que je fasse un peu de ménage dans mes souvenirs
Il faudrait que je trouve une place pour entreposer ma collection de bouteilles de bière
Il faudrait que je recycle mes vieilles piles
Il faudrait que je change l’ampoule de l’entrée
Il faudrait que j’imprime mes feuilles recto-verso en mode écono
Il faudrait que je cotise à mon REER
Il faudrait que je relève le défi une tonne
Il faudrait que je fasse l’amour plus souvent
Il faudrait que je m’affirme plus clairement
Il faudrait que je parle moins vite
Il faudrait que je ferme ma gueule parfois
Il faudrait que j’arrête de me plaindre pour eurrien
Il faudrait que je sois positif
Il faudrait que je mette ma main sur la gueule des prétentieux qui se croient fils de dieu parce qu’ils ont écrit un livre
Il faudrait que je pousse mon cri primal
Il faudrait que je fasse des dons pour toutes les victimes de toutes les vagues
Il faudrait que je regarde d’où viennent les trucs que j’achète
Il faudrait que je fasse du bénévolat
Il faudrait que j’illumine l’humanité de ma vérité
Il faudrait que j’aille au Pérou ou en Afrique ou sur l‘île d’Anticosti
Il faudrait que j’aille vomir dans les chutes Niagara
Il faudrait que je change la litière du chat
Il faudrait que j’appelle mes amis pour rien
Il faudrait que j’écrive mon hostie de roman
Il faudrait que j’aille voir mon médecin
Il faudrait que je me discipline
Il faudrait que je prenne ma douche tous les matins
Il faudrait que j’accepte ma calvitie
Il faudrait que je fasse un enfant
Il faudrait que je plante un arbre
Il faudrait que je renouvelle ma garde-robe
Il faudrait que je baisse mon siège après avoir pissé
Il faudrait que je me passe la soie dentaire régulièrement
Il faudrait que j’aille travailler de bonne humeur
Il faudrait que je cède ma place au petit vieux qui vient d’entrer dans l’autobus
Il faudrait que j’assassine une fois, juste pour voir
Il faudrait que je boive du café déca
Il faudrait que je fasse plaisir à ma blonde
Il faudrait que je vérifie si le billet du médecin de mon étudiant est vrai
Il faudrait que j’inspire par le nez
Il faudrait que je ferme la télé
Il faudrait que je me guérisse de cette cleptomanie
Il faudrait que j’apprenne à ne plus patiner sur la bottine
Il faudrait que j’aille voir mes parents
Il faudrait qu’enfin, je devienne adulte
Il faudrait que je vieillisse
Il faudrait que je reste jeune
Il faudrait que je dorme
Il faudrait faire une liste de toutes ces choses qu’il faudrait que je fasse
Mais j’ai pas le temps
car il faudrait tant.

samedi 9 octobre 2004

Histoire d'ouvertures

Dès le début, tout est fermé
On doit ouvrir la voie
Ouvrir les yeux car il le faut bien
puis on ouvre la bouche
pour enfin crier.

S'ouvre le monde, s'ouvre l'appétit
On ouvre les yeux et on ouvre l'oeil
On ouvre un livre car il le faut bien
On ouvre son esprit et s'ouvre parfois une lumière
On ouvre la bouche
pour répéter, pour fermer sa gueule puis riposter.

On ouvre la main, on gifle Sophie
On ouvre la main, on tire Nathalie
Puis on ouvre les bras, son coeur et ses draps
Parfois on ouvre tout ça dans d'autres sens car on ne sait trop bien
Mais on finira par ouvrir la bouche
pour embrasser
pour embrasser
puis bailler

Parfois on ouvre trop grand, parfois pas assez
On ouvre une porte qui reste coincée
Puis on ferme la bouche
pour ouvrir les vannes
pour s'ouvrir les veines.

Si un jour je me la ferme
vous saurez.
Mais d'ici là, je l'ouvrirai.

Pas excusables

Nous disons pardon, nous disons s'il vous plaît
Nous disons vous mais il ne faut pas dire nous
Nous espérons dire oui, nous chuchotons un non
Nous disons merci et nous nous traitons de con
pour ne pas soulever de poussière.
Nous sommes propres propres.
Nous nous dirons que nous ne sommes pas si mal après tout
et nous taperons derrière la tête des enfants
qui osent faire une grimace
parce que c'est pas fin
parce que ça ne se fait pas
parce qu'il y en a tout de même 3
qui ne nous ignorent pas...

Nous avons des excuses pour tous les autres,
surtout pour eux,
jamais pour nous.

Nous ne sommes pas excusables.

dimanche 12 septembre 2004

Idylle éthylique

J'ai soif
tu m'abreuves
je bois
tu me désaltères
je bois encore
je cale
je m'enivre
tu me grises
tu me saoules
je vide
je titube
tu me liquides.

dimanche 25 juillet 2004

Grosse vie

Gros homme
grosse bedaine
grosse épilation
si grosse femme
grosse lipposuccion
gros enfant (au singulier)
gros chars
grosse maison
grosse piscine
gros chalet avec grosse vue
gros portefeuille
gros cigare
gros scotch
grosse voix
gros orgasme
grosse tête
grosse dépression
grosse prozac
gros rire
gros contrat
grosse signature
grosse facture
grosse arnaque avec gros sourire
grosse fête
grosse mort dans gros cercueil
grosse vie sale
grosse vie
gross life.

vendredi 9 juillet 2004

Jeu de faire

Faire bailler
Faire ses dents
Faire une sale tête
Faire le deuil
Faire face
Faire mal
Faire ses valises
Faire du bruit
Faire le mort
Faire chaud
Faire froid
Que faire?
Faire le sauvage
Faire ni chaud ni froid
Faire erreur
Faire dur
Faire tard
Faire du souci
Faire sourire
Faire l'amour
Faire son nid
Faire beau

dimanche 4 juillet 2004

Elle

Elle joue la précieuse,
Elle fait la petite fille,
Elle a trop d'énergie le matin,
Elle a fait trop de guerres,
Elle tente de séduire, toujours,
Elle force les pièces du casse-tête pour qu'elles s'emboitent,
Elle est impatiente,
Elle est jalouse,
Elle est possessive,
Elle est contradictoire,
Elle m'aime,
Elle me manque.

mardi 29 juin 2004

Sa vie est un pays en guerre

Le temps d'une paix
Le temps que tombent des bombes
Je me suis fait envahir
Par un pays en guerre
Je brandis mon drapeau
Et un soldat dégoupille un espoir
Qu'il me lance afin
Que je me lasse
de m'élancer...

J'ai le pied sur une mine
Qui sans mon poids explose
J'attends l'improbable immobile
Mais comme le soldat de Vian
Je commence à avoir des fourmis...

Sois assurée que je me ferai léger
Ça fera du bien après tant de lourdeur.